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La «nouvelle réalité» s’impose au Davos 2011

Écrit par Charles Calleweart, La Grande Epoque
01.02.2011
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  • Le village suisse Davos accueille le Forum économique mondial du 26 au 30 janvier 2011. (Fabrice Coffrini/AFP/Getty Images)(攝影: / 大紀元)

  Pour sa 41e édition, le Forum économique mondial, qui s’est tenu du 26 au 30 Janvier dans la célèbre station suisse de Davos, ambitionnait de fédérer ses 2500 participants représentant le gotha mondial des affaires, du monde académique, de la société civile et de la politique autour des «valeurs partagées pour une nouvelle réalité».

Faire face ensemble aux challenges globaux

Le grand intérêt de ce forum réside dans son caractère résolument international, mais il ne faut rien en attendre de concret, car Davos est avant tout un lieu d’échange et de confrontation d’idées entre dirigeants d’entreprises mondiales et une tribune publique offerte aux hommes politiques avides de publicité. Comme le dit sa brochure de présentation ainsi que son président Klaus Schwab, «l’amélioration de l’état du monde nécessite que toutes les parties prenantes collaborent de façon globale, proactive et intégrée pour faire face aux challenges globaux qui se présentent». L’utilité du forum semble donc de préparer le terrain et les esprits pour les décisions qui se prendront ensuite dans des instances plus formelles, comme le G20, l’ONU ou dans les comités exécutifs des grandes entreprises.

Avec l’irrésistible ascension économique et politique des pays émergents, la généralisation d’internet et des échanges à la planète entière, la pression croissante sur les ressources et l’environnement, un monde multipolaire se fait jour, les facteurs d’instabilité se multiplient et les certitudes d’hier volent en éclat. Les principaux ateliers de cette année ont donc été consacrés à des sujets tels que la reprise mondiale, la crise de la zone euro, le rattrapage des pays émergents et la refondation de la gouvernance mondiale.

Nicolas Sarkozy annonce son programme pour le G20

C’est dans cette ambiance très cosmopolite que le président français Nicolas Sarkozy, est venu tester ses propositions pour le futur sommet du G20 qu’il doit présider à Cannes les 3 et 4 novembre de cette année. Dans son discours du jeudi 27 janvier, il a relancé son projet de taxation financière des banques, qu’il avait déjà annoncé au plus fort de la crise financière de 2008, mais en leur promettant une «régulation équilibrée» et une certaine «flexibilité». Il a également défendu l’utilité d’une limitation du rôle des spéculateurs sur les matières premières, afin de réguler la volatilité des prix. Selon le président Sarkozy, la transparence et la stabilité des marchés de matières premières agricoles et industrielles est une condition essentielle de la stabilité mondiale. Il a enfin affirmé avec force «ne jamais abandonner l’euro», en précisant qu’il s’agit d’une volonté commune avec Angela Merkel: «La question de l'euro n'est pas une question simplement monétaire, pas seulement une question économique, c'est une question identitaire (...) le message sur l'euro, c'est un message très simple, c'est tellement important que nous serons au rendez-vous pour le défendre», a déclaré le président français.

Désendettement et rééquilibrage de la gouvernance mondiale

La croissance mondiale prévue cette année est de 5%, mais elle sera très inégalement répartie et restera très faible dans les pays occidentaux. En effet, depuis un an, les pays européens et les Etats-Unis sont successivement entrés dans une ère de désendettement qui risque d’être longue et douloureuse, avec la remise en cause de leur pouvoir d’achat, de leurs systèmes de retraites, la généralisation des emplois précaires et les difficultés d’intégration de leur jeunesse. Parallèlement, la récente crise de l’euro a confirmé la nécessité absolue d’unifier les politiques fiscales, économiques, et budgétaires en Europe. Autrement dit, si les grandes entreprises peuvent espérer profiter de la croissance des pays émergents, les populations occidentales devront se serrer la ceinture, au risque de voir apparaître un «nouveau mai 1968», comme Klaus Schwab n’hésitait pas à l’évoquer.

Les pays émergents quant à eux, c’est à dire le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, forts de leur taux de croissance et de leurs exportations, représenteront bientôt ensemble la moitié de la production mondiale. De fait, ils exercent déjà une forte pression sur les cours des matières premières, affichent leurs ambitions politiques dans les instances internationales et n’hésitent plus à remettre en cause le mode de gouvernance économique mondiale instauré en 1944 à la conférence de Bretton-Woods. La présence de leurs multiples représentants, très remarquée cette année à Davos, n’a laissé planer aucun doute sur leurs ambitions.

Ce Forum économique mondial a finalement fait apparaître une division des participants en deux camps bien distincts: d’un côté des pays émergents forts de leur réussite économique et n’hésitant pas à se montrer en exemple de saine gestion budgétaire, de l’autre les économies occidentales désignées comme facteurs d’instabilité à cause de leurs déficits budgétaires. Timothy Geithner, le secrétaire américain au trésor a reconnu que la situation budgétaire américaine «n’était pas durablement tenable» et nécessitait «une cure d’amaigrissement de cinq à dix ans», mais rappelé que le système politique américain «a toujours été à la hauteur des défis à relever».

En écho à cet optimisme quant à l’efficacité des démocraties libérales, le premier ministre britannique David Cameron a exhorté les Européens à affirmer «l’efficacité des valeurs européennes» par rapport à celles des régimes autoritaires, en rappelant que les innovations ne viennent que des «sociétés ouvertes».

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.