Un homme d’affaires taïwanais a survécu à son suicide et raconte son calvaire avec la Chine

Écrit par Zhong Yuan, La Grande Époque
05.10.2011

  • Shen Bo-sheng, un homme d’affaires taïwanais, a tenté trois fois de se suicider à Tiananmen Square. La troisième fois, il s’est ouvert l’artère principale, perdant les trois-quarts de son sang, et frôlant la mort. (Zhong Yuan/La Grande Époque)(攝影: / 大紀元)

TAIPEI – le 5 septembre à Taipei, un homme d’affaires taïwanais a raconté ses 14 longues et dures années de déception, de trahison, de désespoir et plusieurs tentatives de suicide. Il essaie de convaincre son gouvernement de ne pas entraîner d’autres hommes d’affaires à faire la même erreur que lui: investir dans une affaire en Chine Continentale. 

Lors d’une conférence de presse, Shen Bo-sheng a raconté comment en 1992 le Département de l’Agriculture et de la Sylviculture de la ville de Tianjin, en Chine, l’avait trompé en investissant pour la Chine, un investissement qu’il allait perdre complètement. Il a raconté son histoire dans le but de s’opposer à la nouvelle loi proposée par le gouvernement taïwanais qui protègerait les personnes qui font des affaires avec la Chine.

Shen a investi 549.442 euros et a créé une société en participation, The Tianjin Lawrance Decorations and Materials Co. LTF, avec la Shuanglin Company à Tianjin. Peu de temps après, à la demande de ses nouveaux associés, il a dû réinjecter plus d’un million de yuans (215.022 euros) comme fonds de roulement.

Toutefois, Shen n’était pas autorisé à regarder les comptes, et en 1994 la partie chinoise a pris la fonction de directeur général. En 1998, Tianjin Lawrance déclarait être en faillite et a déposé le bilan.

Shen a alors appris par les employés de Tianjin Lawrance que Shuanglin Company n’avait jamais investi d’argent dans sa société en participation.

Tous les efforts que Shen a faits pour obtenir une aide légale, à travers le gouvernement de Tianjin, le procureur de Tianjian, et la haute cour de Tianjin, ont été bloqués.

Shen a dit qu’un fonctionnaire de Tianjin de la branche des affaires à Taiwan – l’agence d’Etat chinoise qui aide à coordonner les affaires avec Taiwan – lui a même proposé de lui trouver une fille de Tianjin pour le faire taire.

Désespéré, et sans aucun recours, il a tenté trois fois de se suicider à Tiananmen Square.

La troisième fois, il s'est ouvert l'abdomen et l’artère principale, perdant les trois-quarts de son sang. Il a frôlé la mort. Shen a montré sa cicatrice de plus de 30 centimètres de long à estomac lors d'une conférence de presse.

Des officiels du Parti Communiste chinois l’ont menacé à plusieurs reprises, et lui ont dit que son dossier ne serait pas pris en compte s’il en parlait, explique Shen.

La loi chinoise de 1994 sur la «Protection des Investissements par les Compatriotes à Taiwan» a leurré beaucoup de Taiwanais qui ont investi en Chine, dit Shen, et en 1999, les «Règles pour la mise en œuvre de la Loi sur la Protection des Investissements par les Compatriotes à Taiwan» en a dupé beaucoup d’autres. «L’accord de protection de l’investissement à travers le détroit» est proposé aux grosses entreprises taiwanaises.

Si le président taiwanais Ma Ying-jeou signe cette loi, Shen dit qu’il va encore tromper beaucoup de sociétés taiwanaises qui vont investir en Chine continentale.

«Le président Ma devrait ouvrir les yeux. Le PCC utilise cette stratégie de front unifié pour duper les hommes d’affaires taiwanais qui souhaitent investir en Chine. Il n’existe aucune vraie protection pour les investisseurs», explique-t-il.

  • Des investisseurs Taiwanais victimes de la Chine ont défilé avec les membres de leur famille le 9 septembre à Taipei. Ils ont aussi adressé une pétition au Conseil des Affaires Continentales de Taiwan et au Président Ma Ying-jeou. (攝影: / 大紀元)

Avant que Ma ne signe cette nouvelle loi, ajoute Shen, Ma devrait insister pour que la Chine prenne en compte les cas des victimes dans le passé.

Le problème des hommes d’affaires qui ont été trompés par la Chine n’est pas limité aux Taiwanais. Shen a attiré l’attention de plusieurs cas d’hommes d’affaires chinois qui ont également été victimes d’une façon de faire semblable.

«Le gouvernement chinois peut-il protéger son propre peuple?», a demandé Shen. «S’il ne le peut pas, comment peuvt-il protéger des Taiwanais?»

Des fonctionnaires locaux en Chine, continue Shen, peuvent harceler un investisseur en prenant ses actifs et en le menaçant de mort. Il demande: «Ces fonctionnaires ont-ils été punis?»

M. Huang Kun-huei, le directeur de l’Union de Solidarité de Taiwan, et William Kao, le président de l’Association des Victimes des Investissements en Chine (AVIC), ont assisté à la conférence.

William Kao a expliqué que tous les ans il y a plus de deux mille incidents similaires au cas de Shen touchant des hommes d’affaires taiwanais.

«Chaque cas est sali par le sang. Il y a plusieurs dizaines de milliers de cas d’hommes d’affaires taiwanais qui ont été trompés depuis les 20 dernières années, c’est pour cela que la plupart d’entre-eux ont abandonné l’option des poursuites légales», dit Kao. Huang a pressé le président Ma d’être «perspicace».

«N’ayez aucune illusion à propos du PCC», dit Huang. «Avant de signer l’accord, le PCC devrait prouver sa sincérité en résolvant les cas dont sont victimes les hommes d’affaires taiwanais, qui ont été impliqués dans des accords commerciaux passés. Sinon, cela ne servira à rien – au regard de tous les accords qu’ils signent».

Huang a pressé Ma de «ne pas être complice du vol par le PCC des hommes d’affaires taiwanais».

Version originale disposable sur: http://www.theepochtimes.com/n2/china-news/taiwan-businessman-survives-suicide-tells-of-being-defrauded-in-china-61498.html