Triple A européen: la menace s’accentue

Écrit par Frédérique Privat, The Epoch Times
08.12.2011

  • Rencontre des deux dirigeants français et allemands Nicolas Sarkozy et Angela Merkel à propos de la crise de la zone euro, lundi 5 septembre dernier au Palais de l’Elysée à Paris. (Julien M. Hekimian / Getty Images News)(Stringer: Julien M. Hekimian / 2011 Getty Images)

PARIS, France - Lundi 5 décembre, l’agence de notation financière Standard & Poors a annoncé avoir placé sous surveillance négative la note qu’elle attribue à long terme à 15 pays de la zone euro dont la  France, l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, le Luxembourg et les Pays Bas, qui bénéficient actuellement du fameux triple A, la meilleure note possible.

Selon elle, la France est le pays principalement menacé de perdre ce fameux AAA, lui permettant  d’obtenir de faibles  taux de crédits et attestant de sa bonne santé financière. Celle-ci serait alors abaissée de deux crans, passant ainsi à AA, alors que les 5 autres états ne seraient abaissés que d’un cran, soit la note AA+.

La perte de ce triple A pour l’un des pays les plus influents de la zone euro, serait alors le début d’une réaction en chaîne qui atteindrait tous les organismes financiers européens.

Et cela n’a pas raté: mardi 16 septembre, la même agence S&P annonçait ensuite la perspective de perte du triple A du FESF, le Fonds Européen de Stabilité Financière, dont la France et l’Allemagne en constituent les deux principaux contributeurs. 

Ainsi, les Bourses européennes qui avaient fini dans le vert lundi, grâce notamment au projet de «nouveau traité» européen établi par la France et l’Allemagne, ont donc ouvert mardi dans le rouge, entrainant aussi dans leur sillage les places asiatiques.

Mercredi, c’était au tour de la dette européenne à passer dans la ligne de tir de S&P, et menacée elle aussi de perdre son triple A, acquis et maintenu depuis 1976. Certaines grandes banques européennes devront alors subir les conséquences, et perdre elles aussi, leur fameuse meilleure note. Mais il faut tout de même préciser que cela était déjà pressenti: ainsi, en France, les banques connaissaient déjà depuis août dernier des difficultés à emprunter sur les marchés en dollars…

C’est donc l’attente du sommet européen prévu les 8 et 9 décembre prochain qui pourrait confirmer ou contrebalancer ces menaces, Mme Merkel et Mr Sarkozy appelant entre autres, les états membres, à davantage de discipline budgétaire… En amont de ce sommet, se tiendra une première entrevue avec Mario Draghi, le président de la BCE, la Banque centrale Européenne, dont le rôle semble plus que jamais déterminant dans l’arrêt de la propagation de cette crise de la dette.