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Risque de nouveaux massacres des moudjahidines iraniens

Écrit par Gary Feuerberg, The Epoch Times
07.12.2011
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  • es membres du groupe d’opposition iranien MEK (Moudjahidines du peuple d’Iran) qui ont combattu avec le régime de Saddam Hussein contre l’Iran pendant la guerre 1980-1988, manifestent en 2009 contre une décision de déplacer le camp d’Ashraf dans le Sud de l’Irak. Avec le départ de l’Armée américaine, ce camp d’exilés iraniens risque de faire face à des représailles mortelles. (SABAH ARAR / AFP / Getty Images)(攝影: SABAH ARAR / 大紀元)

Des hauts responsables américains conseillent à Hillary Clinton d’enlever le MEK des groupes terroristes

WASHINGTON – Lorsque le 21 octobre dernier, le président Obama a annoncé le départ de toutes les troupes de combat américaines d’Irak pour la fin de l'année, personne dans le pays ne pouvait être plus affecté que les résidents d'un camp de réfugiés peu connu du nom d'Ashraf situé à 66 kilomètres au nord de Bagdad, et à 106 kilomètres de la frontière ouest iranienne. Avec le retrait des États-Unis, ces réfugiés sont particulièrement inquiets pour leur sécurité.

Lors d'une rencontre de soutien aux réfugiés à Washington, le 28 octobre, l'ambassadeur Mitchell Reiss exprimait sa crainte: «Même si l'influence du gouvernement américain est en diminution en Irak, une fois les troupes parties, cette influence va complètement disparaître».

Le gouvernement d’Al-Maliki en Irak a déclaré vouloir fermer le camp des réfugiés d'Ashraf  d'ici à la fin de l'année et expulser ses occupants. Les résidents d'Ashraf craignent d'être renvoyés en Iran où ils étaient un groupe d'opposition et où ils risqueraient d'être exécutés. Trois Iraniens qui avaient rendu visite à leurs fils dans le camp ont été exécutés une fois de retour en Iran entre  décembre 2010 et janvier 2011.

Récemment, des troupes irakiennes en grand nombre sont sorties de leurs zones et sont venues réveiller les habitants du camp à l'aube avec la diffusion de railleries par haut-parleur. Les résidents se souviennent du 8 avril dernier, lorsque ce genre de harcèlement avait précédé un raid de l'armée irakienne ayant tiré à balles réelles sur les résidents non armés tuant 36 d'entre eux et blessant un  grand nombre, raid qualifié par les observateurs de massacre. En 2010 aussi, une attaque avait causé la mort de 11 réfugiés.

Lors de la conférence de presse du 28 octobre dernier, le Général Hugh Shelton, 14e président des Chefs d'État-major Alliés déclarait: «Je viens de parler avec un haut responsable de l'Administration qui m'a dit, je cite: 'si nous n'agissons pas et n'agissons pas vite, nous aurons du sang sur les mains'».

Refugiés depuis 25 ans

Depuis 25 ans, le camp d'Ashraf a accueilli 3.400 membres des Moudjahidines-e-Khalq ou «MEK», un groupe d'opposants à l'actuel gouvernement iranien. Le groupe est également connu sous d'autres noms, l’Organisation des Moudjahidines du peuple d'Iran (OMPI) ou MKO.

Puisque le MEK s'était opposé à la République islamique chiite iranienne, le sunnite Saddam Hussein leur avait permis de s'installer en 1986 en Irak. Lorsque en 2003, les États-Unis ont envahi l'Irak, le MEK a accepté un cessez-le-feu et a rendu les armes. En retour, conformément à la quatrième convention de Genève, les États-Unis ont accordé aux résidents du camp le statut de «personnes protégées».

En 2009, les Américains ont rendu le pouvoir au gouvernement d'Irak. Les réfugiés sont donc actuellement à la merci de l’actuel gouvernement chiite irakien, qui cherche à avoir des relations plus proches avec l'Iran. D'ailleurs, c'est lors de sa visite en Iran en juin dernier que le président irakien Jalal Talabani a pour la première fois parlé de la fermeture du camp d'Ashraf pour la fin de l'année. Depuis le transfert du pouvoir aux autorités irakiennes, les réfugiés non-armés du camp font face à des harcèlements et des incursions du gouvernement.

Sous la protection des Nations unies

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a reçu des pétitions des résidents du camp qui veulent un  statut de réfugié. C'est la première étape pour pouvoir devenir demandeur d'asile. L’UNHCR a besoin de temps pour prendre une décision et pour traiter chaque demande. En outre les résidents souhaitent la présence de l'UNHCR dans l'enceinte du camp pour traiter leur situation et pour les protéger contre les forces armée irakiennes.

Shelton a déclaré que l'ONU doit avoir une équipe de surveillance à temps plein installée dans le camp d'Ashraf «afin de protéger les résidents d'Ashraf jusqu'à ce qu'une décision finale soit prise concernant leur devenir.»

Associated Press rapporte que l'envoyé spécial de l'ONU Martin Kobler a déclaré le 3 novembre lors d'une conférence de presse à Bagdad qu'il négociait un accord pour obtenir plus de temps et un meilleur accès au camp. Lors de la conférence de presse, un collaborateur du Premier ministre Nouri al-Maliki a expliqué que le cabinet irakien  pourrait prolonger le délai d'expulsion des occupants du camp, mais il n'a pris aucun engagement ferme pour agir dans ce sens. Actuellement, les journalistes sont interdits d'entrer dans l'enceinte du camp et les Nations unies y ont un accès limité.

Lors d'une audience devant le Congrès, le 31 octobre dernier, Ileana Ros-Lehtinen, élue républicaine de Floride et présidente du Comité des Affaires étrangères à la Chambre des Représentants des États-Unis, a demandé à la Secrétaire d'État Hillary Clinton des garanties que l'Administration américaine pourrait assurer la sécurité et résoudre la situation des résidents du camp d’Ashraf.

Hillary Clinton a répondu: «En ce qui concerne le camp d’Ashraf, dont la situation nous préoccupe beaucoup, nous savons que les inquiétudes régulièrement exprimées sont légitimes. Nous avons obtenu des garanties écrites du gouvernement irakien qu'il traitera les résidents du camp avec humanité et qu'il ne les transférera pas vers un pays qu'ils pourraient avoir à craindre».

Retirer le MEK des listes terroristes

Une raison pour laquelle les résidents du camp d’Ashraf ont été harcelés, tués et ont difficilement pu émigrer vers un pays tiers est que le groupe MEK est listé par le Département d'État comme une organisation étrangère terroriste. Les partisans du MEK expliquent que cela a été fait en 1997 pour des raisons politiques. Les États-Unis espéraient engager un mouvement de réforme qui avait débuté en Iran, avec l'élection du président iranien modéré Mohammed Khatami, le prédécesseur d'Ahmadinejad.

«Nous avons gardé le MEK sur la liste de sorte à apaiser Ahmadinejad, parce que nous pensions, à tort, que cela permettrait aux États-Unis d’engager un dialogue constructif avec ce régime répressif», a expliqué John Sano, directeur adjoint du Service national de la clandestinité à la CIA, lors d'une réunion pro-MEK.

De nombreux hauts responsables américains qui ont travaillé dans l'administration des présidents Obama, Bush et Clinton ont appelé la Secrétaire d'État Hillary Clinton à enlever le MEK de la liste. Tom Ridge, ancien Secrétaire à la Sécurité Nationale, le Général James Jones, ancien conseiller à la Sécurité Nationale, le Général Hugh Shelton, président du Comité des chefs d'États-majors interarmées, Peter Pace, Général de l'Armée américaine, Michael B. Mukasey, procureur général des États unis, Louis Freeh, ancien directeur du FBI et le Gouverneur Howard Dean, ancien président du Comité national démocratique, ont tous défendu publiquement le groupe de résistance iranien.

Ces hauts responsables pensent qu'un dialogue avec les mollahs dirigeant l'Iran est futile. Le régime poursuit son programme nucléaire et soutient le terrorisme mondial. Un changement de régime est la seule façon de résoudre les différences avec l'Iran. Le MEK est perçu comme un mouvement de résistance légitime au régime iranien. Retirer l'étiquette terroriste permettra au groupe de rassembler légitimement des fonds aux États-Unis et de se reconstituer dans d'autres pays.

La Grande-Bretagne et l'Union européenne ont supprimé le MEK de leur liste terroriste respectivement en 2008 et 2009. Louis Freeh explique que lorsque l'administration Clinton avait placé le MEK sur la liste, il était directeur du FBI et ils s'y sont opposés. L'appellation d'organisation terroriste étrangère a été maintenue sous l'administration Bush lorsque nous avons appris que l'Iran allait réduire l'utilisation d'engins explosifs contre les troupes américaines en Irak, ce qui n'a pas eu lieu, a-t-il expliqué à Fox News.

Le procureur général américain Michael B. Mukasey, a expliqué le 7 juillet dernier lors d'une audience au Congrès à propos du massacre du 8 avril: «Tant que le MEK reste désigné à tort comme une organisation terroriste étrangère, les forces du gouvernement irakien qui favorise les échanges avec l'Iran pourraient utiliser cette désignation pour justifier la violence exercée contre le groupe».

Freeh a souligné l'ironie de la liste du Département d'État regroupant 49 organisations terroristes mais qui ne reprend pas le réseau Haqqani ou l'armée Mahdi de Muqtada al-Sadr, qui ont tué des milliers de soldats américains, alors qu'un groupe non armé est persécuté.

Le rapport non classé du Département d'État sur le MEK souligne les actes de violence utilisés dans les années 70 et 80, mais rien n'est mentionné pour la dernière décennie. Le MEK affirme s'être désarmé et avoir renoncé à la violence depuis plus de dix ans. Selon les critères de la liste des organisations terroristes étrangères, le Département d'État doit opérer une nouvelle évaluation lorsque les circonstances changent.

La Cour d'Appel américaine a déclaré dans une décision de juillet 2010 que le Département d'État n'avait pas suivi la procédure requise pour désigner le MEK et que le MEK devrait avoir l'occasion de réfuter les informations non classées utilisées pour sa désignation.

Shelton et Sano ont expliqué lors de la réunion pro-MEK qu'ils concluaient qu'il n'y avait pas de preuve de terrorisme de la part du MEK. La Secrétaire Hillary Clinton a reconnu que l'Union européenne avait annulé la désignation terroriste mais a déclaré, lors de l'émission Parazit sur Voice of America le 26 octobre dernier: «Nous sommes toujours en train d'étudier les preuves ici aux États-Unis.»

Les partisans du MEK attendent avec impatience la décision de la Secrétaire Clinton, le temps passe, l'année s'écoule et la menace imminente d'un nouveau massacre reste justifiée par la désignation terroriste.

Dana Rohrabacher, membre du Congrès Américain a dit le 28 octobre dernier à Clinton: «Vous n'en faites pas assez. Cela fait 500 jours que le Tribunal nous a ordonné de revoir la désignation terroriste et cela devrait être suffisant pour définir les problèmes en jeu».

Version originale: http://www.theepochtimes.com/n2/world/tensions-mounting-for-iranian-exiles-fearful-of-another-massacre-142241.html

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.