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En Iran, 81% des exécutions seraient liées à la drogue

Écrit par Affaires-stratégiques.info
19.12.2011
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  • Un policier iranien tient un paquet de drogue saisi(Staff: ATTA KENARE / 2011 AFP)

L’Iran, voie de passage internationale majeure pour le trafic de drogue, tente depuis longtemps d’endiguer ce phénomène sans grand succès. Avec toute la poigne dont il dispose, l’État a donc pris des mesures radicales, qui pour la plupart aboutissent à un jugement sans appel : la peine de mort. Amnesty International a publié la semaine dernière un rapport sans concessions, qui laisse entrevoir la dureté du régime khoméniste à l’encontre des personnes suspectées de se livrer à ce type de pratiques.

Intitulé Addicted to Death : Executions for Drug Offenses in Iran, ce rapport met en lumière la fulgurante augmentation du nombre de condamnations à mort pour trafic de drogue, qui aurait triplé depuis 2009. Cette année-là, 166 personnes auraient été exécutées pour des infractions présumées en lien avec les stupéfiants, puis 172 en 2010 (soit 68 % du total) à en croire les chiffres officiels, controversés selon Amnesty International, qui fait état de plus de 300 exécutions supplémentaires. Depuis le début de l’année 2011, ce chiffre atteindrait des sommets : l’organisation compte pas moins de 488 exécutés pour ce motif, ce qui représente 81 % des condamnés.

Amnesty International insiste dans son rapport sur le fait que bien souvent les suspects sont privés de procès et que certains d’entre eux, qui ont signé des «aveux» sous la torture, sont parfois informés quelques heures à peine avant leur exécution de leur sort. Il apparaîtrait également que l’origine ethnique serait un facteur qui tiendrait une place importante dans la condamnation; le régime serait bien plus sévère avec les minorités ethniques, et en particulier avec les immigrés afghans. Pas moins de 4000 ressortissants de ce pays seraient aujourd’hui parqués dans les couloirs de la mort.

La communauté internationale a pris conscience depuis quelques années déjà de la difficulté pour l’État iranien de juguler le trafic de drogue, et des projets d’aide sont en cours. L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDD) a versé, depuis 2005, 17 millions d’euros pour améliorer la formation des services iraniens, et leur a fourni des chiens renifleurs ainsi que des kits de détection de drogue. L’Union européenne s’est elle aussi investie dans ce combat, à hauteur de 9,5 millions d’euros investis sur trois ans, visant à renforcer la coopération régionale en matière de trafic de drogue.

Mais Amnesty International déplore le laxisme ambiant vis-à-vis de la dureté de la répression menée par les forces de Mahmoud Ahmadinedjad, et plus particulièrement celui du directeur exécutif de l’ONUDD qui, en visite en Iran l’été dernier, a applaudi de ses deux mains la lutte menée par les services iraniens, sans pour autant ne jamais mentionner le caractère sommaire du nombre d’exécutions opérées sous ce motif.

Sources : Amnesty International, Commission européenne

Source :  Affaires-stratégiques.info

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