Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

La crise nucléaire japonaise contrarie la politique nucléaire d’Obama

Écrit par Affaires-stratégiques.info
22.03.2011
| A-/A+
  • Une embarcation sur la rivière Hudson passe devant la centrale nucléaire d'Indian Point à Buchanan, New York, (Staff: Mario Tama / 2011 Getty Images)

Le président Barack Obama a donné l’ordre de procéder à un «réexamen complet» de la sécurité nucléaire aux États-Unis, après les accidents nucléaires provoqués par un séisme suivi d’un tsunami dévastateur au Japon. Il a précisé lors de son allocution qu’il ne s’attendait pas à ce que des niveaux dangereux de radiations atteignent les États-Unis.

Barack Obama nourrissait d’ambitieux projets de développement de la filière nucléaire pour faire face aux défis posés par le changement climatique et la dépendance de l’Amérique au pétrole. À l’heure actuelle, les 104 centrales américaines ne fournissent que 20 % de l’électricité consommée dans le pays, le reste étant assuré par les énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon) et par l’énergie hydroélectrique. Il avait donc affiché la volonté de construire des centrales nucléaires sûres et propres pour diversifier les moyens de production de l’énergie.

Le président américain avait annoncé qu’il allouerait 8 milliards de dollars en garanties de prêts pour entamer la construction de la première centrale nucléaire depuis trente ans. Le plan énergie de Barack Obama prévoyait un total de 36 milliards de dollars de garanties d’emprunt pour développer ce secteur.

Les États-Unis, après le grave accident survenu à la centrale de Three Mile Island en Pennsylvanie en 1979, étaient restés traumatisés, mettant un coup d’arrêt à la construction de centrales nucléaires et se contentant d’entretenir leur parc de 104 réacteurs existants.

La crise japonaise porte un sérieux coup à cette renaissance du nucléaire aux États-Unis. En effet, sur les 104 centrales nucléaires que comptent les États-Unis, 31 sont du même modèle que la centrale japonaise de Fukushima, la centrale nucléaire accidentée. De plus, Oyster Creek, la centrale américaine la plus ancienne du pays, est située à 75 km de Manhattan. L’association Union of Concerned Scientists révèle, par ailleurs, que les réacteurs japonais étaient conçus pour résister à une coupure d’électricité de 8 heures alors que les réacteurs américains peuvent résister à une coupure d’électricité de 4 heures seulement.

Alors que Barack Obama n’a pas saisi l’occasion fournie par la catastrophe au Japon pour revoir sa stratégie en matière d’énergie nucléaire, les parlementaires américains ont, quant à eux, appelé à un moratoire dans la construction de nouveaux réacteurs dans des régions actives au niveau sismique pour comprendre les implications de ce qui s’est passé au Japon. La crise nucléaire japonaise relance ainsi le débat sur ce mode d’énergie et donne du poids à ceux qui y sont hostiles et qui exigent une révision des centrales américaines afin de vérifier qu’elles peuvent supporter un évènement catastrophique et qu’elles respectent les critères de sécurité les plus draconiens.

Face à l’inquiétude croissante des Américains, Obama a annoncé que les centrales nucléaires américaines allaient être soumises à un réexamen complet bien qu’elles aient été étudiées de très près et déclarées sûres face à toute éventualité extrême, a-t-il précisé.

Sources : France24, le Figaro.fr, le Monde.fr, le Blog du Monde.fr

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.