Ceux qui ont fêté la mort de Ben Laden seront déçus. Al-Qaïda, tel l’Hydre, voit ses têtes repousser en crachant son venin pour autant que les conditions sociales le permettent. Il semblerait que le besoin urgent d’avoir un chef a poussé Al-Qaïda à nommer un chef provisoire en la personne de Saif al-Adel, aussi appelé Muhamad Ibrahim Makkawi.

Une information diffusée mercredi soir par les chaînes CNN et Al-Jazira affirme en effet que Saif al-Adel est nommé chef interim d’Al-Qaïda. Les Américains n’ont pas confirmé. Selon les dires de Noman Benotman, un djihadiste libyen repenti, Saif al-Adel, la cinquantaine, Égyptien, ancien des services secrets égyptiens et responsable actuel de la branche militaire d'Al-Qaïda, aurait été placé à la tête du mouvement terroriste d’une part pour stabiliser le mouvement et d’autre part pour tester les sympathisants.

Ben Laden est originaire de la péninsule Arabique, siège sacré de la Mecque. Comment un responsable ne provenant pas d’un lieu sain sera-t-il accueilli? Il semble que ce test, s’il se révèle positif, permettra à Ayman al-Zawahiri - ancien chef du Jihad islamique égyptien considéré comme l’idéologue d'Al-Qaïda et qui vient d’être nommé chef de ses opérations -, de s’installer à la place du leader.

Saif al-Adel est l’ancien chef de la branche militaire d’Al-Qaïda. Il est recherché par les États-Unis pour sa participation présumée aux attentats contre les ambassades américaines de Nairobi, au Kenya, et Dar es Salaam, en Tanzanie, en 1998. On peut s’attendre à un durcissement du mouvement. D’autant plus qu’une annonce audio post-mortelle de Ben Laden demande aux djihadistes d’utiliser le bon moment pour prendre la tête des révolutions qui affaiblissent le monde arabe.