Représentant à la fois le rêve et la magie, Jaime Bouzaglo ne cesse de saisir le moment présent pour esquisser les premiers traits de ses œuvres architecturales et du design du mobilier. Laissant son âme être à l'écoute des éléments qui l'entourent, il acquiert une aisance incroyable quand on lui demande de créer l'espace intérieur d'un restaurant, un objet, une tasse en or… par exemple. Il voit tout en plusieurs dimensions, et cette qualité lui vaut de prestigieuses représentations partout dans le monde.

Je parle de représentations, car ses œuvres suggèrent des espaces épurés aux décors particuliers, originaux, où l'on pourrait presque s’attendre à voir des personnages de scènes surgir de nulle part.

Le lancement de son premier livre, Design Vision, le 27 janvier 2011, s'est déroulé au condo modèle du projet immobilier Dell'Arte, coin Sainte-Catherine et Saint-Laurent, dont il a fait le design intérieur.

En collaboration avec Maria Salvati, d'Insomnia Communications, qui signe aussi la publication de Design Vision, il expose au grand jour des créations, des émotions, de la beauté, de l'élégance, de la lumière, de la matière, en fait, tout ce qui peut captiver les sens de l'être humain.

Lorsque l'on demande à Jaime Bouzaglo pourquoi il a voulu faire ce livre, on se rend très vite compte qu'il ne s'agit pas d'un recueil de projets, mais d'une vraie lettre d'amour à sa fille ou plutôt comme il le dit lui-même : «C'est un lien métaphorique, je veux te dire : “je t'adore”, je vais même le crier si fort qu'avec un haut-parleur, d'autres vont le savoir.»

D'ailleurs, une suite est déjà en préparation. Ce livre est aussi intemporel, prévu depuis plusieurs années, presque autant d'années que l'âge de sa fille qui, aujourd'hui, a 18 ans. Il a commencé à prendre forme il y a quatre ans et s’est concrétisé il y a quelques mois.

Maria Salvati à été très présente tout au long de la réalisation, partageant avec lui le choix des photos, les ajustements, les définitions de la mise en page, le format, etc. «Le projet est à elle, mais je suis avec elle», nous précise-t-il, preuve de la confiance et de l'affection qu'il a pour les gens qui l'entourent.

«L'idée est de commencer petit, je ne voulais pas que les gens se fatiguent, un beau visuel et peu de lecture, mais qu'elle soit intelligente», nous explique-t-il. Ils ont pris aussi la décision de mélanger des photos 3D avec de vraies photos, parfois les vraies photos ont l'air de 3D et vice versa, comme il est écrit sur la couverture : «I love to create Utopia» et pour lui ce jeu «c'est la métaphore entre réalité et l'utopie».

Personnage marquant sur le chemin de Jaime Bouzaglo, Jean-François Zevaco, aujourd'hui décédé, était un architecte français de très grande renommée. Professeur entretenant un lien presque paternel avec le designer, Jean-François Zevaco lui écrit en 1993 une lettre que l'on pourrait aussi décrire comme un acte d'amour envers le designer. Cette lettre est aussi dans le livre, comme une manière subtile de lui rendre hommage à son tour.

Dans cette lettre, le professeur le met en garde sur le danger du dessin. Cette lettre a beaucoup guidé le travail du designer qui nous explique : «C'est pour cela que je dessine moins, je ne vais pas sur l'ordinateur, je me détache, grâce à Zevaco, car [lorsque l’on dessine] tu vois tellement l'esthétique que tu ne vois plus la substance.»

Créatif dans l'âme et d'une profonde sensibilité, Jaime Bouzaglo ne croit pas aux heures de bureau en créativité. Son énergie est contagieuse, il est de ces personnes que l'on peut croire qu'elles sont nées sous une bonne étoile. Cette énergie lui a permis de trouver très facilement des distributeurs pour son livre; ainsi on le retrouve, aujourd'hui, dans les magasins Renaud Bray, les Multi-Mags, mais aussi dans des lieux de design tels que Roche-Bobois, Quid Est Veritas, Surface Jalouse, etc.

Afin de clamer cet amour de manière universelle, le livre sera distribué dans plusieurs continents, tels que l'Europe, l'Asie et l'Amérique du Nord. De nombreux projets de par le monde reflètent le travail de Jaime Bouzaglo. À Montréal, le très récent Loft Hotel, sur la rue Sherbrooke, vous impressionnera par la grandeur de ses salles évènementielles aux immenses plafonds et aux mobiliers atypiques.

Jaime Bouzaglo, très talentueux dès l'âge de 11 ans, dessine et peint des reproductions de Picasso ou de Vélasquez. À 14 ans, il se perfectionne en dessin architectural suite à une discussion avec son père. Celui-ci lui faisant remarquer, avec d'autres personnes, que les peintres ne gagnent pas leur vie, il lui a donc demandé ce qu'il voulait faire. Il a répondu : «Moi, je veux faire de mon dessin quelque chose de responsable.» Son père lui a répondu : «Dessine des meubles, des maisons et des chaises.» Le père est revenu à la charge en lui demandant quel métier il aimerait faire gratuitement. Sa réponse était instinctive : «Mais, papa, simplement de l'architecture.»

Aujourd'hui, Jaime Bouzaglo crée des chaises, des lampes, des maillots de bain, des services à café et... fait de l'architecture.

Vous pouvez faire de petites recherches sur le site : www.jaimebouzaglo.com