L’orang-outan, le singe au pelage roux, possède une diversité génétique importante

Écrit par Heloïse Roc, LA GRANDE ÉPOQUE
13.02.2011

  • Dans le parc national de Tanjung à Kalimantan, en Indonésie : une femelle orang-outan mange des fruits, suspendue à un arbre.(攝影: / 大紀元)

Un groupe de chercheurs international a décodé le génome entier de l'orang-outan au pelage roux. Les travaux de recherche, publiés dans la revue Nature, présentent l'immense diversité génétique de l'orang-outan d'Indonésie, tout en révélant des explications intéressantes sur l'évolution des grands singes. Les résultats sont surprenants. L’orang-outan est un singe anthropoïde aux longs bras et au pelage roux, parfois brun. Il est classé dans la catégorie des grands singes. Mais il est surtout endémique des îles de Bornéo et de Sumatra. L'espèce est très menacée mais essentiellement à cause de la perte de son habitat naturel, la forêt.

Les orangs-outans de Bornéo, une diversité limitée

Les scientifiques ont remarqué que la diversité génétique de l’orang-outan était importante et pourrait augmenter ses chances de survie. En effet, selon Richard Wilson, directeur du centre de génomique de l'université Washington aux États-Unis, le génome de l'orang-outan est demeuré «particulièrement stable au cours des 15 derniers millions d'années». Les chercheurs ont observé que dans chaque île, celle de Sumatra et celle de Bornéo, l’espèce hébergée est différente. Ainsi, les orangs-outans originaires de Bornéo ont une diversité limitée dans leur patrimoine génétique et un habitat réduit. Mais malgré la petite superficie de leur territoire, la population est conséquente, elle est constituée de 50.000 individus.

Une diversité génétique persistante à Sumatra

Par opposition, la diversité génétique est persistante chez la population de Sumatra qui bénéficie en plus d’un habitat plus étendu. Toutefois, leur population est limitée. Elle ne compte plus que 7.000 individus. Mais, le génome de l'orang-outan a également apporté une autre surprise. Bien que les deux espèces Sumatra et Bornéo aient été séparées pendant au minimum 21.000 ans, puisque autrefois un pont de terre reliait les deux îles, les deux espèces ont toujours été distinctes et ceci depuis plus d’un million d’années. Des études antérieures avaient déjà estimé que les deux espèces étaient devenues distinctes il y a plus d'un million d'années.

Les gènes impliqués influencent la sélection naturelle

Une femelle orang-outan, appelée Susie, a contribué au séquençage du génome ainsi qu’à l’étude de l’ADN avec cinq orangs-outans de Sumatra et cinq autres vivant sur l’île de Bornéo.

Le docteur Carolin Kosiol de l'université de médecine vétérinaire de Vienne, en Autriche, a étudié un total de 14.000 gènes humains communs à l'orang-outan, au chimpanzé et au macaque. Ses résultats montrent qu'au cours de leur évolution, les gènes impliqués dans deux processus ont particulièrement influencé la sélection naturelle, la perception visuelle et les transformations des glycolipides.

Chez l'homme, un nombre de troubles neurodégénératifs ont déjà été associés avec des défauts pour le cholestérol et le métabolisme glycolipidique. «Les changements au niveau du métabolisme lipidique auraient joué un rôle dans l'évolution neurologique chez les primates, en plus d'être impliqués dans la diversité des régimes alimentaires et de stratégies d'évolution biologique», explique le Dr Kosiol.

Les chercheurs souhaitent que leurs recherches permettent d’assurer la préservation concrète de ces espèces gravement menacées par la déforestation, la chasse et les maladies.

Les orangs-outans liés à la forêt

Les orangs-outans intéressent beaucoup les généticiens et les biologistes car ils appartiennent à la famille des primates hominoïdes et ils possèdent une diversité génétique plus riche que les autres grands singes.

Ce qui caractérise les orangs-outans ,c’est la forêt. Ils sont parmi les plus arboricoles des grands singes. Ils passent la majeure partie de leur temps dans les arbres à la recherche de nourriture. Ils se nourrissent de fruits, de jeunes pousses, d'écorces, de petits vertébrés, d'œufs d'oiseaux et d'insectes.

Chaque nuit, ils fabriquent un nouveau nid perché entre 12 et 18 mètres au-dessus du sol. En cas de pluie, l’orang-outan utilise les protections que les arbres lui donnent pour s’abriter et se protège de l’eau par de grandes feuilles qu’il tient au dessus de sa tête tel un parapluie. Il évolue à une hauteur moyenne de 20 à 30 mètres sous la canopée et il descend rarement au sol pour éviter d’être la proie des tigres, des panthères ou des cochons sauvages. Comme les autres grands singes, les orangs-outans sont remarquablement intelligents. Au milieu des années 1990, une population d'orangs-outans a été observée utilisant régulièrement des outils pour s'alimenter.