La quête éperdue de l’économie durable et de sa problématique maîtrise

Écrit par Henri Durrenbach, La Grande Époque
06.04.2011

  • L'accueil de la petite enfance – où l'on ne rencontre guère que difficultés et précarité en raison de l'insuffisance chronique des moyens financiers disponibles – fait partie des multiples tâches vouées aux maires.(攝影: / 大紀元)

Le Salon des Maires et des Collectivités locales (SMLC), surnommé le «Grand rendez-vous de l’achat public» se situe traditionnellement chaque année en novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris. Il regroupe tous les fournisseurs des communes et collectivités locales, mais est aussi la vitrine de tous les services et de toutes les initiatives tendant à pérenniser leur gestion et leur équilibre financier dans le périlleux contexte de la crise, elle-même conséquence directe comme indirecte de la poursuite de la mondialisation et des aspects capitalistes très particuliers qu’elle induit en termes de politique socio-économique, laquelle suscite de plus en plus inquiétude et opposition, tant en métropole que dans les départements et territoires d’outre-mer.

L’édition de 2010 s’est déroulée du mardi 23 au jeudi 25 novembre, drainant plus de 55.000 visiteurs, ce qui est considéré comme un franc succès.

Elle a été précédée le 22 novembre par la réunion à l’hôtel de ville des maires d’outre-mer, sous l’égide de Jacques Pélissard, président de l’Association des Maires de France (AMF). Ils sont venus exprimer leurs préoccupations et même leur désarroi face aux spécificités handicapantes des territoires sous leur conduite par rapport à ceux de la métropole et au caractère pénalisé de leur prise en mains de nombre de problèmes sociaux en raison d’une autonomie financière insuffisante de leurs communes et de la fiscalité inadaptée à laquelle elles sont confrontées trop souvent.

Une autre composante du malaise qui ne cesse de s’étendre est celui de la menace que font peser sur un environnement dont la préservation est de plus en plus indispensable les activités d’exploitation éhontée des richesses minières de certaines régions. Citons Ghislaine Arlié, maire de Farino (Nouvelle-Calédonie) signalant la pollution engendrée par les usines d’extraction du nickel, mais aussi Raymond Occolier, maire du Vauclin (Martinique) montrant combien le développement est inconciliable avec «le système vivant fragilisé que représente notre planète». Notons que l’île de La Réunion, reconnue par l’UNESCO comme faisant partie du patrimoine mondial de l’humanité est recouverte pour le tiers de son territoire de forêt primaire abritant des trésors de biodiversité.

Extrême complexité et multiplicité des tâches vouées aux maires. Quid de leur statut à terme ?

La mondialisation, déjà évoquée, ne cesse de changer toute donne, et de manière progressivement de plus en plus radicale de telle sorte à rompre en définitive tous les équilibres socio-économiques ayant pré-éxisté. Dans ces conditions, qui mettent les maires dans la situation du poisson pris dans un filet qui l’enserre de plus en plus, ils ne savent plus comment accomplir ce qu’on leur met cependant sur les bras, si ce n’est à coup d’expédients, ce dont ils se montrent bien conscients.

Nous passons en revue avec eux ces modernes «travaux d’Hercule»:

Marge d’action des maires devant la précarité économique et sociale des personnes en situation de pauvreté: elles sont plus de 8 millions en France et se concentrent en ville dans les quartiers dits sensibles ou dans les territoires ruraux subissant fermetures d’entreprises et crise agricole.

Les politiques d’aides dans un contexte de croissance faible ou illusoire se sont révélées insuffisantes et trop souvent les maires sont dans l’incapacité de répondre efficacement aux besoins et détresses; contribution à l’évaluation des politiques de développement durable des communes dans le contexte des lois de Grenelle 1 et 2; aménagement de l’urbanisme commercial; contribution au succès des politiques de coopération intercommunale; contribution à l’heureux aboutissement des politiques de production de logements sociaux avec des moyens financiers limités et des priorités mal définies; contribution à la gestion des risques naturels, suite aux effets de la tempête Xynthia de février 2010; les maires face au numérique à l’école et aux rythmes scolaires; place des maires dans la stratégie UE 2020 de la Commission européenne et leur contribution aux objectifs économiques, sociaux, environnementaux et territoriaux européens dans leur problématique adéquation aux priorités et nécessités françaises; question des financements locaux à partir de 2011 et possible influence des maires dans le contexte du gel sur la période 2011-2013 des dotations de l’État et de la mise en œuvre de la nouvelle architecture fiscale issue de la réforme de la taxe professionnelle.

La question qui se pose de manière de plus en plus aigüe est celle de la capacité des collectivités à préserver le financement des investissements et des services publics locaux; autre défi à relever, celui lié au vieillissement de la population et à son correct encadrement de la part des maires: santé des personnes âgées, mise en place de la présence sanitaire indispensable à leur maintien à domicile, financement des structures hospitalières et médico-sociales inévitables en cas de dépendance, malgré le vœux formulé par Nicolas Sarkozy fin février 2011 de laisser aux personnes âgées «toute leur place dans la société», alors que les plus généreuses intentions ne peuvent primer le réel. C’est à ce réel incontournable que les maires auront à s’attaquer, autant qu’ils le pourront.

La liste des gageures n’est pas close: est encore à envisager le (désastreux) étalement urbain mal maîtrisé au détriment des terres agricoles et des espaces naturels qui seuls permettent la préservation de la biodiversité tout en maintenant un certain niveau de ressources agricoles. Comment les maires établiront-ils l’impossible équilibre entre satisfaction des besoins croissants en habitat et les vitaux besoins d’espace ? Dans le même champ d’investigation, d’autres aspects connexes ont été examinés, liés à l’urbanisme, à l’animation du tissu économique local, à l’accueil de la petite enfance où l’on ne rencontre guère que difficultés et précarité en raison de l’insuffisance chronique des moyens financiers disponibles et seul un petit tiers des 200.000 places promises par le Président de la République pour 2012 pourra être créé.

Un peu d’humour pour arrêter ce cahier de doléances et d’incertitudes: la question a été posée du «bonheur d’être maire». Elle a évidemment reçu des réponses très diverses et nuancées; elles ne peuvent dépendre que du tempérament et de la sensibilité de tout un chacun.

La quinzième édition du Salon des Maires et des collectivités locales

Remarquons que tout cet ensemble de réflexions est le fait du 93e Congrès de l’AMF qui s’est tenu Porte de Versailles parallèlement à la 15e édition du SMCL, sur laquelle nous revenons ci-après pour en décrire quelques points forts.

Elle a été inaugurée le 23 novembre 2010 par Gérard Larcher, président du Sénat, accompagné de Gérard Pélissard, du secrétaire général de l’AMP André Laignel et de Guillaume Prot, président du groupe Moniteur. Le salon s’étendait sur cinq pavillons d’exposition abritant près de 900 exposants.

Chaque année y sont décernés des Prix de l’Innovation. En 2010, 98 dossiers de candidature ont été examinés: nous ne citons que quelques lauréats ou finalistes dont les réalisations vont dans le sens de la préservation de l’environnement :

Dans le secteur BTP-Voirie, le Recycold V de SCREG réside en l’utilisation d’une fraction végétale à fort pouvoir régénérant permettant de recycler sur place des enrobés fortement vieillis. Aucun apport en matériau granulaire, économie des ressources naturelles bitumineuses, pas d’émission de fumées ni de gaz à effet de serre.

Dans le secteur Aménagement urbain, la lanterne de ville VFL540 de WE-EF Lumière: plate et rectangulaire en fonte d’aluminium, elle est composée de modules à LED interchangeables à forte puissance d’éclairage et basse consommation, de durée de vie de 15 à 20 ans.

Dans le secteur Environnement-Energie, la déphorite de Jean Voisin SAS est un matériau utilisé pour la déphosphatation des eaux usées. Ce co-produit de la fabrication de l’acier peut fixer le phosphore grâce à sa teneur en oxydes de calcium et autres oxydes métalliques. Pas de consommation d’énergie ni de réactif, très bons rendements épuratoires.

Dans le secteur Matériel-Transport-Véhicules, la gamme d’outils de jardin à batteries de 36 V - 2,6 Ah de Makita. Faibles émissions sonores, pas de gaz à effet de serre.

Signalons pour notre part la promotion, au cœur des collectivités territoriales et au niveau des écoles d’Interfel (l’interprofession des fruits et légumes frais) les actions de distribution de fruits et légumes frais rigoureusement sélectionnés pour le plus grand bénéfice en termes de santé du million et demi d’enfants touchés depuis dix ans.

Signalons par ailleurs l’effort accompli par la S.A. Solaire Direct en vue de l’équipement des communes en cellules photovoltaïques installées sur des terrains difficilement valorisables autrement. Parmi d’autres sites déjà équipés, celui de Saint-Hilaire-du-Rosier (Isère) qui devrait fournir l’équivalent de la consommation de 4.000 habitants (à partir de mars 2011). Certes, la politique actuellement pratiquée vis-à-vis de telles initiatives risque de conduire à leur raréfaction et à stériliser les progrès qui pourraient survenir en tel domaine.

Enfin, toujours dans l’optique des économies d’énergie électrique et bien qu’il ne s’agisse désormais plus de nouveautés, saluons l’activité des firmes spécialisées dans les illuminations urbaines, particulièrement en période de fêtes, tant en France qu’à l’étranger (principalement Blachère Illumination, Leblanc Illuminations), mettant toutes en œuvre les diodes multicolores issues de la technologie chinoise.