Confédération des patronats du G8, "les orientations à privilégier pour une reprise économique"

Écrit par Lauren Smith, La Grande Époque
14.04.2011

  • De gauche à droite: le président de l’union russe RSSP, Alexander N. Shokhin, la présidente de la Confindustria en Italie, Emma Marcegaglia, le président du BusinessEurope, Jurgen R. Thumann, la présidente du Medef, Laurence Parisot, le vice-président de l’US Chamber of commerce, Michael L.Ducker, le président de la CBI au Royaume-Uni, Helen Alexander et le président de BDI en Allemagne,Hans-Peter Keitel à u00abB8 Business Leaders Meeting» le 8 Avril 2011 à Paris.(Zhang Yue, La Grande Epoque)(攝影: / 大紀元)

Les représentants du patronat des grands pays membres du G8 se sont réunis à Paris sous l’égide de la présidente du Medef, Laurence Parisot, pour adresser une déclaration commune aux dirigeants des États.

Les représentants des organisations patronales du G8 se sont réunis les 7 et 8 avril à Paris pour faire part de leur diagnostic sur la situation économique et soumettre des recommandations sur «les orientations à privilégier pour aboutir à une reprise économique génératrice d’emploi». Initiées il y a quatre ans à Heiligendamm par Jürgen Thumann, représentant à l’époque du patronat allemand, ces réunions des «B8-Business Leaders» ont lieu en amont des réunions du G8 et visent à éclairer le dialogue des dirigeants des Etats.

«L’économie mondiale est sur le chemin de la reconquête économique», a annoncé Laurence Parisot, présidente du Medef, l’organisme du patronat français. «Nous sommes clairement dans une situation d’embellie», a-t-elle poursuivi en réclamant aux gouvernements «une feuille de route claire et forte en faveur de la croissance». «Il n’y aura pas de création d’emploi, il n’y aura pas de progrès en terme de niveau de vie s’il n’y a pas un soutien clair des gouvernements au travail mené par les entreprises», a fait valoir Laurence Parisot. Dans une déclaration commune, les responsables patronaux plaident la cause des entreprises et dressent trois «questions urgentes» aux gouvernements du G8.

Assurer l’accès au financement à un coût raisonnable

Le premier impératif est d’engager «la voie vers une reprise génératrice d’emploi pour nos économies», selon la déclaration. Les patrons ont exprimé la nécessité de mise en place «des règles appropriés en matière d’exigences de fonds propres et de liquidités» et «des mesures visant à stimuler les marchés de crédit». «Nous sommes très attentif aux réformes en terme de régulation financière, mais nous savons aussi qu’il faut trouver la bonne réforme, il ne s’agit pas simplement de dire: il faut réformer… Il faut instaurer des règles, et il faut que ces règles soient bonnes», a précisé Laurence Parisot lors de la conférence de presse. En ce qui concerne «les règles des nouvelles régulations financières», il faut s’assurer que «celles-ci ne seront pas à l’origine de nouvelles difficultés, notamment pour l’accès aux financements des entreprises dans quelques années».

Suite à la décision de la Banque Centrale Européenne (BCE) de relever son taux directeur ce jeudi 7 avril, la présidente de Medef a confié à The Epoch Times que «des entreprises françaises très exportatrices ne voient pas cette hausse de très bon œil évidemment, en même temps, il faut aussi relativiser les choses, il s’agit d’une hausse de 25 points de base, nous ne sommes qu’à 1,25%, c’est de toute façon un taux historiquement bas». «Par ailleurs on sait qu’il y a un risque inflationniste, que nous sommes aujourd’hui dans une période de reconquête économique et que si l’inflation se déclarait d’une manière spectaculaire, ce serait tout à fait préoccupant pour le retour à la croissance. La BCE a noté qu’il y a eu un dépassement de l’inflation par rapport à ses objectifs pendant quatre mois consécutifs, c’est pourquoi elle a jugé qu’il était utile de bouger le taux directeur», a reconnu Laurence Parisot à The Epoch Times.

Créer les conditions d’une concurrence équitable

La déclaration du B8 patronal insiste aussi sur «les freins actuels à la reprise et au retour de l’équilibre» et dénonce la persistance d’«un arsenal de mesures protectionnistes» mises en place durant la crise. Le patronat demande la levée «des restrictions imposées en matière d’exportations, notamment en ce qui concerne le commerce de matières premières» et lance un appel pour une réforme du système monétaire international avec « a nécessaire souplesse des taux de change, en fonction de l’évolution des marchés, comme principe fondamental».

«Le meilleur système monétaire international est un système de change flexible», a affirmé Laurence Parisot à The Epoch Times, en référence à la déclaration du B8. «C’est la souplesse dans le système de change qui permet de garantir que le niveau des monnaies reflète bien la puissance économique de l’État et la santé économique d’un pays», a-t-elle expliqué. Selon la présidente du Medef, pour les questions de compétitivité, «il serait assez logique dans cette perspective que la Chine évolue vers un système à change variable». «Je crois que c’est une évolution qui est souhaitable pour l’ensemble de l’économie mondiale», a dit Laurence Parisot  à The Epoch Times.

Favoriser l’innovation technologique

Les questions liées à la croissance verte et à «l’innovation comme outil de croissance» étaient également à l’ordre du jour du patronat des grands pays membres du G8. «Le choix d’investir dans les secteurs d’innovation à forte valeur ajoutée renforce la rentabilité des entreprises, crée de l’emploi et favorise  une croissance économique», ont indiqué les représentants patronaux.

Selon le B8, «les États doivent absolument éviter d’augmenter la charge fiscale ou administrative des entreprises dans ce domaine». Sur la question de l’énergie, «les choix énergétiques que nos pays doivent faire aujourd’hui, y compris sur la question du nucléaire si importante aujourd’hui, nous disons que les problèmes doivent être posés de la manière la plus objective possible et qu’il convient de prendre des décisions en ayant étudié toute les données du problème d’une manière exhaustive, mais nous sommes prêts aussi à faire des suggestions en matière nucléaire et notamment nous estimons que les règles de sécurité doivent être définies autant que possible à un niveau international », a dit Laurence Parisot lors de la conférence de presse. L’objectif est avant tout d’«assurer un mix énergétique équilibré» qui «contribuera à la lutte contre le réchauffement climatique  ainsi qu’à la sécurité énergétique», selon la déclaration du patronat B8.

Propos recueillis par Zhang Yue