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Le jasmin méditerranéen pousse-t-il à l’Est?

Écrit par Aurélien Girard et Quincy Yu, La Grande Époque
02.03.2011
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  • La police surveille le long d’une rue commerçante Wanfujing à Pékin les manifestants qui se sont rassemblés sur 20 Février 2011. Des messages circulant sur Internet ont appelé les chinois mécontents à se rassembler dans les lieux publics dans 13 grandes villes à l'’image de la u00abRévolution Jasmin» qui se répand à travers le Moyen-Orient.(攝影: / 大紀元)

Avec l’enchaînement des événements et la chute de dictateurs nord-africains, fermement maintenus en place au nom de la «Realpolitik» occidentale,  la question se pose de  la possibilité que l’Asie – et en particulier la Chine – voient le même phénomène se produire. Des ingrédients comparables sont présents: émergence d’une classe moyenne à qui le fait de pouvoir manger ne suffit plus, accroissement des inégalités, dégoût face à la corruption, pouvoirs occidentaux compromis.  

Dernier ingrédient, comme pour la Tunisie, l’Egypte et la Lybie, de doctes spécialistes affirment avec la certitude la plus complète qu’une perte de contrôle du régime chinois est impossible. Ce qui pousse à penser que tout est envisageable.

La Chine prend, effectivement, la menace très au sérieux et a bloqué de nouveaux mots-clés sensibles sur Internet, comme «jasmin», «Tunisie», «Egypte.»  Des chinois expatriés supposent même que le régime chinois est derrière l’organisation des «manifestations du jasmin» vues à Shanghai ces derniers jours, avec comme objectif de créer des micro-événements bien contrôlés et de transmettre dans toute la Chine le message de l’impossibilité d’une autre révolution de jasmin. C’est le cas de Shi Zangshan, un expert basé à Washington D.C, pour qui les manifestants shanghaïens que la presse étrangère a pu filmer étaient bien trop calmes et bien trop obéissants.

Le 21 février, plusieurs journaux en Asie ont affirmé que les rassemblements avaient été organisés par le leader démocrate Wang Dan, un ancien de la place Tiananmen, et par le mouvement bouddhiste Falun Gong. Problème, les représentants du Falun Gong nient toute implication. «Nous sommes des personnes suivant les principes d’authenticité, compassion et tolérance» explique Yang Sen, un porte-parole du mouvement. «Nous ne nous occupons pas de politique et n’avons aucune position sur ces choses. Le déroulement de ces événements est étrange». Comme Shi Zangshan, Yang Sen se demande si l’événement n’a pas été initié par le parti communiste chinois, avec comme objectif de renforcer la répression de tout ce qu’il considère comme une menace.

Reporters sans frontières rappelle utilement à ce sujet que «lors d’un séminaire qui a eu lieu le 19 février 2011, le président Hu Jintao a défini les "huit axes" de sa stratégie de contrôle social, dont la septième traite de la cybercensure. Il a ainsi appelé les dirigeants provinciaux à "augmenter le niveau de contrôle de la société virtuelle et à perfectionner les mécanismes de canalisation de l’opinion publique en ligne". Cette stratégie vise à "consolider l’harmonisation de la société", euphémisme souvent utilisé par le gouvernement pour justifier la censure.»

Le jasmin méditerranéen ne pousse pas en Chine diront les spécialistes. Mais en Chine, on semble s’interroger quand même.

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.