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Le vol troublé de l’aigle double albanais

Écrit par Aron Lamm, La Grande Epoque
04.11.2011
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  • Le premier ministre albanien, Sali Bersiha, s’adresse à ses sympathisants lors d’un rassemblement pacifique rassemblant des dizaines de milliers de personnes favorables au gouvernement, à Tirana, le 20 février. Dans son rapport de cette année sur le pays, la Commission Européenne a affirmé que l’Albanie demeurera un candidat potentiel à l’adhésion à l’Union Européenne. (Gent Shkullaku/Afp/Getty Images)(攝影: / 大紀元)

Selon le dernier rapport d’avancement de la Commission européenne et alors que les petits États des Balkans demeurent politiquement divisés, l’Albanie ne rejoindra probablement pas l’Union européenne dans un avenir proche.

Comme on pouvait s’y attendre d’après les premiers rapports et déclarations, l’Union européenne n’accordera pas à l’Albanie le statut désiré de «pays candidat». Elle demeurera un «candidat potentiel», principalement du fait de ses problèmes politiques.

Depuis la dernière élection, le principal parti d’opposition a refusé de siéger au Parlement et les observateurs politiques ainsi que les Albanais sont de plus en plus pessimistes quant à l’avenir de l’Albanie en tant que pays démocratique.

Lorsque Sali Berisha, le premier ministre albanais, s’est rendu à New York et à l’évènement «Feuille de Route 2011» de la Federation of Balkan-American Association de septembre dernier, il a surmédiatisé les réalisations du pays – un climat propice aux investissements, les énormes augmentations des exportations, les projets d’énergie verte et l’accord de libre-échange avec la Turquie, qui se sont produits depuis qu’il est revenu au pouvoir en 2005. Il a terminé son discours en félicitant la jeunesse, qu’il a qualifiée de «grande richesse de notre nation».

«Avec son énergie, sa vision et son imagination, nous ferons de notre pays l’aigle de l’Europe», a-t-il déclaré, au grand ravissement des nombreux Albanais et Kosovars expatriés, présents dans le public. L’aigle bicéphale est le symbole national de l’Albanie. Certains affirment ironiquement que cette image met en lumière le climat politique divisé en Albanie et la façon dont ce climat menace de déchirer le pays.

Après avoir été le pays le plus rétrograde et fermé d’Europe sous la dictature communiste d’Enver Hoxha, l’Albanie a, en effet, accompli de nombreux progrès au cours des deux dernières décennies; elle a pu éviter d’être entrainée dans le vortex des guerres de l’ancienne Yougoslavie et est maintenant membre de l’OTAN. Il s'agit donc d’un pays européen plein d’espoir et même d’une région intéressante pour les investissements étrangers. Cependant, des signes perturbateurs se présentent.

Après l’élection parlementaire de 2009 remportée par le Parti démocratique (DP) de Sali Berisha, le principal parti d’opposition, le Parti socialiste (PS), a refusé de prendre part au processus législatif et a émis de nombreuses protestations depuis.

En effet, l’Albanie est une démocratie sans opposition et les réformes politiques visant à joindre l’Union européenne ne peuvent passer puisqu’elles nécessitent une majorité des trois cinquièmes au Parlement, laquelle inclut nécessairement l’opposition.

En janvier dernier, quatre personnes ont été tuées lors de manifestations que Berisha a décrites comme une tentative de coup d’État. De nouvelles accusations de fraudes aux élections ont surgi au cours des élections municipales de mai dernier dans la capitale, Tirana. Cependant, selon les observateurs, il ne s’agit pas d’une bataille idéologique, les deux parties ayant des plateformes similaires. Il s’agit plutôt d’une lutte amère pour le pouvoir entre Sali Berisha et le dirigeant du PS, Edi Rama, ainsi que leurs sympathisants respectifs, afin de savoir qui se trouvera aux commandes du pays, lequel souffre encore de graves problèmes de corruption.

Dans un article de septembre 2011, Dimitar Bechev, responsable du bureau du Conseil européen des relations étrangères à Sofia, a qualifié la situation pour la démocratie en Albanie de «mort prolongée», affirmant que l’Union européenne et l’OTAN devraient exercer des pressions. Dans la même veine et sur le même site Internet, Ernest Bunguri, correspondant pour Alsat M, chaîne de télévision nationale albanaise et macédonienne à Bruxelles, a affirmé que l’Union européenne a presque renoncé à l'Albanie et est à la recherche d’une autre voie, alors que Berisha devient un «mini-Kadhafi en Europe».

En juillet dernier, l’Union européenne avait déjà fourni des indices selon lesquels les choses ne se déroulaient pas bien pour la candidature de l’Albanie, alors que la haute représentante pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, et le commissaire à l’élargissement, Stefan Fule, ont critiqué les élections municipales de Tirana et affirmé qu’elles «montraient sans aucun doute que le cadre électoral doit être réformé», dénonçant aussi le «manque de maturité politique» en Albanie, selon leur déclaration commune publiée sur le site Internet de Stefan Fule.

Mais peut-être que les Albanais eux-mêmes en ont eu assez. Sur euractiv.com, le site de discussion de l’Union européenne concernant les déclarations faites ci-dessus par les fonctionnaires de l’Union européenne, un des articles a été commenté par de nombreux Albanais, clairement attisés par l’attitude impardonnable de l’opposition et de leur gouvernement actuel.

Version anglaise disponible à :

http://www.theepochtimes.com/n2/world/the-troubled-flight-of-the-albanian-double-eagle-63005.html

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