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Marché des céréales: une forte instabilité

Écrit par Charles Callewaert, La Grande Époque
04.03.2011
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  • Marché des céréales: une forte instabilité.(攝影: / 大紀元)

Les cours des céréales à la bourse de Chicago, en particulier du blé, du maïs et du soja sont sujets à une volatilité croissante et imprévisible. Alors que le prix moyen du boisseau de blé (environ 27 kg) oscille normalement entre 400 et 500 cents et qu’il se situait à 450 cents en juillet 2010, il a subi sur les six derniers mois une hausse constante jusqu’à atteindre le sommet de 915 cents (soit 9,15 dollars) au début de février.

Certains analystes se sont alors demandé s’il ne rejoindrait pas à nouveau le cours de 1.200 cents atteint en mars 2008, période correspondant aux émeutes de la faim dans un grand nombre de pays pauvres. Or, brusquement depuis mi-février, il est reparti fortement à la baisse, avec un plongeon de plus de 7% à 763 cents le 22 février. Le maïs et le soja suivent la même tendance, avec des hausses respectives de plus de 100% et 60% en à peine huit mois, et des chutes récentes d’environ 4% et 5% sur les livraisons à trois mois.

Catastrophes climatiques en Asie Océanie et révoltes au Moyen-Orient

 

Des explications climatiques sont d’abord à l’origine de la hausse observée depuis six mois. L’été 2010 a en effet vu la sécheresse s’abattre sur les plaines russes et canadiennes, entraînant la perte d’une grande partie des récoltes. Parallèlement, depuis maintenant plus d’un an, la Chine, premier producteur et consommateur mondial de blé, est frappée par une nouvelle sécheresse sans précédent. Cette situation touche particulièrement le Shandong, mais également les régions du Jiangsu, du Henan, d’Hebei et du Shanxi où il ne neige pas depuis trois mois, et où les mesures d’urgence pour creuser des puits et déclencher artificiellement les précipitations ne sont pas assez efficaces.

Enfin, l’Australie a connu un été particulièrement pluvieux, qui a noyé sous les inondations plus de 40% des surfaces céréalières du pays, en particulier dans le Queensland et la région de Victoria. À cette situation difficile s’ajoutent les tensions politiques apparues dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient, avec la chute des régimes tunisien et égyptien, les révoltes sanglantes en Lybie, et les troubles au Yémen, en Algérie, en Irak et au Maroc.   

Des effets contradictoires sur les cours

Bien que fortement touchée par la sécheresse, la Chine possède encore, selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), un niveau de stocks de 55 millions de tonnes de blé, équivalent à la moitié de sa production annuelle. Par ailleurs, ses réserves financières énormes lui permettent d’acheter des céréales quasiment à n’importe quel prix sur le marché mondial, ce qui peut expliquer la spéculation à la hausse observée depuis juillet dernier.

Ce n’est cependant pas le cas de l’Égypte, du Maroc, de l’Iran, de l’Irak ou du Yémen. L’Égypte, dont la population est de près de 80 millions d’habitants, dépend en effet de l’extérieur pour la moitié de son approvisionnement en blé et se trouve être l’un des plus gros importateurs de blé au monde. Avec le Maroc et l’Algérie, ces trois pays représentent 15% des importations mondiales de blé.

La chute récente des prix observée à la bourse de Chicago est en effet liée à la crainte d’une baisse des exportations américaines de céréales vers les pays du Moyen-Orient, laquelle trouverait son origine dans l’instabilité politique de la région et l’incapacité supposée de ces pays en révolte d’acheter des produits agricoles. Parallèlement, la même instabilité provoque d’autres craintes quant à l’approvisionnement des pays occidentaux en pétrole, et donc une spéculation à la hausse sur l’or noir.

La volatilité des cours des céréales devient très préoccupante et ce, à l’échelle de la planète. Avec celle des matières premières, elle sera l’un des sujets majeurs des discussions du G20, peut-être le plus urgent à traiter, tant les risques sociaux qui peuvent en découler sont importants. Elle risque fort d’envoyer aux oubliettes les autres sujets pourtant chers à la présidence française, que sont les paradis fiscaux, la refonte du système monétaire international et la régulation financière.

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