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La fraude caritative dissuade les Canadiens de donner

Écrit par Joan Delaney, La Grande Époque
10.03.2011
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  • Des gens reçoivent des trousses médicales(Staff: THONY BELIZAIRE / 2011 AFP)

Seulement quelques heures après les catastrophes naturelles comme le tsunami de 2004, l'ouragan Katrina en 2005 ou le séisme en Haïti en 2010, des fraudeurs ont mis sur pied de faux organismes caritatifs sur Internet afin de tromper les gens.

Les cybercriminels cherchant à exploiter la bonté des gens affichent des annonces sur Craigslist ou mettent en ligne des sites qui ressemblent à ceux d'organismes légitimes et envoient des courriels appelant à contribuer.

Dans le cas de l'ouragan Katrina, le problème a pris de telles proportions que les autorités américaines ont dû établir un groupe de travail visant à enquêter et empêcher la fraude reliée au désastre.

Il n'est donc pas surprenant qu'un nombre grandissant de Canadiens se méfie des organismes de charité frauduleux qui veulent empocher les dons.

Un nouveau sondage démontre que 53 % des répondants affirment qu'ils sont moins enclins à faire un don en raison d'inquiétudes concernant la fraude, tandis que 65 % rapportent être plus préoccupés par le risque de fraude, particulièrement dans la foulée d'une catastrophe naturelle.

Cette une augmentation considérable du 51 % rapporté en 2009. Selon Kirsten Beardsley de CanadaHelps, cela découle de la couverture médiatique de la fraude caritative en Haïti, de même que du cas de cette femme en Ontario qui a prétendu être atteinte du cancer afin d'empocher les dons.

«Je pense que nous avons eu une genre d'année où les gens ont porté attention à cela, et je pense qu'en général le gens se méfient de plus en plus de la fraude et sont peut-être plus au courant des risques qui existent», commente Mme Beardsley.

«Nous voulons nous assurer que les gens soient au courant et qu'ils soient encore en mesure de donner», affirme Mme Beardsley.

«Ce serait une véritable tragédie si cela commençait à avoir un effet réel sur la décision des gens de donner. Les causes légitimes qui effectuent un travail si important dans leurs communautés et dans le monde seraient affectées en raison de cette perception de fraude associée à la charité.»

Dans le sondage, commandé par CanadaHelps et Capital One Canada, 41 % des répondants ont affirmé ne pas vérifier si l'organisme de charité est enregistré, ne pas demander au solliciteur de présenter une carte d'identité ou ne visitent pas le site web de l'organisme avant de faire un don.

CanadaHelps conseille de s'assurer que l'organisme de charité est enregistré auprès de l'Agence du revenu du Canada (ARC) et qu'il fournisse son numéro d'enregistrement. CanadaHelps.org n'indique que les œuvres de charité qui sont enregistrées auprès de l'ARC.

Les donateurs devraient aussi demander de voir les états financiers de l’œuvre de charité afin d'avoir une idée où va l'argent, et ils devraient éviter les organismes qui font pression ou qui ne veulent pas partager les informations au sujet de leur organisation.

Kirsten Beardsley assure qu'il vaut vraiment la peine de faire des recherches avant de donner, «afin de savoir que votre argent s'en va au bon endroit.»

Le sondage a également révélé qu'environ 22 % des répondants préfèrent effectuer leur don en ligne, soit une augmentation depuis 2009, tandis que ceux qui préfèrent donner par chèque sont passés de 32 à 25 %, une tendance qui semble affectée par les donateurs plus jeunes. Près du tiers des répondants âgés de 18 à 34 ans ont affirmé que le don en ligne est leur méthode préférée.

«Puisque de plus en plus de Canadiens préfèrent faire un don en ligne, il est de plus en plus important que les utilisateurs de cartes de crédit sachent ce qu’ils doivent vérifier pour s’assurer qu’ils effectuent leur don par l’entremise d’un site web légitime et sécuritaire», affirme Laurel Ostfield, porte-parole de Capital One.

Attention à la fraude, dit la GRC

Avec le lancement du Mois de la prévention de la fraude, la police indique que les crimes reliés à la fraude sont maintenant aussi profitables que ceux reliés à la drogue, qui rapportent aux criminels entre 10 et 30 milliards de dollars par année, selon la Sous-direction des délits commerciaux de la GRC.

La majorité de ces crimes, soit près de 80 %, sont perpétrés par des organisations criminelles.

Le Mois de la prévention de la fraude, une campagne annuelle tenue au Canada et ailleurs, vise cette année à mettre l'accent sur le problème grandissant de la fraude en ligne.

Les escroqueries en ligne comme l'hameçonnage et les faux sites web sont responsables de 41 % des revenus liés à la fraude, selon Paypal Canada. Alors que 80 % des Canadiens de plus de 16 ans sont branchés, l'éducation au sujet de la cybercriminalité et de la prévention de la fraude devient une question urgente.

Durant le mois de mars, la GRC va participer à différentes initiatives locales et nationales de sensibilisation à la fraude et va publier sur son site des astuces pour détecter et éviter les escrocs. Les sujets abordés seront le vol d'identité, l'hameçonnage, le magasinage en ligne, les réseaux sociaux et la fraude par carte de crédit et de débit.

«Il est important que tout le monde fasse attention et soit vigilant fasse aux tentatives de fraude. J'espère que les gens mettront en pratique durant toute l'année ce qu'ils auront appris durant le Mois de la prévention de la fraude», affirme le surintendant Steve Foster, directeur des Délits commerciaux à la GRC.

Version originale : Charity Fraud Fears Deter Canadians From Giving

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