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Corruption et débauche des fonctionnaires en Chine: un avocat fait le point

Écrit par Gao Zitan, La Grande Époque
24.02.2011
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  • Un groupe de femmes dénonce la corruption à Chongqing, en Chine.(Stringer: AFP / 2010 AFP)

Un livre récemment publié sur le web expose les mœurs légères qui émanent de la culture de corruption des fonctionnaires en Chine.

L'avocat et chargé de cours à l'Université pour la radio et télévision Zigong dans le sud-est de la Chine, Yu Changke, a compilé les informations et les a diffusées. Son objectif était d'attirer l'attention du public sur le comportement scandaleux des cadres du Parti communiste chinois (PCC) et de «sonner l'alarme».

Parmi les 94 cas de fonctionnaires corrompus étalés dans son rapport, un d'entre eux a plus de 140 maîtresses, un autre a détourné 230 millions de yuans (35 millions de dollars) et plusieurs autres dépensent des fortunes pour leurs maîtresses. Un homme a plus de 70 maîtresses, mais il en recherche davantage dans son département. Un autre rassemble ses 24 maîtresses annuellement pour élire la «beauté de l'année» avec qui il a obtenu le plus de satisfaction.

En entrevue téléphonique avec Époque Times, M. Yu a indiqué que la corruption est répandue parmi les fonctionnaires chinois.

Dans les cas qu'il a étudiés, plusieurs actes de corruption et de débauche ont été perpétrés par des responsables locaux, mais ils ne pouvaient être rendus publics parce qu’ils auraient mis le PCC dans l’embarras.

«C'est un problème social complexe qui implique de nombreux facteurs», explique Yu. «Mais c'est essentiellement un problème avec le système.»

L'étude de M. Yu démontre que la corruption est présente à tous les niveaux du Parti, des hauts responsables aux cadres locaux, alors que chacun se bat pour protéger son territoire et ses acquis. Lorsqu'ils sont en poste, ils se disent incorruptibles, mais lorsque leurs gestes sont exposés, c'est un spectacle lamentable et outrageant.

Selon la Commission centrale pour l’inspection de discipline (CCID) du régime communiste, il y a entre 150 000 et 160 000 cas de violation de la loi et de la discipline. Selon les données de la CCID en décembre 2008 : «Entre novembre 2007 et novembre 2008, 151 000 cadres ont été punis par les organes d'inspection et supervision de la discipline, dont 4960 cadres plus hauts que le niveau de comté.»

Néanmoins, le public estime que le nombre de fonctionnaires corrompus du PCC dépasse largement ces chiffres. Ceux qui sont punis ne représentent qu'une infime partie.

Wen Tiejun, doyen du Collège d'agriculture et de développement rural de l'Université Renmin en Chine, a révélé en 2005 que chez environ 90 % des cadres du PCC, leurs dépenses dépassaient leurs revenus. Plus un fonctionnaire détient du pouvoir, plus sérieux devient le problème, et cela inclut également les responsables de la Commission de discipline du Parti.

Un commentateur chinois, Li Jianmang, a écrit sur son blogue qu'on a «trouvé 70 millions d'euros [95 millions de dollars] dans la maison de Kang Rixin, un membre du comité de la 16e Commission centrale pour l’inspection de discipline du PCC».

Des responsables de l'Union européenne (UE) ont confirmé la semaine dernière que la Hongrie avait accepté de modifier une loi sur les médias qui s'opposait dans de larges mesures à la liberté de la presse dans le pays. La Commission de l'Union européenne avait en effet jugé que cette loi ne répondait pas aux règles européennes et contrevenait aux normes internationales sur la liberté de l'information.

La nouvelle loi sur les médias, entrée en vigueur le 1er janvier – le jour même où la Hongrie entamait sa période de présidence de l'UE – accordait au Conseil médiatique nouvellement établi une somme disproportionnée de pouvoirs. Selon Reporters sans frontières, le conseil, composé de cinq membres du parti Fidesz au pouvoir, recevait l'autorité d'imposer de lourdes amendes aux médias publics et privés, voire de les priver de diffusion, s'ils diffusaient des contenus jugés «politiquement déplacés» ou «contrevenant à la dignité humaine».

Les restrictions étaient imposées à la radio, la télévision, la presse et Internet.

Après plusieurs rencontres avec des responsables de l'UE, la Hongrie a accepté de procéder à des changements pour que la loi réponde aux règles européennes et elle présentera des amendements au Parlement dans les semaines à venir. Neelie Kroes, la vice-présidente de la Commission européenne, a salué dans un communiqué de presse l'annonce de ces amendements. Elle a affirmé que la Hongrie acceptait de modifier les quatre points signalés par la Commission.

Les amendements proposés supprimeront les critères de mesure de l'équilibre des informations pour les médias à la carte. Il sera toujours demandé aux diffuseurs de respecter les critères d'une information équilibrée, mais de façon proportionnelle. L'UE surveillera l'application de ces critères de proportionnalité.

Grâce à ces amendements, les diffuseurs et les médias audio-visuels reconnus dans les autres États membres de l'UE ne se verront plus pénalisés sous prétexte d'incitation à la haine sous le coup de cette loi sur les médias. Les paramètres de mesure des contenus offensants causant «l'incitation à la haine ou la discrimination» seront clarifiés par ces amendements, selon un communiqué de presse.

Les médias audiovisuels à la carte, les éditeurs de produits médiatiques et les médias auxiliaires devront être enregistrés par les autorités hongroises après 60 jours d'opération au lieu de devoir obtenir l'autorisation avant leur première diffusion, comme l'exige actuellement la loi.

«Nous continuerons de surveiller cette situation et nous allons travailler en étroite collaboration avec les autorités hongroises afin d'assurer que les changements sur lesquels nous nous sommes accordés seront bien intégrés dans la législation hongroise et que la loi révisée sera formellement et concrètement appliquée», a déclaré Mme Kroes.

Version originale : Official Corruption and Debauchery in China Exposed by Lawyer

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.