Marée noire en Nouvelle-Zélande la baie de Plenty

Écrit par Héloïse Roc, La Grande Époque
29.10.2011

  • Les fous de Bassan vont entrer dans leur période de nidification.(攝影: / 大紀元)

La Nouvelle-Zélande vit la pire catastrophe écologique maritime de mémoire du pays. Le porte-conteneurs libérien, Renan, contenant 1.700 tonnes de carburant, s'est échoué le 5 octobre sur un récif de la baie touristique de Plenty. Les autorités évoquent déjà la «pire catastrophe écologique maritime» de l'histoire du pays. La baie de Plenty est très réputée pour la richesse de sa faune et de sa flore: c’est comme une sorte d’écrin marin peuplé de baleines, de dauphins et d’oiseaux marins de toutes sortes.

Le ministre néo zélandais Nick Smith a déclaré dans un point de presse qu’«il s'agit là de la catastrophe écologique maritime la plus grave connue par la Nouvelle-Zélande». Et, malgré des opérations de pompage effectuées mardi 11 octobre, une tempête avec des vagues de cinq mètres ont accéléré l’étendue des dégâts et 300 tonnes de carburant ont été précipitées dans la baie. Depuis quelques jours, des craintes viennent de l'épave qui menace de se briser en deux et qui pourrait de plus libérer quelque 1.700 tonnes de carburant.

La crainte d’une escalade

La société Maritime de Nouvelle Zélande a indiqué dans un communiqué de presse que «70 conteneurs sont tombés à la mer», mais, «il y a toujours 1.368 conteneurs à bord. 11 conteneurs renferment des substances dangereuses, ils sont toujours sur le navire et ne figurent pas parmi les quelque 70 qui sont passés par-dessus bord.»

La pollution et ses premiers impacts

Selon la LPO, le risque d'une marée noire dans l'une des plus belles baies de Nouvelle-Zélande s'est accru et l'apparition de nouvelles fissures est atteinte. Ainsi des galettes de fioul et les premiers oiseaux mazoutés sont arrivés sur les plages...

Le représentant de BirdLife International en Nouvelle-Zélande est très préoccupé car le 14 octobre, 801 oiseaux de 30 espèces différentes ont été retrouvés morts ou en très mauvais état. Les principales victimes sont des espèces de haute mer, notamment les puffinures plongeurs, les puffins volages et les puffins de Buller. Malheureusement, toutes les espèces, pétrels, puffins, albatros, fous sont en période d'installation pour nicher sur les îles alentours, à proximité de la zone de pollution. On estime ainsi qu'environ 10.000 puffins gris, des milliers de puffinures plongeurs, d'océanites frégates et de puffins volages sont déjà installés sur leur site de nidification. Cette catastrophe arrive à la plus mauvaise période et elle aura des conséquences sur les poussins, car si les parents meurent, les poussins mourront de faim.

200 à 300 manchots pygmées

Par ailleurs, une colonie de plusieurs milliers de fous niche sur les White Island, une île volcanique, et près de 200 à 300 manchots pygmées vivent sur la côte, à proximité de cette pollution.

Le fait que les oiseaux morts comportent un nombre important de puffin de Buller est significatif parce qu'ils ne nichent que dans les Poor Knights Islands au nord d'Auckland. Cela démontre que la zone d'impact a déjà dépassé la baie Plenty. Actuellement plusieurs dizaines d'oiseaux vivants sont actuellement en soins dans une structure de sauvegarde à Mount Maunganui. Et d'autres ont été observés mazoutés, notamment des albatros et d'autres espèces de pétrels. Aujourd'hui encore, ce sont onze manchots pygmées vivants et mazoutés qui ont été emmenés dans une structure de soins - «Oiled Wildlife Response Unit» - et déjà cinq phoques mazoutés ont été soignés au Mount Maunganui.

D'autres espèces d'oiseaux marins et des limicoles (petits échassiers) menacés

Cinq gravelots roux ont été déplacés de la zone menacée par la pollution dans les îles Matanaka, Maketu et Pukehina: ce sont les trois sites les plus importants pour ces gravelots qui vont entrer dans leur période de nidification. Il ne reste que 1.500 individus, cette espèce est menacée.

Cette pollution, déjà catastrophique, est d'autant plus inquiétante que ces premières conséquences ne sont que la partie visible de l'iceberg...de nombreux oiseaux mazoutés ont probablement tout simplement coulé. Nous ne connaissons pas non plus, à ce jour, l'impact sur les baleines, les dauphins et les espèces de poissons côtiers de cette zone.

Vers une stabilité

Selon le ministre de l’Environnement, Nick Quinn, la quille du cargo s'est immobilisée sur le récif et aucun nouvel écoulement de fioul n'a été rapporté depuis trois jours. Les autorités ont autorisé de nouveau l'accès aux plages souillées après qu’un nettoyage de 600 tonnes de sable mêlé de fioul a été fait par des bénévoles. Selon le gouvernement néo-zélandais, le capitaine dit avoir conduit son navire trop près de la côte pour gagner du temps. Le capitaine et son second ont été arrêtés et inculpés pour conduite dangereuse et libérés sous caution.