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Quatre œuvres au fil des saisons

Écrit par Maya Mizrahi, La Grande Époque
06.02.2011
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  • u00abLe Printemps», Sandro Botticelli.(攝影: / 大紀元)

«Les saisons sont ce qu'une symphonie devrait être : quatre mouvements parfaits en harmonie intime les uns avec les autres.» (Arthur Rubinstein)

Quelqu’un a dit une fois : « le changement de température est le sujet de conversation le plus important. Il intéresse et concerne tout le monde et est commun à tous les hommes vivants dans ce monde ». Les changements de saisons affectent l’âme de l’homme mais aussi la reflètent dans son développement. Tout au long de l’histoire de l’art, de la musique, de la danse et du chant, le thème des saisons a toujours été le plus simple et le plus important. Car il est une métaphore et une ouverture qui permettent de toucher les mystères de l’âme et le cycle de la vie : la naissance, l’adolescence, la vieillesse et la mort.

Dans la culture égyptienne, il existe trois saisons, en Mésopotamie seulement deux saisons ; mais en Australie on parle de cinq saisons et dans les cultures grecque et chinoise de quatre saisons. Le nombre change selon les types de climat bien sûr, mais il est aussi lié à la vision du monde appartenant à chaque culture et aux mythes et coutumes des sociétés. Nous nous référerons ici à l’approche des quatre saisons.

Eté

La fameuse Aria, Summertime (1935) d’Ira et Georges Gershwin, a été écrite et chantée la première fois à l’Opéra de Porgy et Bess  (1935), et a été interprétée de nombreuses fois par de grands artistes parmi lesquels Ella Fitzgerald, Billie Holiday et Janis Joplin.

La chanson a été écrite comme une berceuse. Elle est chantée par Clara, une jeune maman pour son petit enfant. Elle veut l’apaiser et se rassurer pendant qu’elle attend avec inquiétude son mari pécheur, qui est pris dans une tempête en mer. Les paroles de la chanson représentent un sens opposé à celui de l’opéra : elles illustrent une atmosphère chaleureuse, sécurisante, sans inquiétude, un moment avant que tout ne change.

Dans son essence, la berceuse comme la chaleur de l’été, nous enveloppe un moment avant de nous endormir. C’est une émotion dont se souviennent nos mémoires d’enfance, au moment où nous sommes encore innocents, réceptifs,  en apprentissage et comme dans l’attente de ce qui va suivre.

Automne

Quand on pense à l’automne on peut penser à l’histoire d’Icare, le fils de Dédale qui a été un inventeur et un artiste dans la mythologie grecque. Arrivant à l’âge de l’adolescence, Icare décide un jour de s’enfuir de la maison, avec l’aide de deux ailes faites par son père, à l’aide de plumes, de cire, et de cordes. L’expérience du vol et de sa fuite ont tellement excité Icare qu’il ne s’est pas aperçu qu’il volait, contrairement aux instructions de son père, trop près du soleil. La chaleur  fond la cire, Icare tombe et trouve la mort.

Dans le film du réalisateur coréen Kim Ki-duk, Printemps, été, automne, hiver…et printemps (2003), les changements de saison ne sont pas seulement une métaphore aux changements sentimentaux qui influent sur l’homme, mais des symboles de son développement personnel et des repères dans le processus de sa réalisation. Le film suit la vie d’un moine bouddhiste qui enfant, commence sa vie pleine d’innocence associée à la saison du printemps ; en été, jeune homme, il va s’emporter en suivant ses désirs et son amour ; quand l’automne arrive, il quitte sa maison, il pêche et se perd dans la société laïque. En hiver, le moine rentre chez lui, retourne à la solitude et retrouve sa vie monastique, après avoir purgé sa punition dans la société.

L’Automne est une saison dans laquelle tout change dans un espace de temps très court. La plupart des arbres deviennent nus et l’homme fait face aux paysages de feuilles mortes ; c’est une chute associée à la mort. L’homme sent une fin qui lui donne la capacité de s’éveiller de l’illusion des émotions et de l’instabilité vécue une minute avant : il est maintenant lié à quelque chose de primaire et d’existentielle chez lui.

Hiver

Dans l’œuvre magnifique d’Antonio Vivaldi (1678-1741), Les quatre saisons, la partie musicale de l’hiver est particulièrement belle. La musique est constituée de trois mouvements : le premier illustre un événement dramatique et on peut imaginer une tempête : «  Trembler violemment dans la neige étincelante, au souffle rude d'un vent terrible, courir… », précise la Sonate de l’Hiver, attribuée à Vivaldi.

Le deuxième mouvement introduit une musique plaisante qui réchauffe le cœur et qui est décrite dans la Sonate :   « Passer auprès du feu des jours calmes et contents, alors que la pluie, dehors, verse à torrents… »

Le troisième mouvement est le moment au cours duquel les  caractères opposés des deux premiers mouvements, se réconcilient dans une nouvelle mélodie qui transmet l’acceptation et l’harmonie : « Sentir passer, à travers le porte ferrée, Sirocco et Borée, et tous les Vents en guerre. Ainsi est l'hiver, mais, tel qu'il est, il apporte ses joies ».

Printemps

 « Mieux vaut s'intéresser aux changements de saisons que de demeurer éperdument amoureux du printemps », dit George Santayana, philosophe et poète américain.

La peinture Le printemps du peintre Sandro Botticelli (1444-1510) suscite aujourd’hui encore de multiples interprétations et compréhensions. Botticelli utilise des personnages de la mythologie grecque pour illustrer le printemps. La scène a lieu dans une orangerie et au coeur se trouve Vénus, la déesse de l’amour. Vénus observe les personnages qui passent devant ses yeux.

Dans le côté droit du tableau il y a Zéphyr, le Dieu du vent, prenant la forme d’une créature verte- bleu ; il se prépare à souffler le vent chaleureux du printemps mais apparemment ses intentions ne sont pas innocentes. Il ressent un désir qui fait fuir la Nymphe proche de lui ; des fleurs sortent de sa bouche et embellissent la robe de la femme placée à ses côtés, Flora, la déesse des fleurs.

Sur le côté gauche de l’œuvre dansent trois Grâces, compagnes de Vénus. Amor, le fils de Vénus, dirige sa flèche vers une des Grâces, et elle, simple, dépouillée de tout ornement, tourne son regard vers Mercure le Dieu de la sagesse.

Botticelli décrit le printemps comme une scène d’amour. Zéphyr est là, passionné, mais le mouvement et le regard se tourne vers Mercure, le symbole de la sagesse suprême, l’amour du savoir, l’amour de Dieu. C’est un voyage idéal dans lequel l’homme traverse la vie et confronte ses désirs pour arriver à l’idéal spirituel.

Epilogue

Le fait que le phénomène des saisons se répète et soit source d’inspiration est plein d’espoir. Après chaque mort il y a un renouvellement, après chaque fin il y a un début. C’est la nature qui encourage l’homme à accepter ces qualités, à les embrasser et à voir dans le changement ce qui est le plus constant dans notre vie. Certains diront que diviser le climat de l’année en quatre, cinq ou six saisons c’est s’en tenir à l’illusion qu’on peut expliquer la nature par des lois, quand tout paraît être en constante mutation. Mais c’est à travers l’art, que nous voyons que ce sont ces symboles, ces mythes qui préservent la mémoire de quelque chose de  primaire, d’éternel et d’infini, qui dépasse notre temps quotidien et nous mène vers une plus haute vérité.  

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