Plutôt que le détracter, le mariage royal sera une contribution significative à la définition du mouvement Républicain australien, explique le Professeur académique Lyndall Ryan. Un sondage conduit le mois dernier par The Australian avançait que le mariage royal allait conduire les gens vers l’idée d’une république Australienne, à laquelle seulement 41% de personnes sont favorables, donc un niveau de soutien le plus bas depuis 1994.

Mais le Professeur Ryan croit que le mouvement Républicain peut tirer des leçons du mariage entre le Prince William et Catherine Middleton à Londres.

«C’était un évènement où chaque spectateur avait l’impression de participer. C’était un évènement public en grandes pompes, et je pense que c’était un évènement dans lequel chacun s’y est un peu imprégné», a-t-elle dit.

«Bien que je sois moi-même Républicaine, un des aspects clés qui manque au mouvement républicain en Australie est la compréhension des rituels et du cérémonial»

Le Professeur Ryan est une spécialiste des aspects socio-culturels des débats de la république, et est basée à l’Université de Newcastle. Selon elle, il est bien connu que les Australiens n’aiment pas les cérémonies ni les occasions officielles, mais ce mariage leur a prouvé qu’ils se trompaient.

Selon OzTAM, 5.7 millions d’Australiens ont regardé le mariage royal à la télévision le week-dernier, et beaucoup de fêtes ont eu lieu dans le pays. Certains ont même été au Royaume Uni, dans le but seul d’assister à l’évènement.

Le Professeur Ryan a ajouté: «Les Australiens veulent participer à quelque chose», mais le mouvement républicain n’est pas capable de capter l’imagination du public de cette manière”.

Il y a un «fossé entre ce que la reine représente et ce que cette république future devrait représente»”, a-t-elle dit.

Le Professeur Ryan a ajouté que les rôles mystiques du cérémonial avaient fait une impression sur elle après avoir côtoyé la Dame Roma Mitchell qui, comme gouverneur du sud de l’Australie de 1991 à 1996, était toujours «impeccablement habillée» et avait «des manières incroyablement chaleureuses».

«Elle nous a encouragé à être des gens meilleurs que nous sommes réellement et j’ai été vraiment touchée par cela» a-t-elle précisé.

Le rôle de la Reine Elizabeth II a eu un effet similaire. «Les gens veulent avoir une conduite exemplaire devant leur reine, ils veulent être bons face à elle», ajoute-t-elle.

Avoir une monarchie n’est pas la seule façon de réaliser ces rôles, des républiques peuvent aussi intégrer les rituels et les modèles dans leurs cultures. «En France par exemple, la République exige d’être vertueux, d’être des gens qui sont meilleurs que nous le sommes réellement», a-t-elle déclaré.

Gouverneur Général

Bien que, au sein du mouvement Républicain, certains soient anti-monarchistes, le gouverneur général de l’Australie, Quentin Bryce lui-même, est un Républicain déclaré. Le GG est pourtant le représentant officiel de la reine en Australie.

Le Professeur Ryan pense que Bryce a «une connaissance pointue» de ce que les Australiens peuvent attendre d’un chef d’état, à savoir, non seulement d’être là en cas de problème, mais aussi «de les rendre meilleurs qu’ils ne le sont vraiment».

Et Bryce a certainement affiné le rôle du gouverneur général dans une création plus Australienne.

Ecrivant à Fairfax Media, le correspondant Peter Hartcher notait que Bryce avait procédé à de subtils changements dans ce rôle, envoyant plus de mises à jour semestrielles à Buckingham Palace comme le protocole l’exigeait et remplaçant «votre plus humble et obéissant serviteur» par «veuillez agréer l’expression de nos salutations distinguées» dans sa correspondance avec la reine.

Celle-ci va également rompre avec le protocole en attribuant une fonction gouvernementale à la Reine et en associant une fonction officielle à la visite de sa majesté à Perth en octobre prochain, lors de la réunion des Chefs du Gouvernement du Commonwealth, a rapporté Hartcher.

Le rôle du gouverneur général est traditionnellement «mis de côté» quand la Reine est en visite, la présence de celui-ci en tant que représentant, n’étant pas, sur ce point,  exigé.

Le professeur Ryan pense que ces étapes sont importantes, mais le processus de définition du rôle du chef de l’Etat va prendre du temps.

«Bien que Quentin Bryce essaie de s’y atteler, la reconnaissance par le Gouvernement n’est pas ce qu’elle devrait être, donc nous avons encore quelques étapes à faire avant que le processus n’aboutisse» a-t-elle conclu.

Version originale: http://www.theepochtimes.com/n2/world/royal-wedding-will-help-define-australian-republic-55719.html