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L’Érythrée, solide bastion du totalitarisme

Écrit par Affaires-stratégiques.info
05.10.2011
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  • Le président de l'Érythrée, Isaias Aferworki(Staff: STAN HONDA / 2011 AFP)

Le président érythréen Issayas Aferworki s’est récemment rendu à New York, pour participer à l’Assemblée générale des Nations Unies. Il a profité de cette occasion pour objecter contre les sanctions imposées à son pays par le Conseil de sécurité à la suite de la violation de l’embargo sur les armes en Somalie ainsi que de l’invasion de Djibouti, dont il s’est rendu coupable en 2008. Il s’est plaint de ce qu’on ne lui ait jamais donné l’opportunité de se défendre de ces accusations et du manque d’écoute à son égard. Des droits que lui-même refuse à son peuple depuis dix ans.

Au mois de juillet dernier, le Conseil de sécurité a une nouvelle fois renforcé les sanctions contre l’Érythrée pour la violation de l’embargo sur les armes visant la Somalie, instauré en 1992, au motif que ce type de manœuvres compromet la paix et la sécurité de la région. Les sanctions résident principalement dans le gel des avoirs des personnalités impliquées dans ce méfait.

Le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a pour sa part fait état du fait que chaque mois, près de 3000 Érythréens fuiraient le pays pour se réfugier en Éthiopie ou au Soudan voisins.

Ce chiffre laisse présager de la brutalité des conditions de vie dans le pays. Arrestations arbitraires, torture, disparitions et meurtres, voici le lot quotidien des Érythréens, que nombreux tentent de fuir. Mais la décision de quitter ce pays n’est pas anodine, loin de là : les autorités considèrent la fuite du pays comme une trahison, et ceux qui en sont désignés coupables s’exposent à de très lourdes peines.

Aferworki

Aussi, beaucoup choisissent de partir sans mot dire, pour que leur famille restée sur place ne subisse pas de brimades de la part des forces de l’ordre. La principale raison qui les pousse à s’enfuir est le service militaire, rendu obligatoire si bien pour les filles que pour les garçons, dès l’âge de 16 ans. Des milliers de jeunes fuient leur pays pour échapper à cet enrôlement, dont ils ne savent jamais quand il prendra fin (le service peut durer une dizaine d’années, voire plus).

L’ONG Human Rights Watch (HRW) a déjà dénoncé ce phénomène dans un rapport paru en 2009 (Service for Life: State Repression and Indefinite Conscription in Eritrea), et se penche aujourd’hui sur la répression dont sont victimes les prisonniers politiques. Intitulé Eritrea : Free Political Prisoners 10 Years On, ce rapport revient sur l’arrestation en 2001 de 21 membres du gouvernement et journalistes, qui avaient publié une lettre ouverte critiquant la politique du président Issayas Aferworki. Depuis, personne n’a plus jamais eu aucune nouvelle d’eux. Ils seraient confinés dans des chambres d’isolement et n’auraient jamais depuis dix ans eu aucun contact avec le monde extérieur, pas même avec leurs avocats, leur famille, ni même avec les surveillants pénitentiaires. L’un des employés de la prison aurait indiqué à l’organisation HRW, sans que celle-ci n’ait pu vérifier l’information, que dix d’entre eux seraient morts.

HRW appelle la communauté internationale à réagir, notamment en ne renvoyant pas les migrants illégaux en provenance d’Érythrée dans leur pays, car ils se verraient immédiatement soumis à des peines extrêmement lourdes. L’association demande également que soit accordé aux familles des détenus le droit d’entrer en contact avec leurs proches.

Sources : Human Rights Watch, Le Matin, ONU

SourceAffaires-stratégiques.info

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