La pollution atmosphérique des grandes métropoles, une menace pour la santé et le climat

Écrit par Heloïse Roc, La Grande Époque
09.10.2011

  • Hong Kong a des pics de pollution urbaine préoccupante. (攝影: / 大紀元)

Selon le communiqué de presse de l’OMS, chaque année, plus de deux millions de personnes meurent du fait de l’inhalation de particules fines présentes dans l’air intérieur et extérieur. Ces particules fines de 10 micromètres environ, pénètrent dans les poumons et altèrent la circulation sanguine. Elles provoquent des maladies cardiovasculaires, l’altération des fonctions pulmonaires, le cancer du poumon, la diminution de l’espérance de vie, etc.

Le nombre de morts occasionnés par la pollution de l’air atteint un chiffre plus important que celui provoqué par le Sida. Les zones les plus dangereuses sont situées dans les pays à rapide croissance, comme l’Inde et la Chine. Dans certaines villes, indique l’OMS, les plus touchées, la concentration des particules fines est jusqu’à quinze fois supérieure au seuil maximum fixé par l’OMS.

De 20 à 300 microgrammes par mètre cube d’air

En effet, le seuil de tolérance de l’organisme relatif à la qualité de l’air, par concentration moyenne annuelle des particules fines, est de 20 microgrammes par mètre cube. Mais actuellement, selon les données publiées par l’OMS, le taux de concentration des particules fines dans l’atmosphère atteint, dans certaines villes, jusqu’à 300 microgrammes par mètre cube. Ces données ont été prélevées dans 91 pays, près de 1.100 villes, dont les capitales atteignent plus de 100.000 habitants. Il s’agit d’un rassemblement sans précédent, les chiffres démontrant la pollution atmosphérique de certaines capitales sont alarmants et inquiétants.

Le Dr Maria Neira, directeur du département santé publique et environnement de l’OMS déclare: «La pollution atmosphérique est un grave problème de santé et nous devons absolument redoubler d’efforts pour en atténuer les répercussions. Si nous contrôlons et gérons l’environnement correctement, nous pouvons réduire considérablement le nombre de gens qui souffrent d’affections respiratoires et cardiaques, et de cancer du poumon. Partout dans le monde, l’air des villes est souvent pollué par les gaz d’échappement, la fumée des usines ou la suie des centrales électriques qui fonctionnent au charbon. De nombreux pays sont dépourvus de réglementation sur la qualité de l’air et, lorsqu’il y en a une, les normes nationales et leur application varient considérablement».

Les causes de la pollution de l’air

Dans tous les pays qu’ils soient développés ou en cours de développement, les principales causes de la pollution atmosphérique sont les industries petites ou grandes, l’utilisation de biomasse et du charbon pour la cuisine et le chauffage, les centrales électriques au charbon ainsi que les moyens de transport motorisés. L’utilisation de bois et de charbon pour le chauffage des logements participe énormément à la pollution atmosphérique, particulièrement en milieu rural pendant les mois d’hiver.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les villes les plus polluées sont situées dans des pays pauvres. Ainsi d’après le classement établi, les dix villes les plus polluées au monde sont au nombre de quatre en Iran, deux au Pakistan, une en Mongolie, deux en Inde et une au Botswana. Selon le Dr Michal Krzyzanowski, chef du centre européen OMS de l’environnement et de la santé à Bonn, il faudrait «pour juguler la pollution et atténuer ses effets sur la santé, prendre des mesures au niveau local, appliquer des politiques nationales et conclure des accords internationaux.»

Classement des meilleurs élèves dans le monde

L’OMS a fixé un seuil de 20 microgrammes par mètre cube pour la concentration annuelle moyenne des particules fines d’une taille égale ou inférieure à 10 micromètres. Un classement des meilleurs élèves dans le monde a été établi, ainsi des pays comme la Norvège, les Etats-Unis, la Nouvelle- Zélande, l’Irlande, le Canada, les Etats baltes, l’Ile Maurice, la Suisse ou encore l’Australie ont une moyenne de 22 mg.

Cependant pour l’Europe, les taux de pollution sont plus élevés: la Grèce avec 44 mg et l’Italie avec 37 mg, sont les pays à la plus forte concentration moyenne annuelle. La France avec 27 mg et l’Allemagne 25 mg dépassent toujours le seuil de l’OMS. Mais, malgré les chiffres énoncés, la pollution atmosphérique en France a diminué de façon spectaculaire depuis un demi-siècle. Néanmoins certains polluants demeurent préoccupants car ils sont sources de réchauffement climatique et de problèmes chroniques de santé.

En effet, les substances comme les émissions de monoxyde de carbone, de dioxyde de soufre, d’arsenic, de mercure ou de plomb ont baissé de 50 à 99%, ceci grâce aux nombreuses restrictions mises en place par les entreprises. Jean-Pierre Fontelle, directeur général du Citepa le souligne dans Le Parisien : «Pour respecter les réglementations de plus en plus drastiques, les industriels ont dû fermer leurs ateliers les plus polluants, ce qui a contribué à faire chuter de 40% les émissions de dioxyde de soufre en 1980 et 1990».

Des solutions rapides pour inverser la tendance

Une étude rédigée par une équipe internationale de plus de 50 chercheurs et coordonnée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement et l’Organisation météorologique mondiale conclut à une action rapide et à court terme, pour lutter contre la suie et le smog. Cette réduction améliorerait la santé humaine, augmenterait le rendement des récoltes, atténuerait le changement climatique et ralentirait la fonte des glaces dans l’Arctique.

Ainsi, Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE déclare que «les experts soulignent comment un petit nombre de mesures de réduction des émissions comme la récupération du méthane dans les secteurs du charbon, du pétrole et du gaz grâce à des fourneaux brûlant proprement ; des filtres à particules pour les véhicules diesel et l’interdiction de brûler à ciel ouvert des déchets agricoles, offre des bénéfices spectaculaires pour la santé publique, l’agriculture, l’économie et l’environnement».

L’étude recommande en particulier la diminution des émissions de méthane et de noir de carbone. Le noir de carbone est un élément important de la suie et se forme à partir de la combustion incomplète de combustibles fossiles, de bois et de biomasse, y compris les émissions de voitures et de camions, de fourneaux, d’incendies de forêt et de certaines installations industrielles. Le méthane contribue à la formation d’ozone troposphérique, un composant important du smog urbain, un gaz à effet de serre puissant et un polluant atmosphérique nocif pour la santé humaine et les écosystèmes. 

  • Une action rapide pourrait aussi réduire de deux tiers la fonte des glaciers de montagne.(攝影: / 大紀元)

Réduire de deux tiers la fonte des glaciers de montagne

Le PNUE et l’OMM soulignent dans un communiqué : «De grosses réductions des émissions de noir de carbone amélioreront la santé respiratoire, réduiront les hospitalisations et les journées de travail perdues pour cause de maladie. On estime que près de 2,5 millions de décès prématurés dus à la pollution de l’air extérieur pourraient être évités en moyenne chaque année dans le monde entier d’ici à 2030, notamment en Asie.»

Une action rapide pourrait aussi réduire de deux tiers la fonte des glaciers de montagne en réduisant le réchauffement dans l’Arctique au cours des décennies à venir. De plus, une forte réduction de l’ozone troposphérique pourrait également contribuer à réduire les dommages aux cultures, soit 1 à 4% de la production mondiale annuelle de maïs, de riz, de soja et de blé.

La réduction de la suie et du smog, un effet immédiat

Le rapport conclut que la réduction de la suie et du smog peut avoir un effet immédiat sur le climat, la santé et l’agriculture. C’est parce que, contrairement au dioxyde de carbone, qui peut rester dans l’atmosphère pendant des siècles, le noir de carbone ne persiste que pendant des semaines. Mais les chercheurs ont également déclaré que si une action rapide sur le noir de carbone et l’ozone troposphérique peut jouer un rôle clé pour le climat à court terme, une «action immédiate et soutenue pour réduire le CO2 est cruciale si l’on veut limiter l’augmentation des températures sur le long terme.»