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L'exposition Bodies met un terme à sa tournée sur fonds d'allégations

Écrit par Justina Wheale, La Grande Époque
14.02.2011
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  • Photo : L’entrée de l’exposition u00abBodies» montre une vignette adhésive officielle informant de sa fermeture, à Caracas le 6 mars 2009. (JUAN BARRETO/AFP/Getty Images)(Staff: JUAN BARRETO / 2009 AFP)

  Une exposition controversée de cadavres humains plastinés qui fait le tour du monde s'est butée à des problèmes pécuniaires et affirme ne plus être en mesure de financer ses propres expositions. L'exposition Bodies de Premier Exhibitions, qui met en vedette des cadavres disséqués adoptant différentes positions, ne poursuivra pas sa tournée après sa présentation qui a pris fin à Winnipeg la semaine dernière. Toutefois, l'entreprise laisse la porte ouverte à l'exposition de ses cadavres, qui sont empruntés à la Chine, aussi longtemps qu'elle sera appuyée financièrement par un commanditaire.

Premier Exhibitions, qui a été critiqué à de nombreuses reprises en relation avec la provenance des cadavres exposés, soutient avoir obtenu les dépouilles du régime chinois, mais ne peut prouver qu'elles ne sont pas celles de prisonniers politiques ou de pratiquants de Falun Gong, selon les médias. Les détracteurs de l'exposition affirment aussi que Premier est incapable de prouver que les familles ont consenti à ce que les cadavres soient exposés.

Durant les quatre mois de l'exposition à Winnipeg, les avocats spécialistes des droits de la personne David Matas et Norman Boudreau, qui représentent la Coalition d'investigation sur la persécution du Falun Gong (CIPFG), ont demandé à la province du Manitoba de saisir les corps et de les enterrer, se référant à une loi provinciale sur l'anatomie. Lorsque la province a indiqué qu'elle n'avait pas l'autorité légale pour agir, les deux avocats ont demandé aux tribunaux de trancher.

Maintenant que Premier a annulé ses futures expositions, les avocats ont retiré leur demande que les cadavres soient saisis. Me Boudreau affirme qu'il continuera à demander aux tribunaux de se prononcer pour établir si la province aurait l'autorité de saisir de tels cadavres si l'occasion se présente à nouveau. Il a aussi dit que son client ne pouvait défrayer les 250 000 $ requis pour entreposer les cadavres dans l'attente d'une décision des tribunaux quant à leur enterrement.

«Si une situation similaire se reproduit à l'avenir nous pourrons nous baser sur cette décision», explique Me Boudreau. «Espérons que le gouvernement modifiera la loi et obligera, comme dans l'État de New York, que les exposants prouvent qu'ils ont le consentement des individus décédés ou de leurs familles.»

En mai 2008, le procureur général de l’État de New York, Andrew M. Cuomo, avait jugé que Premier était «incapable de réfuter les allégations selon lesquelles les corps exposés proviennent de prisonniers chinois» et que «La triste réalité est que Premier Exhibitions a profité de l’exposition des restes d’individus qui ont peut-être été torturés et exécutés en Chine». Ainsi, Premier avait été obligé de se plier à certaines conditions, dont l’obtention des preuves de la provenance des corps. David Matas est connu pour son enquête au sujet des prélèvements d'organes forcés contre les pratiquants de la méditation Falun Gong en Chine. Ses recherches ont démontré qu'après le début de la persécution du Falun Gong en 1999, les transplantations d'organes ont augmenté par milliers sans qu'on puisse en expliquer la source. Entre 2000 et 2005, 41 500 transplantations ont été réalisées sans que le donneur puisse être identifié.

«Si les prisons et les hôpitaux chinois tuent des gens pour leurs organes afin de faire de l'argent, ils pourraient aussi bien les tuer pour la plastination, qui constitue également une entreprise lucrative [...] Selon moi, il n'est pas de notre responsabilité de prouver que la source [des cadavres] est illicite, c'est à eux de prouver qu'elle est légitime», a-t-il affirmé en entrevue avec CTV le 13 janvier 2011.

Un article paru dans le New York Times en 2006, intitulé Remade in China: Cadavers for shows, fait état de toute une industrie de transformation de cadavres humains qui a vu le jour en Chine pour fournir le marché. «À l’intérieur d’une série d’édifices non identifiés, des centaines de travailleurs chinois, certains assis dans des formations de chaîne d’assemblage, coupent, dissèquent, préservent et réarrangent des cadavres humains, les préparant pour le marché international des expositions de musée», écrit le quotidien.

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