Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

La Communauté mondiale de Transplantation réagit face aux prélèvements d’organes en Chine

Écrit par Pamela Tsai, La Grande Époque
19.05.2011
| A-/A+

  • David Matas, célèbre auteur et avocat des droits humains, qui a co-écrit avec David Kilgour le livre PRELEVEMENTS MEURTRIERS, Deuxième rapport concernant les allégations de prélèvement d'organes sur des pratiquants de Falun Gong en Chine, a attiré l’attention sur le Laboratoire pharmaceutique suisse Roche. (攝影: / 大紀元)

Les prélèvements forcés d’organes en Chine, y compris les patients greffés, relèvent de la responsabilité incontournable de la Communauté mondiale de Transplantation, a annoncé une commission d'experts à Philadelphia le 1er mai dernier. C’est dans un hôtel et devant une salle pleine de participants que la commission s’est réunie pendant le Congrès américain de transplantation, autour du thème de La Communauté mondiale de Transplantation à un tournant médical décisif.

L'ONG Doctors Against Forced Organ Harvesting (DAFOH) a organisé la rencontre et la commission a soulevé la question de comment la communauté de transplantation occidentale devait réagir face à l'utilisation des prélèvements forcés d'organes sur les prisonniers exécutés et venant d'autres sources non identifiées, une pratique inacceptable d'après la déontologie médicale.

Les laboratoires pharmaceutiques

Selon le comité, les laboratoires pharmaceutiques internationaux ont joué un rôle majeur dans le maintien des pratiques contraires à la déontologie de prélèvements d’organes en effectuant leurs essais de médicaments en Chine.

Le docteur Eric Golberg, directeur médical de ICON, une compagnie sur la recherche clinique mondiale, a souligné que le développement des essais cliniques à bas prix en Chine – environ 15 pour cent de ceux réalisés aux Etats-Unis – est très attractif pour les laboratoires pharmaceutiques qui développent de nouveaux médicaments avec un budget limité et dans un contexte de récession économique, ajoutant que la Chine propose aux laboratoires l’avantage complémentaire de pouvoir accélérer les procédés de développement des médicaments en ayant un grand nombre de patients et moins de réglementations.  Pour le Dr. Golberg, «Les questions que nous devons traiter au FDA, au EMA et à la Santé au Canada, n’existent tout simplement pas en Chine. Il y a beaucoup moins de contrôles.»

Selon l’un des intervenants du comité, bien que de nombreux laboratoires pharmaceutiques internationaux aient mené des recherches en Chine, peu d’entre eux sont prêts à reconnaître leur rôle dans la question des prélèvements d’organes contraires à la déontologie.

David Matas, l’avocat des droits de l’homme bien connu qui a co-écrit avec David Matas PRELEVEMENTS MEURTRIERS, Deuxième rapport concernant les allégations de prélèvement d'organes sur des pratiquants de Falun Gong en Chine a attiré l’attention sur le laboratoire pharmaceutique suisse Roche.

D’après l’enquête de Matas et Kilgour menée entre 2002 et 2006, le régime chinois n’a pas pu donner la source des greffes utilisées dans 41500 greffes d’organes. Pour eux, les pratiquants de Falun Gong constituent la source la plus probable pour ces organes.

Quant les laboratoires Roche ont été interrogés sur la question de la provenance des organes non-identifiés sur ses patients greffés en Chine, la réponse a été, comme M. Matas l’a montré lors de son exposé donné au cours de la réunion du comité, «Roche n’est pas responsable de l’approvisionnement des organes… Roche n’est pas autorisé à connaître l’origine des organes pour les greffes.»

D’après M. Matas, l’ancien président directeur général et actuel président du conseil d’administration de Roche a déclaré «En Chine, il n’y avait pas de barrage culturel ou de contrôle éthique en ce qui concerne les greffes d’organes.» M. Matas a fait remarquer que cette déclaration est une façon de reconnaître que Roche menait sciemment des essais cliniques en Chine tout en ne tenant pas compte des pratiques contraires à la déontologie qui avaient lieu en arrière plan. Que les compagnies ignorent la provenance des organes n’est pas recevable aux yeux des intervenants de la commission.

«Ils ne peuvent pas dire qu’ils ignorent d’où viennent les organes. Ils ne peuvent pas dire qu’ils ne se soucient pas d’où viennent les organes» a déclaré le Dr Caplan, l’un des intervenants de la commission et professeur de bioéthique à l’université de Pennsylvanie en Philadelphie, également intervenant principal au Congrès américain de transplantation de 2001.

Roche a gagné 2 prix de la honte en 2010: la récompense suisse de Public Eye et la récompense  pour «un comportement d’entreprise irresponsable» de Public Eye. Une banque hollandaise d’investissement, Triodos, a désinvesti de chez Roche en 2010.

M. Matas a présenté une liste de laboratoires pharmaceutiques multinationaux sous surveillance qui ont mené des essais cliniques en Chine sur des médicaments anti-rejets suite à des greffes d’organes, y compris Wyeth (maintenant partie de Pfizer), Novartis, Roche et Astella. Ces essais ont été réalisés sur des patients qui avaient reçu des organes prélevés en Chine.

Le mois dernier, à propos de la question des prélèvements d’organes contraires à la déontologie en Chine, le journal The Epoch Times a tenté de solliciter les commentaires d’un certain nombre de laboratoires pharmaceutiques et quatre de ces laboratoires se trouvaient sur la liste de M. Matas. Isotechnika, un laboratoire pharmaceutique basé à Alberta au Canada et Norvatis, basé à Bâle, ont l’un et l’autre répondu.

Launa Aspeslet, une représentante d’Isotechnika a dit au téléphone à The Epoch Times  que le laboratoire avait pris conscience de la question et allait envoyer un représentant à la commission pour en apprendre davantage. Et le représentant a effectivement assisté à la réunion de la commission de dimanche. Eric Althoff, un porte-parole de Norvatis, a fourni une réponse écrite envoyée par mail. La déclaration assure que Norvatis soutient la déclaration d’Istanbul et la déclaration des droits de l’homme des Nations-Unies, ajoutant «Il nous tient à cœur de travailler avec les autorités et les sociétés de greffes d’organes pour sensibiliser l’opinion publique sur les dons d’organes et pour s’assurer que les critères internationaux les plus élevés sont adoptés et suivis.»

Pfizer et Astellas n’ont pas donné suite aux appels téléphoniques et aux emails.

Les responsabilités professionnelles

La commission a reconnu de façon unanime qu’il est grand temps pour la communauté mondiale de transplantation de cesser les prélèvements forcés d’organes en Chine. Le manque de contrôle en Chine ne dispense pas les professionnels des greffes d’organes de leur responsabilité de maintenir une déontologie internationale. Un autre membre de la commission, le docteur Gabriel Danovitch, directeur médical pour le programme de transplantation de Reins et de Pancréas, dans le service de Médecine à UCLA, a dit que la communauté mondiale de transplantation a le pouvoir de changer positivement le gouvernement chinois.

«Nous n’avons pas de missiles ni de chars. Mais nous avons un pouvoir par vertu de l'acceptation professionnelle.»

Il a fait part de sa grande préoccupation du manque de regard critique sur la Chine par la communauté de transplantation. Les comités éditoriaux des plus grands journaux médicaux continus à accepter des articles chinois sur la recherche en matière de greffes d'organes. Un exemple utilisé par le Docteur Danovich dans sa présentation était un article publié dans le «American Journal of Transplantation» l’année dernière, qui contient une phrase qui ne présente aucun examen critique sur la pratique contestable de prélèvements forcés d’organes en Chine.

D'après le docteur Danovich «La procédure chinoise a aussi l'avantage d'être très accessible et relativement peu chère comparée aux centres en Occident. …il est aussi possible de se procurer un organe dans un délai très court,».

Il a encouragé les sociétés de transplantation occidentale à utiliser leur pouvoir pour des changements positifs en Chine. «Si nous n’exerçons pas notre pouvoir, nous allons le gaspiller», a-t-il dit. Le docteur Goldberg a donné un témoignage personnel sur comment il exerce son pouvoir professionnel. Après avoir appris la réalité des prélèvements forcés d’organes en Chine, il est allé persuader sa société de ne pas inclure la Chine dans leurs essais cliniques.

«Heureusement pour moi et pour le monde entier, j'ai reçu le soutien nécessaire,» a déclaré le docteur Goldberg, très content et très fier de sa société - ICON.

«Il y a des enjeux commerciaux de plusieurs milliards de dollars impliqués dans les choix faits par ce laboratoire mondialement reconnu, alors j'en suis très fier,» a-t-il ajouté.

Monsieur Erping Zhang, porte-parole pour l’association du Falun Gong et l’un des intervenants de cette commission, a insisté sur l’importance pour les professionnels en matière de greffes d’organes de prendre en compte leur responsabilité sur ce sujet.

«L'histoire ne nous jugera pas seulement sur que nous avons fait, mais aussi sur les choses que nous n’avons pas faites alors qu’il en était encore temps,» a affirmé Monsieur Zhang.

L’atrocité que représente les prélèvements forcés d’organes sur les pratiquants du Falun Gong vivants est le sujet du documentaire «Entre la vie et la mort», qui a gagné le prix 2011 de la Hugo Télévision, dans la catégorie «reportages d’investigation / documentaires d’actualité.»

Version originale: http://www.theepochtimes.com/n2/china/transplant-community-responds-to-chinese-regimes-organ-harvesting-55710.html

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.