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Un ancien révolutionnaire optimiste sur les changements en Birmanie

Écrit par Aron Lamm, Epoch Times
06.12.2011
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Aung San Suu Kyi aux élections parlementaires

  • L’icou0002ne de la deu0001mocratie birmane, Aung San Suu Kyi, s’adresse au00fd ses sympathisants apreu00fds avoir assisteu0001 au lancement d’un eu0001veu0001nement au00fd Yangon, Birmanie, le 21 novembre dernier(Stringer: SOE THAN WIN / 2011 AFP)

Cette fois, le régime autoritaire de Birmanie semble véritablement rechercher la paix, la démocratisation et le progrès. C’est le message prudemment optimiste de Ngun Cung «Andrew» Lian, expert légal et ancien combattant révolutionnaire résidant en Birmanie. En se basant sur de récents gestes conciliatoires de la part du régime, il pense que la Birmanie peut en effet, s’acheminer vers un véritable changement.

Le régime birman a pris récemment plusieurs mesures indiquant son sérieux dans la volonté de faire avancer le pays dans une direction plus pacifique et démocratique. Une nouvelle loi autorisant la grève des ouvriers a été adoptée, 200 prisonniers politiques ont été libérés, le projet massive- ment impopulaire de construction d’un bar- rage a été abandonné et il semble que la très populaire dirigeante de l'opposition Aung San Suu Kyi et sa Ligue nationale pour la démocratie (LND), parti auparavant interdit, participeront à la commission parlementaire des prochaines élections partielles.

Peut-être encore plus important, et bien que cela n’ait pas été beaucoup relayé dans la presse occidentale, le régime a aussi engagé des discussions pacifiques avec les représentants de cinq différents groupes ethniques armés et deux d’entre eux sont officieusement d’accord pour un cessez-le-feu.

Bien qu’il soit aisé de mentionner de telles mesures avec un certain scepticisme, le régime birman extrêmement autoritaire laissant filtrer peu d’informations et l’administration actuelle étant encore composée d’anciens généraux, un optimisme prudent se propage parmi les observateurs occidentaux et birmans.

Lian, actuellement directeur adjoint du Centre pour la Démocratie Constitutionnelle à l’université d’Indiana, affirme que ses 20 ans d’expérience dans l’observation et la participation active aux affaires birmanes lui laissent présager que, cette fois, le régime est véritablement intéressé par le progrès. «Ils veulent changer, mais ils ne savent pas comment engager le changement», déclare t-il.

Lian affirme avoir trouvé dernièrement le ton du régime birman «frappant». Ces derniers temps, lors de pourparlers avec les ethnies armées, le ministre des Chemins de fer, Aung Min, a parlé de «paix éternelle», ce qui est très différent des tentatives de négociations précédentes du conseil militaire alors au pouvoir, le Conseil d’État pour la Paix et le développement. Ce conseil a été officiellement dissout le 30 mars dernier.

En dépit de la focalisation de l’Occident sur le prix Nobel de la paix, Aung Suu Kyi, et sur la détresse des prisonniers politiques de l’opposition démocratique de Birmanie, le cessez-le-feu entre le régime et les groupes ethniques armés dans des régions comme Chin, Kachin, et Shan, constitue la question la plus importante pour la Birmanie, affirme Lian. «Les combats ont engendré de 500.000 à un million de Birmans réfugiés. 1.500 prisonniers politiques représentent, en comparaison, un très petit problème».

Cependant, Lian affirme que la question des prisonniers politiques vient en second lieu, en appréciant le geste d’Aung San Suu Kyi et de la Ligue Nationale pour la Démocratie (NLD) à participer à des élections. «Ils devraient totalement y participer et ne pas continuer à se fixer sur le résultat des élections générales de 1990. Elle se trouve maintenant au bon moment, au bon endroit et dans le bon créneau pour aider la Birmanie à se diriger vers la démocratie», a-t-il commenté.

En 1990, le NLD avait remporté une victoire écrasante lors des élections générales, mais la junte avait refusé de valider les résultats et enfermé Suu Kyi, dirigeante du parti.

Le troisième problème est la pauvreté. Tant que la majorité des Birmans vivent en dessous du seuil de pauvreté (selon des études américaines), il est difficile d’engager des changements. De nombreux Birmans sont moins intéressés par la politique que par le fait d’obtenir deux repas équilibrés par jour et ils sont heureux tant qu’ils ne sont pas affamés ou harcelés par l’armée ou les services de renseignements militaires, affirme Lian.

Il a aussi bien accueilli le geste américain d’envoyer la Secrétaire d’État, Clinton, en Birmanie en décembre, et il pense que l’Occident ne devrait pas manquer cette opportunité de promouvoir une transition pacifique vers une véritable démocratie. Les Birmans sont nourris par l’influence de la Chine et de l’Inde et devraient plutôt collaborer avec les pays n’ayant pas d’intérêts territoriaux en Birmanie, tels que les États-Unis, l’Australie, le Japon ou les pays européens. «Honnêtement, le peuple Birman n’aime généralement pas la façon dont la Chine influence chaque aspect de la vie en Birmanie», déclare t-il, mentionnant qu’en plus des intérêts financiers, beaucoup de ressortissants chinois n’hésitent pas à recourir à la corruption pour obtenir des cartes d’identité birmanes. «Le régime réalise aussi que nous vivons au XXIe siècle. Si nous n’engageons pas de changements, nous deviendrons un pays manipulé par la Chine ou l’Inde. Le régime perdrait alors sa légitimité et ses valeurs nationales», ajoute t-il.

D’après Lian, la question cruciale pour le progrès en Birmanie, et pourtant controversée pour certains, sera la réconciliation. Il espère une commission de la vérité et de la réconciliation de type sud-africaine. Le régime sacrifiera son pouvoir seulement s’il obtient la garantie qu’il ne sera pas mené devant le Tribunal Pénal International en tant que criminel de guerre, affirme t-il. La chose la plus importante devrait être de se focaliser sur une transition souple vers la paix et la démocratie. «La justice n’est pas une rue à sens unique», a-t-il commenté et ajouté qu’il espérait que Aung San Suu Kyi soutiendrait aussi une telle solution.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.