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Des poursuites pour crimes contre l'humanité seront intentées contre le dirigeant biélorusse

Écrit par Andrey Volkov, La Grande Époque
24.03.2011
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  • Le dirigeant biélorusse, Alexander Lukashenko(Stringer: AFP / 2011 AFP)

Les victimes du dernier dirigeant communiste d'Europe, le président biélorusse Alexander Lukashenko, s'apprêtent à le poursuivre pour crimes contre l'humanité, soit persécution, détention illégale et torture.

Les procédures ont été entreprises après les élections présidentielles de décembre. Lukashenko a remporté un quatrième mandat mais, avant même l'annonce des résultats, des membres de l'opposition ont manifesté pour dénoncer la fraude, ce qui a entraîné une réponse musclée des autorités. Des centaines de manifestants ont été arrêtés et maltraités, dont des candidats à la présidence, des militants des droits de la personne et des journalistes.

Des proches de certains des candidats incarcérés ont entamé des procédures formelles contre Lukashenko, l'accusant de persécuter les prisonniers politiques.

Irina Bogdanova, la sœur du candidat à la présidence incarcéré Anderi Sannikov, est l’une des plaignantes principales dans la poursuite.

«Cette poursuite comprend des accusations de torture, d'enlèvement, de meurtre et d'autres crimes perpétrés par Lukashenko», explique-t-elle.

«Puisque Lukashenko détruit nos familles et qu’il a commis des crimes à notre égard en emprisonnant nos proches, nous voulons le tenir responsable», ajoute-t-elle.

Irina Bogdanova affirme n'avoir pu entrer en contact avec son frère et elle en sait très peu sur sa situation. L'épouse de Sannikov, également prénommée Irina, a quant à elle été placée en résidence surveillée.

«On interdit à [Irina] de parler à la presse, de donner des entrevues, de s'exprimer. On l'a menacée d'incarcération si elle n'obéit pas», affirme-t-elle.

Natalia Kolyada, membre de Free Belarus Now – une coalition d'amis, de proches et de sympathisants des victimes du régime Lukashenko – mentionne que certains des candidats incarcérés pourraient être frappés de peine de 15 ans de prison.

Un autre candidat présidentiel important, Vladimir Neklyayev, est également en résidence surveillée, affirme Mme Kolyada. Selon elle, certains des détenus sont emprisonnés depuis quatre ans et environ 50 personnes subiront bientôt leur procès.

Human Rights Watch a rapporté que les avocats de certains détenus ont été avertis de ne pas discuter de la condition de leurs clients. D'autres avocats ont vu leur licence révoquée.

Des personnalités appuient la campagne contre Lukashenko, notamment l'ex-président de la République tchèque, Václav Havel, et les acteurs George Clooney et Michael Douglas.

Les individus à l'origine de la poursuite et leurs avocats ont indiqué qu'ils allaient exhorter les gouvernements étrangers à suspendre l'immunité diplomatique du chef de l'État s'il est reconnu coupable de crimes contre l'humanité.

Des avocats de la prestigieuse firme londonienne H2O Law viennent en aide aux familles des victimes pour intenter des poursuites privées, civiles et criminelles contre Lukashenko et autres membres de son régime.

Le directeur des communications de Lukashenko a qualifié les procédures contre le dirigeant biélorusse de propagande britannique et rien de plus qu'une campagne improvisée.

Toutefois, les membres des familles et leurs avocats affirment qu'ils sont déterminés à poursuivre Lukashenko.

«Si nous n'étions pas confiants que nous pouvions gagner la cause, nous ne l'aurions pas entamée. Nous croyons que c'est possible et nous allons déployer tous nos efforts pour accomplir le travail», affirme Mme Bogdanova.

Matthew Jury, avocat chez H2O Law, se dit confiant de remporter la cause, alors que sa firme a beaucoup d'expérience avec les causes civiles complexes, notamment celles contre les organisations terroristes.

H2O Law a poursuivi avec succès dans le passé la Real Irish Republican Army (Real IRA)  considérée comme un groupe terroriste par le Royaume-Uni et les États-Unis  au nom des familles des victimes de l'attentat d'Omagh en 1998 qui avait fait 29 morts.

La firme a également intenté des poursuites contre des chefs d'État comme Mouammar Kadhafi, et contre des entités commerciales comme Arab Bank, en raison de son soutien au groupe palestinien Hamas, considéré comme un groupe terroriste par Israël, les États-Unis, l'Union européenne et le Canada.

Version originale : Belarusian President to Be Sued for Torture

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