Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Toxique ou L'incident dans l'autobus-Âme en manque d'oxygène

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, La Grande Époque
07.03.2011
| A-/A+

  • Élise Guilbault dans la pièce Toxique(攝影: / 大紀元)

Plus de mal que de peur. Plus de peur qui fait mal. Inquiétude de ce qui n'est pas. Peur de ce qui est, mais qu'on ne veut pas oser. Inspirée d'une histoire vraie, Toxique ou L'incident dans l'autobus de Greg MacArthur nous propose de sonder un trou noir sociétal, mais sans y être complètement aspiré.

Une ville canadienne pittoresque. Un samedi matin paisible. Une banlieusarde monte dans un bus. Elle remarque un étranger. À la peau sombre. Une substance chimique atteint son visage. Une sensation de brûlure. La femme s’écroule. L’étranger s’enfuit. Avec peu de témoins de l’incident, comment savoir ce qui s’est vraiment passé? Était-ce une attaque terroriste? De l’hystérie? De la paranoïa raciale?

Toxique ou L'incident dans l'autobus nous amène au dessèchement que vivent bon nombre de familles qui ne prennent plus la peine de se rencontrer à l'occasion. Quand l'intérêt n'y est plus et que les circonstances se bousculent pour une réunion improvisée, l’affligeant royaume de la douleur en émerge.

Guy Nadon, puissant canalisateur de l'esprit du projet dans lequel il s'investit, nous fait vivre une nouvelle fois le cafouillis intérieur d'un père de famille (rappelons-nous aussi la télésérie Aveux et François en série) avec une telle frénésie qu'on a l'impression de vivre le personnage en plus de la pièce.

Élise Guilbault, dérangeante à la fois par son jeu pétrifiant et par son personnage en processus d'autodestruction, amène chaque personnage à retirer le voile sur leur vulnérabilité et leur amertume.

Des répliques fugitives, «basses sur pattes», se rapprochaient de la suffocation. Le décor exosquelette, que plusieurs personnages parcouraient à en être essoufflés, donnait au spectateur ce privilège d'un double-fond de perspective à l'histoire.

Certains effets lumineux, dont un écran au-dessus de la scène, s’ajustaient au gré des humeurs. Cela ajoutait une couche dramatique qui contribuait à cet accablement vécu par chaque personnage.

Terrassé par un mal de vivre que l'on ne peut voir qu'à l'extérieur, Toxique ou L'incident de l'autobus propose un coup d'œil dans un grand miroir de réalisme où nous apparaissons, malgré tout, déformés. Que l'on veuille ou non, cette pièce a l'effet de remuer ces zones que l’on n’explorerait probablement pas seul. C'est un grand service que MacArthur rend à certains, si l’on veut bien le prendre de la sorte...

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.