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L’avenir incertain des relations commerciales entre Canada et Émirats

Écrit par Stephen Jones, La Grande Époque
02.02.2011
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  • Le transport aérien à la base de la querelle.(攝影: / 大紀元)

DUBAÏ – Une querelle diplomatique amère entre le Canada et les Émirats arabes unis a dérapé à un tel point qu'elle pourrait nuire au développement du commerce entre les deux pays, estiment des observateurs.

Taufiq Rahim, de la Dubai School of Government, affirme que bien que l'actuelle balance commerciale de 2 milliards de dollars entre les deux pays demeurera probablement intacte, les répercussions de la dispute pourraient affecter les prochains échanges.«Allons-nous voir des délégations canadiennes venir ici sur une base régulière à l'avenir ? Je dirais probablement pas», commente-t-il.

La relation entre les deux pays est tendue depuis octobre lorsque Ottawa a rejeté la demande de transporteurs aériens émiratis (Emirates de Dubaï et Etihad d'Abu Dhabi) visant à obtenir des droits d'atterrissage additionnels au Canada.

Vers la fin 2010, les frais de visa pour les Canadiens désirant se rendre aux Émirats sont passés de 0 $ à plus de 1000 $.

Shane Philips, représentant du Canadian Business Council à Dubaï, a indiqué à la presse locale que la nouvelle réglementation sur les visas allait dissuader les hommes d'affaires d'aller aux Émirats pour participer aux salons professionnels.

Ces dernières semaines, un flot constant de représentants canadiens a visité les Émirats afin de réparer des relations autrefois très saines.

Bob Rae, porte-parole du Parti libéral en matière d’affaires étrangères, a été le premier à effectuer une visite – à titre non officiel. Il a rencontré les ministres et les patrons des transporteurs aériens, qui lui ont dit qu’ils étaient mécontents du premier ministre, Stephen Harper, en raison de son style «caustique».

M. Harper avait critiqué les dirigeants des Émirats pour avoir utilisé le Camp Mirage, une base militaire canadienne à Dubaï, comme pièce de négociation dans ce qui était essentiellement une dispute commerciale. «Qu’un pays comme le Canada offre sa contribution dans le cadre d’une mission de sécurité internationale et que quelqu’un se serve ensuite de cela pour faire pression sur nous à des fins commerciales et être ainsi privilégié nous servira de leçon. Nous y penserons lorsque ce genre de situation se présentera de nouveau », a déclaré Harper à l'agence QMI.

La décision de ne pas accorder plus de plages horaires aux transporteurs émiratis a déjà coûté cher au Canada. Il a été rapporté que les coûts pour relocaliser la logistique de Camp Mirage ont déjà atteint 300 millions de dollars.

«Une meilleure relation entre les deux pays est logique et une escalade du conflit ne l’est pas», a écrit Bob Rae sur son blogue. «Les Émirats sont une plaque tournante importante et potentiellement un plus grand partenaire économique pour le Canada.»

Rae a subi les foudres des conservateurs, qui l'ont accusé d'être le «paillasson» des émirs, soit quelqu'un qui pourrait nuire aux intérêts canadiens.

Toutefois, M. Rae n'a pas été le seul à visiter les Émirats. Récemment, une délégation d'Alberta est venue afin de mousser une relation commerciale qui rapporte environ 175 millions de dollars à la province chaque année.

Le chef de la délégation Iris Evans, ministre des Relations internationales et intergouvernementales de l'Alberta, a déclaré au quotidien local The National que la dispute se devait d'être résolue.

La raison pour justifier le refus d'accorder des droits d'atterrissage serait basée sur des allégations selon lesquelles Emirates et Etihad sont subventionnés par le gouvernement et que leurs tarifs réduits pourraient affecter négativement Air Canada, causant de nombreuses pertes d'emploi.

Ces allégations ont été contredites avec vigueur par les patrons émiratis. Emirates, en particulier, publie sur son site Internet les résultats d'une vérification complète de ses comptes effectuée par PriceWaterhouseCoopers, et celle-ci ne démontre aucune information pouvant confirmer l'allégation.

Tim Clark, président du transporteur, se réfère aux propos de Stephen Harper comme émanant des «mythes» et «déformations des faits» au sujet des Émirats.

Toutefois, le Canada n'est pas le seul pays à voir d'un mauvais œil l'expansion d'Emirates. On rapporte que Lufthansa s'oppose également à l'octroi de droits d'atterrissage supplémentaires au transporteur en Allemagne.

C'est une autre confirmation que le Canada n'avait pas seulement raison d'agir comme il l'a fait, mais aussi qu'il n'est pas le seul à vouloir garantir un accès équitable aux droits d'atterrissage», a déclaré au Globe and Mail Duncan Dee, le chef des opérations d'Air Canada.

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