La police chinoise utilise des logiciels sophistiqués pour surveiller les pétitionnaires, informe le site web Canyu.org. Ce groupe de défense des droits de l'homme a dénoncé deux de ces programmes le week-end du 03 décembre 2011. Ils ont pour fonction d’aider la police à surveiller les groupes de citoyens qui font appel auprès des autorités pour résoudre leurs litiges.

Ces logiciels ont été développés par deux sociétés basées dans le nord de la province du Shandong. Ils permettent à la police de tracer et d'enregistrer les données des pétitionnaires, en fonction de la nature de leurs plaintes, comme la saisie forcée de terrains, par exemple. Un de ces logiciels cible en particulier les pétitionnaires qui se sont rendus à Pékin pour faire entendre leurs doléances.

Les informations concernant ce logiciel ont suscité la colère des pétitionnaires et des militants. Selon eux, les autorités traitent les citoyens comme des ennemis, alors qu’ils devraient les protéger.

Hu Jun, militant pour les droits de l’homme, a déclaré: «Nous savions déjà qu’ils avaient une méthode pour surveiller les pétitionnaires à tous les niveaux. Maintenant ils ont un logiciel spécialisé. Si cela continue, toute la population finira par être surveillée. S’ils pouvaient mettre ces moyens pour les soins de santé ou pour améliorer la vie du public, ils n'auraient plus besoin de surveiller les citoyens».

En 2004, Li Guozhu avait dénoncé un fonctionnaire corrompu avant d'être licencié de son travail. Selon lui, ces logiciels de contrôle des pétitionnaires indiquent la nervosité du régime chinois face aux tensions sociales croissantes.

Li Guozhu, pétitionnaire, a précisé: «Pourquoi le régime communiste a-t-il créé ces deux logiciels? Ils ont vu une nette augmentation des conflits entre le public et le régime. L'harmonie n'existe plus. Le régime craint que les pétitionnaires ne gagnent en influence et que les Chinois et le monde entier ne voient vers quoi mène son système corrompu».

Chaque année, des millions de Chinois ont recours aux pétitions pour résoudre leurs litiges qui impliquent, souvent, des fonctionnaires communistes. Pour cette raison, les nombreux conflits ne sont pas résolus et le processus se répète. Les pétitionnaires sont souvent harcelés, détenus en toute illégalité ou traités avec violence par les autorités locales.

Pour avoir accès à cette information en video: http://fr.ntdtv.com/ntdtv_fra/actualite/2011-12-11/195484150153.html