Suède: une plaie ancienne non refermée

Écrit par Barbro Plogander et Aron Lamm, La Grande Époque
28.02.2011
  • Une femme dépose des fleurs sur la tombe de l'ex-premier ministre suédois Olof Palme(攝影: / 大紀元)

L'assassinat du premier ministre Olof Palme est toujours entouré de mystère

STOCKHOLM – Les Suédois se souviennent du meurtre du premier ministre Olof Palme 25 ans après les faits, un évènement qui reste pour eux une tragédie comparable à l’assassinat de John F. Kennedy. Depuis le 1er mars 1986, lendemain de sa mort, des dizaines de scénarios ont été proposés pour expliquer l’assassinat de l’homme politique, sans que les responsabilités ne soient jamais clairement établies.

 

La plupart des Suédois, suffisamment âgés à l’époque, se souviennent de cette matinée où le décès du premier ministre a été annoncé. Un homme armé l’a abattu à la sortie d’un cinéma en plein centre de Stockholm. Il était avec sa femme et sans garde du corps, comme c’était la norme en Suède à cette époque.

L’enquête sur ce premier assassinat politique de l’histoire contemporaine en Suède a été émaillée de scandales et de controverses. L’assassin présumé, Christer Pettersson, a été condamné trois ans après, en 1989, et acquitté la même année après avoir fait appel. Il est mort libre en 2004, alors qu’un de ses amis proches affirme qu’il lui avait avoué être l’assassin de Palme, avec comme mobile le refus de ce dernier d’accorder la grâce à un de ses anciens codétenus.

Olof Palme était une personnalité rayonnante de la vie politique suédoise, aussi détesté de ses ennemis qu’il était adoré par la plupart des Suédois. Une pléthore de théories sur les commanditaires de son assassinat, liées à ses prises de positions publiques, demeurent vivement débattues un quart de siècle plus tard : les agences de renseignement étrangères, les nationalises kurdes du PKK, voire la police suédoise elle-même.

Les crimes graves n’étant en Suède plus prescrits 25 ans après les faits, l’enquête est toujours active, menée par trois policiers et un expert indépendant. Le dossier d’enquête est le plus volumineux de l’histoire mondiale du crime, affirme Stig Edqvist, un des enquêteurs, dépassant même le dossier Kennedy : 225 m2 d’étagères sont remplies par les documents d’enquête, et il a été calculé qu’un avocat qui déciderait de les lire intégralement mettrait dix ans, à raison de 300 pages par jour – fins de semaine comprises.

Plus de 130 personnes ont avoué le crime, multipliant exponentiellement les pistes d’enquêtes autour des affabulations sur le sujet. Kerstin Skarp, directeur de l’enquête, n’en voit pas la fin et considère que, vu le nombre de pistes ouvertes, l’enquête pourrait durer… indéfiniment.

Version originale : Sweden's Wound That Never Healed