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Quelque part en Bourgogne

Écrit par Sanda Varan, LA Grande Époque
05.02.2011
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  • Située à 250 kilomètres de Paris, la campagne bourguignonne est fabuleuse. (攝影: / 大紀元)

Située à 250 kilomètres de Paris, la campagne bourguignonne est fabuleuse. Pour les amoureux de la nature, de l’histoire de France, des vieilles pierre, des églises ou abbayes fondées au début du Moyen Âge, pourvues de leurs cloches et de leurs horloges comptant infatigablement le temps, pour ceux qui, en plus, apprécient le vin et la gastronomie, en Bourgogne, il y a tout et plus encore...

Le voyageur peut parcourir des kilomètres sans voir autre chose que des plaines de champs fertiles cultivés, des collines parsemées de vignes et d’immenses forêts assez grandes pour décourager toutes les escapades hors route. Les fermes isolées sont rares et les villages perdus au fin fond de la province, paraissent déserts, sauf en été, quand les touristes investissent la région.

On peut alors rencontrer sur les routes de Bourgogne des Hollandais en camping-car, des Anglais ou des Américains en pantalons courts, conduisant des Jeep, des Allemands un peu intimidés de ne pas pouvoir parler français et des touristes de tout autre nationalité, parce que tous veulent explorer les coins perdus de ce beau pays. L’homme, qui a fait tout ce qu’il pouvait pour s’éloigner de la vie sauvage, inconfortable, revient toujours, fasciné, dans de tels endroits, parce qu’il porte en lui la nostalgie de ses origines premières. Il revient profiter de la vie en pleine nature, mais pas seulement pour contempler sa beauté.

La richesse du terroir bourguignon

Depuis des siècles, la Bourgogne est un de plus grands terrains de chasse de France. On en trouve les traces dans les écrits de l’époque. Au XIIIe siècle, par exemple, une maison forte, connue sous le nom de «motte de Maulnes», avait été édifiée par les comtes de Tonnerre dans une clairière de la forêt de Maulnes. Même le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, venait chasser ici, entre 1366 et 1374. Un siècle et demi plus tard, la comtesse de Tonnerre, Louise de Clermont, et son époux Antoine de Crussol, duc d'Uzès, des proches de la Cour de France et de la reine Catherine de Médicis, décident de la construction d'un château dans la même forêt. L'emplacement du futur château se justifie d'abord par sa fonction de relais de chasse.

La Bourgogne est aussi mondialement connue pour ses vins. Dans son Histoire de la campagne française, Gaston Roupnel affirme que la vigne aurait été introduite en Gaule au VIe siècle av. J.-C., en passant «par la Suisse et les défilés du Jura». Pour d'autres ce sont les Grecs qui sont à l'origine de la culture de la vigne, venue du Midi. Cependant, les Romains entretenaient, dès le IIe siècle avant notre ère, d'excellents rapports avec la tribu celte des Éduens. Le vin de l’Italie centrale était exporté jusqu’à Cabillonum (Chalon-sur-Saône). Ainsi non seulement les armées romaines ont fini par vaincre et soumettre les vaillants guerriers gaulois, mais c’est aussi le goût du luxe et celui du vin qui se sont rapidement répandus en Gaule.

Nul ne conteste l'importance que la culture de la vigne a prise très tôt sur le sol bourguignon. Les fouilles archéologiques de Gevrey-Chambertin, montrant des traces de plantation, attestent que le vignoble de Bourgogne existait durant la seconde moitié du Ier siècle de notre ère. De nos jours, avec 30.000 hectares, les vignobles de Côte de Nuits, Chablis ou Côte de Beaune, sont parmi les plus célèbres au monde. Ainsi il n’est pas rare que des amateurs de vin dépensent 2.900 euros pour une bouteille de Montrachet (2006).

De Vercingétorix à nos jours

Toujours à propos des fouilles archéologiques, à la suite de celles initiées par Napoléon III, c’est à Alise-Sainte-Reine (en Côte-d'Or) qu'a été situé en principe, le site d'Alésia, le bastion bourguignon où le chef arverne Vercingétorix a essayé, sans succès, de sauver l’indépendance gauloise. La tragique épopée gauloise prend fin avec la reddition de Vercingétorix le 27 septembre 52 av. J.-C., que César décrit comme exemplaire dans son De Bello Gallico. La localisation d'Alésia en Bourgogne est toujours contestée, mais la statue majestueuse de Vercingétorix veille quand même sur les hauteurs.

L’histoire bourguignonne est également marquée par Jeanne d’Arc. En plein Moyen Âge, l’étrange Pucelle qui a sauvé la France, capturée par les Bourguignons à Compiègne, est vendue aux Anglais par Jean de Luxembourg pour la somme de 10.000 livres et condamnée au bûcher en 1431 après un procès en hérésie.

  • La Bourgogne.(攝影: / 大紀元)

Il s’agit là d’un épisode difficile à comprendre pour ceux qui ne connaissent pas les histoires de famille compliquées. L'alliance entre la Bourgogne et l'Angleterre est renforcée en 1423 lorsque le Duc de Bedford, Jean de Lancastre, épouse Anne de Bourgogne, fille du Duc de Bourgogne, Jean sans Peur et sœur de Philippe le Bon.

Le palais des ducs de Bourgogne à Dijon en Côte-d’Or, fut le siège des souverains du duché. Cet ensemble architectural, comprenant plusieurs parties, est encore dans un remarquable état de conservation et abrite aujourd'hui l'Hôtel de Ville de Dijon et le musée des Beaux-arts. Sa splendeur, le mélange des styles gothique et classique, témoigne de presque un millénaire de vie politique à Dijon, mais aussi de la richesse et de la puissance qui ont longtemps rivalisé avec celles détenues par les rois de France.

Cette rivalité a été résolue après la mort de Charles le Téméraire (1477), quand Louis XI s'empare du duché et le rattache à la Couronne. Le titre est décerné par le roi de France à des princes, et a priori au fils aîné du dauphin.

A la moitié du XVIIe siècle, l’histoire et la littérature s’enliassent. Roger de Rabutin, comte de Bussy, passe en 1660, le mois de juillet dans son château de Bussy, en Bourgogne, et en quatre semaines compose l’Histoire amoureuse des Gaules, qu’il ne destine pas à l’impression, mais…  Habent sua fata libelli (Les livres ont leur propre destin). L’ouvrage Histoire amoureuse des Gaules fut un motif de disgrâce pour le comte à la cour de Louis XIV. Il perd les faveurs du roi, mais gagne l’attention de la postérité car son livre nous offre un tableau remarquable de la société française de l’époque.

Les mœurs s’étaient, jusqu’à la mort de Richelieu, maintenues dans un cadre traditionnel. Un code rigoureux imposait aux hommes, à l’égard des femmes de leur rang, des manières respectueuses. La femme aussi devait s’interdire toute apparence de frivolité, pour ne pas se déshonorer. Les troubles de la Fronde mettent à la mode le cynisme et les comportements scandaleux. C’est le début de la fin pour les séculaires vertus chevaleresques.

La chute morale d’une société entraîne toute une série de drames et de tragédies, des révolutions et des guerres, des crimes impardonnables contre l’humanité. Le dernier carnage mondial de 1939-1945 a laissé des traces partout. Dans les villages bourguignons, on voit souvent des calvaires à côté d’une plaque où les noms des hommes morts pour la libération du pays s’effacent peu à peu, sous l’érosion de la pluie et du vent. Tous ces héros endormis dans leurs tombeaux ont lutté pour un monde meilleur. Quelque part en Bourgogne, perdue dans une  forêt, au carrefour de trois chemins, une petite croix rappelle le surnom d’un jeune homme courageux. A 20 ans il fait la Résistance, est capturé et ne sortira jamais de son camp de concentration.

La Seine, de la Bourgogne à Paris

On dit qu’un voyage n’est vrai, que s’il mène aux sources d’une eau courante. Ainsi un voyage en Bourgogne ne peut prendre fin qu’avec la rencontre des sources du fleuve qui fait partie du blason de la France, et donne un charme inégalable à la ville de Paris, avec ses quais, plus célèbres et plus aimés que les Champs-Élysées. Ce fleuve, long de 777 kilomètres, naît à Source Seine: une commune située dans le canton de Venarey-Lès-Laumes, arrondissement de Montbard, département de la Côte-d'Or et de la région de la Bourgogne, au pied d’un rocher, dans une petite grotte gracieusement surveillée par une nymphe en pierre érigée sur la proposition du baron Haussmann, sénateur et préfet de la Seine en 1865.

Parfois fatigué et soucieux de son confort, on préfère ne pas sortir de sa ville, de son appartement et on croit qu’il suffit de regarder la télévision, de lire un livre ou de surfer sur internet pour connaître et comprendre le monde dans lequel on vit, mais le voyage entrepris par soi-même est le seul qui inspire de grandes révélations...

 

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.