Une mata-hari chinoise frappe au cœur de la diplomatie sud-coréenne

Écrit par Sophia Fang et Gisela Sommer, La Grande Epoque
07.04.2011

  • Photo prise sur internet de Deng Xinmin. (RFA screenshot)(攝影: / 大紀元)

Trois diplomates sud-coréens du consulat de Shanghai seraient impliqués dans un scandale sexuel impliquant une femme chinoise mariée de 33 ans – qui serait, indiquent certaines sources, la petite fille de Deng Xiaoping, ancien secrétaire général du Parti communiste chinois. Des articles de la presse coréenne indiquent que la femme a réussi à obtenir des informations classées secrètes, y compris des numéros de téléphone de hauts fonctionnaires coréens.

Mme Deng Xinmin est mariée à un ressortissant coréen, Monsieur J., travaillant à Shanghai. C’est Monsieur J. lui-même qui a contacté les autorités après avoir découvert des informations sensibles sur une clé USB appartenant à sa femme.

Les trois diplomates impliqués, Monsieur H., Monsieur K. et Monsieur P, ont une quarantaine d'années. L'un d'eux dit avoir démissionné, les deux autres font l'objet d'une enquête administrative. Le Ministère de la Justice de Corée du Sud a révélé que la clé USB de Mme Deng contenait rien moins que la ligne de téléphone directe du président sud-coréen Lee Myung-bak et de son épouse, ainsi que les numéros de 200 plus hauts responsables du gouvernement sud-coréen et du Congrès, le numéro confidentiel d'urgence du consulat à Shanghai, et la liste de tous les visas délivrés par le consulat de Shanghai.

On trouve également sur la clé USB des lettres signées par des citoyens chinois au consulat se plaignant du processus de délivrance des visas, informations qu'avait réussi à obtenir Mme Deng. Les lettres disent qu'il était extrêmement difficile d'obtenir un visa pour la Corée du Sud sans la validation de Madame Deng, et de nombreux cas difficiles de délivrance de visas devaient passer par Deng.

Dans un entretien avec l'agence de presse sud-coréenne Yonhap (South Korean News Agency Yonhap), Monsieur J. explique avoir épousé Madame Deng en 2001 à Shanghai, et avoir eu avec elle une fille. Leur vie familiale a été bonne jusqu'à ce que sa femme décide de travailler. Elle a commencé à passer beaucoup de temps loin de la maison, en racontant qu'elle était la secrétaire du maire de Shanghai. Parfois elle lui disait aussi qu'elle travaillait au Département de la police.

Monsieur J. ajoute que c’est lorsqu'il a entendu parler en 2010 de possibles liaisons de sa femme avec des diplomates à Shanghai, qu’il a commencé à la surveiller de plus près. Il a alors découvert des photos intimes d'elle aux côtés d'un diplomate et une lettre d'amour d'un autre diplomate. Selon Monsieur J., sa femme lui avait dit que son père était mort et qu'un de ses oncles de la province du Shandong avait été transféré à Shanghai en tant que secrétaire du Parti. «Mais maintenant, je ne sais plus si ce qu'elle m'a dit était vrai ou faux. Il est triste de se rendre compte que la femme à laquelle je suis marié depuis dix ans, est en fait un espion», a déclaré Monsieur J.

Kim Jeong-ki, un ancien consul général coréen à Shanghai, connaissait aussi Madame Deng. Elle appartenait, indique-t’il, au cercle des personnes de confiance du secrétaire du Parti communiste et du maire de Shanghaï. Beaucoup d'affaires du consulat sud-coréen ont été réalisées avec son appui, précise-t’il. Point gênant pour le diplomate, des photos de lui et Madame Deng ont également été trouvées. Malgré cela, il affirme à Yonhap ne pas avoir été très proche de Madame Deng. Il reconnaît cependant que les numéros des autres fonctionnaires contenus sur la clé USB de Madame Deng lui appartenaient et il pense que les informations lui ont été volées à son bureau.

Une analyse du Yonhap devrait le forcer à revoir sa ligne de défense: une analyse détaillée des photos de Monsieur Kim et de Madame Deng montre qu’elles ont été prises dans un hôtel Hilton le 1er juin 2010. Environ deux heures plus tard, le même appareil photo a été utilisé pour prendre en photo le carnet contenant les numéros de téléphone de hauts fonctionnaires coréens. Toutes ces photos ont été prises le même jour avec le même appareil Sony DSC-TX1, et probablement pas au bar de l’hôtel.

Les autres diplomates impliqués, Monsieur H. et Monsieur K, appartiennent respectivement au ministère de la Justice et au ministère de l'Economie sud-coréen. Le gouvernement coréen a indiqué qu'il procéderait à une enquête interne; dans le même temps, le ministre chinois des Affaires étrangères a présenté des excuses à Séoul.

Récemment, le général taïwanais Luo Xianzhe, coupable d'espionnage, a dit être tombé dans le «piège à miel» d'une espionne pour s’expliquer d’avoir transmis des informations militaires stratégiques à Pékin.

Le ministère chinois de la sécurité de l'Etat compte de nombreuses personnes à son service en Chine et joue un rôle central dans l'espionnage des pays étrangers, selon un rapport sur la sécurité nationale publié par le ministère allemand de l'Intérieur en 2009. Ce rapport affirme que des membres du ministère de sécurité de l'Etat et du Département des renseignements militaires sont également actifs en Europe et qu'ils déploient leurs efforts pour obtenir des renseignements sur différents sujets y compris dans les secteurs politique, militaire, scientifique et économiques.

Les agents de renseignement soignent leurs relations personnelles, ajoute le rapport. Grâce à des rendez-vous répétés, des invitations au restaurant, des présents et des paroles d'encouragement, ils essaient de créer des amitiés avec des informateurs potentiels. Au cours de ce processus, ils jouent sur l’extraction de sens à partir de masses de données individuellement non significatives, ou sur les maladresses de leurs interlocuteurs qui révèlent parfois par mégarde des informations importantes.

D'autres opportunités de rassembler des informations s'offrent d'elles-mêmes dans le cadre des coopérations commerciales et scientifiques entre les états. Les agences de renseignement connaissent le potentiel informatif des centaines de milliers d’étudiants et scientifiques chinois en Europe. Elles étudient une vision d'ensemble de leurs connections, provoquent le contact et invitent ces personnes à travailler avec eux en faisant appel à leur sens du patriotisme.