Le régime chinois contrôle ses concitoyens à l’étranger via leurs passeports et leurs visas

Écrit par Cheng Jing, La Grande Epoque
29.04.2011

  • Une pratiquante de Falun Gong face au consulat chinois à Washington DC, tient une pancarte sur laquelle on lit: u00abJe veux récupérer mon passeport!» (Photo d’archives Epoch Times)(攝影: / 大紀元)

Le régime chinois contrôle ses concitoyens à l’étranger via leurs passeports et leurs visas

Des douzaines de Chinois étudiant ou travaillant à l’étranger sont incapables de retourner en Chine, ni vivre ou rendre visite à leurs familles. Leurs passeports ont été annulés ou leur renouvellement refusé par les consulats chinois. Beaucoup sont des pratiquants de Falun Gong, d’autres sont des dissidents politiques et tous sont ciblés pour leur activisme.

Ceci a créé une situation internationale de réfugiés. Les fonctionnaires chinois de divers consulats dans le monde ont refusé de fournir une raison ou une base légale pour leurs actes.

Dr. Sun Lijie, docteur en biologie moléculaire du Biozentrum, de l’université de Bâle, en Suisse, et titulaire d’un doctorat de l’université de Pennsylvanie, a demandé un renouvellement de son passeport le 19 octobre 2007 auprès du consulat général chinois à New York. Il lui a été dit qu’elle pourrait prendre son passeport une semaine plus tard.

Dans l’après-midi du 26 octobre, le Dr Sun a reçu un appel du consulat de la part d’un homme se présentant comme le consul Zhou.

Ce dernier lui a demandé si elle avait déjà pratiqué Falun Gong.

«Qu’est-ce que Falun Gong a à voir avec un renouvellement de passeport?» a demandé le Dr Sun au Consul Zhou.

«Il y a un lien» a répondu le consul. 

Dr Sun lui a affirmé qu’elle avait pratiqué Falun Gong parce que c’était bon pour sa santé et qu’elle pratiquait toujours. Elle a aussi ajouté qu’étant aux États-Unis, elle bénéficiait de la liberté d’agir ainsi.

Le Consul Zhou a déclaré que son renouvellement de passeport n’avait pas été effectué. Il y avait un problème technique et qu’il devait être envoyé en Chine, cela pourrait prendre deux ou trois mois.

Plus d’un an plus tard, le renouvellement du passeport du Dr Sun n’a toujours pas été approuvé. Des appels répétés au consulat ont été vains. On lui a répondu qu’il n’y avait pas de «Consul Zhou» et que sa demande a été examinée—de bien vouloir patienter.

En 2008, le père du Dr Sun, en Chine, a subi un traitement médical d’urgence et par la suite est décédé, mais elle n’a pu lui rendre visite ou assister aux funérailles parce que son passeport avait expiré, a-t’elle précisé.

Le Dr Wang Wenyi, pathologiste de formation, pratiquant de Falun Gong et membre de la rédaction de l’édition The Epoch Times en langue chinoise, affirme qu’elle sait qu’au moins 100 pratiquants de Falun Gong à l’étranger ont vu leurs passeports annulés ou non renouvelés.

Le propre passeport du Dr Wang a aussi été annulé par le consulat chinois. En 2005, lorsque son père est décédé, elle a tenté de déposer une demande pour en obtenir un autre, mais cela a été refusé.

En décembre 2004, Dr Yang Sen, pratiquant de Falun Gong à Chicago, a demandé à ce que son passeport soit prolongé. Le Consul Zhou [différent du premier], du consulat chinois à Chicago, lui a répondu que son passeport ne pouvait être prolongé. Lorsque Yang en a demandé la raison, le consul a répondu  «Il n’y a pas de raison.»

Le Dr Yang a affirmé: «Permettez-moi d’être franche, je pense que c’est parce que je pratique Falun Gong.»

Le consul a alors précisé qu’il s’agissait d’une décision prise par ses superviseurs; il ne faisait que «seulement suivre les ordres.»

Sun Dakun, pratiquant de Falun Gong vivant à Houston, a vécu une expérience similaire. «À plusieurs reprises, j’ai appelé le consulat [de Houston] demandant s’ils pouvaient me montrer par écrit les raisons pour lesquelles ils ont pris mon passeport. Ils n’ont pas fourni de réponse directe et tenté d’éluder la question. J’ai senti qu’ils savaient aussi qu’il n’y avait pas de base légale. Peut-être, savent-ils aussi que ce qu’ils faisaient n’était pas correct et en violation de la loi,» a expliqué Sun.

La Déclaration universelle des droits de l’homme affirme: «Chacun a le droit de quitter n’importe quel pays, y compris le sien et de retourner dans son pays.»

Le régime chinois utilise le rejet des renouvellements de passeports comme moyen de contrôler ses citoyens, affirment certaines des victimes. Elles déclarent que, parfois, les citoyens chinois à l’étranger doivent choisir entre leur conscience et leur famille en Chine.

Hu Ping, rédacteur en chef du magazine Beijing Spring et célèbre commentateur politique en exil, n’a pas pu rentrer en Chine depuis plus de 20 ans. Même lorsque sa mère est décédée, il n’a pas été autorisé à aller en Chine.

«Le régime chinois se venge en nous interdisant de rendre visite à notre famille. C’est méprisable», a expliqué Hu à la télévision New Tang Dynasty. «De nombreux chinois s’inquiètent d’être privés du droit à se rendre en Chine et de voir leur famille. En conséquence, ils sont très prudents en exprimant des opinions dissidentes, même à l’étranger. Parfois, ils sont même obligés de garder le silence. C’est ce que veut le Parti communiste» explique Hu.

En mars 2008, Wang Dan, célèbre défenseur de la démocratie et 15 autres dissidents chinois en exil ont publié une lettre ouverte incitant Pékin à étendre ou renouveler leurs passeports chinois. Ils ont aussi appelé à la poursuite des fonctionnaires chinois qui les ont privés de leurs droits.

Version originale : http://www.theepochtimes.com:80/n2/china/chinese-regime-denies-passports-visas-to-select-overseas-citizens-54254.html