Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

«L’économie sociale et solidaire», moteur du changement?

Écrit par Charles Callewaert, The Epoch Times
08.12.2011
| A-/A+

  • slogan de l’économie sociale et solidaire(攝影: / 大紀元)

PARIS - La crise de la dette souveraine des États européens, qui s’étend à présent à l’économie dans son ensemble, menace la cohésion de la zone euro et plonge la France dans le désarroi. Impuissants face aux réductions d’effectifs des grandes entreprises, qui préfèrent investir dans les pays émergents et inquiets de l’absence de régénération industrielle dans leur pays, les Français paraissent figés par la crainte du chômage.

La société française n’a jamais paru si pessimiste sur son avenir: selon un sondage TNS-Sofres publié le 17 novembre dernier, 9 Français sur 10 estiment que «le pire est devant nous». En multipliant les convocations à l’Élysée ou à Matignon avec les dirigeants des groupes industriels, le gouvernement tente de colmater les brèches, mais bien peu croient encore en l’efficacité de son action. Ceux qui ont la chance de travailler s’accrochent comme ils peuvent à leur emploi. Phénomène nouveau, les familles qui ont encore les moyens envoient leurs enfants à l’étranger dans l’espoir que la crise ne les rattrapera pas. En effet, le taux de chômage des jeunes qui atteignait déjà 22,5% en 2010, continue de croître.

Vers la plus-value sociale ou environnementale

Cependant, alors que l’économie officielle semble marquer le pas, le secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS), dont les premières organisations ont été créées il y a un siècle, se porte très bien. À la différence des entreprises du secteur privé qui ont pour motivation première la recherche du profit financier, celle des entreprises de l'ESS est davantage tournée vers la plus-value sociale ou environnementale, même si celle-ci reste encore difficilement évaluable. On retrouve là un grand nombre d’entreprises, coopératives, mutuelles, fondations, entreprises d’insertion, qui représentent une part importante de l’activité économique et dont les bénéfices sont principalement réinvestis dans leur activité, plutôt que redistribués aux actionnaires. De même, leur mode d’organisation s’appuie sur des principes participatifs.

Les effectifs en hausse de près de 5%

Parmi les noms les plus connus, on peut citer la Caisse d’Epargne, le Crédit Coopératif, le Crédit Mutuel, le groupe Chèque Déjeuner, la Maif, la Macif, la Matmut, mais aussi les associations Max Havelaar et Emmaüs. Selon le panorama 2010 publié par l’Observatoire national de l’ESS, ce secteur représente 10% de l’emploi avec 215.000 entreprises et un montant de salaires bruts de 53 milliards d’euros. De plus, au cours de la période 2000-2010, alors que les effectifs du secteur privé peinaient à progresser de 10%, ceux de l’ESS étaient en hausse de 23%, avec 440.000 emplois créés. Depuis le début de la crise financière en 2008, les effectifs dans le secteur salarié ont chuté de près de 5%, alors que ceux du secteur ESS ont continué à croître de près de 5%.

Les initiatives venant de l’ESS sont multiples. Par exemple, le Crédit Coopératif est la première banque au monde à avoir institué au 1er mars 2011 une taxe de 0,01% sur les transactions de change et à en reverser le produit à des associations reconnues dans l’aide au développement international, afin de poser «la première pierre pour construire une solidarité internationale sur les mouvements de change». Dans un autre registre, France Initiative, qui regroupe 241 associations d’aide à la création d’entreprises, a octroyé en 2010 près de 166 millions d’euros sous formes de prêts d’honneur à 17.861 porteurs de projets et a ainsi contribué à la création de 37.000 entreprises. Interrogé par le quotidien Le Monde, son président Louis Schweitzer, qui n’est autre que l’ancien président de Renault-Nissan, souligne que «68% des personnes accompagnées par France Initiative sont des chômeurs» et que le taux de succès des entreprises financées est de «86% après trois ans d’activité», largement au-dessus de la moyenne nationale de 60%.

La 4e édition du Mois de l’Économie sociale et solidaire s’est tenue pendant tout le mois de novembre 2011, avec des rencontres et des manifestations partout en France. À cette occasion, l’ESS s’est posée comme acteur de changement de l’économie en affichant fièrement son slogan: «L’économie sociale et solidaire, l’économie qui sait où elle va». Forts du poids économique de leur secteur, les présidents de leurs organisations représentatives ont cosigné une déclaration dans laquelle ils formulent des propositions afin de «favoriser une transition écologique et sociale qui passe par un renforcement de la démocratie». Parmi celles-ci, on retient l’encouragement à la «réduction des écarts de rémunération au sein des entreprises, notamment en instituant une échelle des salaires raisonnée et raisonnable, la taxation des transactions financières internationales, le développement de pôles territoriaux de coopération économique en liaison avec le cœur de l’économie locale ou le financement de l’innovation sociale».

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.