L'artiste chinois Ai Weiwei aurait avoué sous la torture

Écrit par Matthew Robertson, La Grande Époque
26.04.2011

  • Des gens manifestent à Hong Kong le 23 avril 2011(Staff: LAURENT FIEVET / 2011 AFP)

L'artiste chinois Ai Weiwei, enlevé par les autorités au début d’avril, aurait avoué des fraudes fiscales après avoir été torturé en détention, selon un journal spécialisé sur les droits de l'homme en Chine.

Les détails de l'affaire, qui auraient été divulgués par «un fonctionnaire de conscience au sein du ministère de la Sécurité publique», ont été publiés le 21 avril dans une note intitulée Le complot alarmant derrière la torture et les confessions d'Ai Weiwei dans le journal bimensuel de l'ONG Human Rights in China (HRIC). L'article prétend être écrit par un journaliste anonyme de l’agence Xinhua et a été publié dans la section Lettres de Chine.

L'article raconte que Fu Zhenghua, directeur du Bureau de la Sécurité publique municipale de Pékin, a demandé aux ravisseurs de Ai Weiwei de lui montrer la vidéo des tortures de Gao Zhisheng, un avocat qui est devenu la cible des autorités après avoir écrit des lettres ouvertes dénonçant la persécution du Falun Gong en Chine.

La vidéo montrait Gao torturé avec «notamment des matraques électriques qui étaient insérées dans son anus, provoquant l’écoulement de sang, de sperme, d’excréments et d'urine», d’après la traduction du premier paragraphe de l'article.

Fu Zhenghua a alors ordonné aux forces de sécurité de faire la même chose à Ai Weiwei, «pour lui faire faire ce que nous voulons qu'il fasse». La note indique qu'Ai Weiwei a signé des aveux après avoir été torturé pendant plusieurs jours.

Toujours d’après le texte, le cas de Ai Weiwei est traité par l'Unité des enquêtes économiques générales et par l'Équipe de sécurité domestique du Bureau de la Sécurité publique municipale de Pékin.

He Qinglian, une commentatrice des questions sociales et politiques en Chine, estime que les allégations de torture sont crédibles. «J'avais pensé à cela quand il a été écroué pour la première fois», a-t-elle déclaré à Radio Free Asia (RFA). «Vous devez comprendre qu’il est le seul à oser se moquer du régime autoritaire.»

Lorsque Gao Ge, la sœur plus âgée d'Ai Weiwei, a vu ces nouvelles, elle a dit : «Je ne peux pas laisser ma mère voir ça.»

Elle n'a aucun moyen de savoir si ce rapport est véridique, mais ils vont demander aux autorités de clarifier cette question.

L'éditorial du journal indique qu'ils ont reçu des informations d'une grande variété de sources. HRIC n'a pas commenté à Époque Times quant à savoir si elle estime que l'article rédigé par le présumé journaliste de Xinhua est crédible ou non.

Version originale Ai Weiwei Confessed Under Torture, Article Says