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«Le nain de la politique internationale»

Écrit par Jasper Fakkert, La Grande Époque
25.05.2011
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  • Catherine Ashton devant le Parlement européen.(Staff: FREDERICK FLORIN / 2011 AFP)

L’Union européenne ne réussit pas à fixer un cap de politique étrangère

En plein printemps arabe et alors que les combats font rage de l’autre côté de la Méditerranée, l’Union européenne peine à jouer son rôle en politique internationale.

La construction européenne a permis de créer des positions communes dans de nombreux domaines, mais pas la politique étrangère pour laquelle les nations dominantes maintiennent des positions individuelles fortes. C’est le cas pour le conflit en Libye, où la France a déployé en premier ses avions de combat, suivie par le Royaume-Uni mais pas par l’Allemagne qui a refusé tout engagement militaire.

La Britannique Catherine Ashton est devenue la première Haute représentante européenne pour les affaires étrangères à la suite de l’adoption du traité de Lisbonne en 2009. Elle est depuis sous le feu constant des critiques des nations membres.

Sa position n’est pas des plus simples: créer une fonction inexistante auparavant et gérer les ministres des Affaires étrangères des 27 pays européens. Les critiques lui reprochent son manque de pugnacité. Mais le choix de la personne de Lady Ashton comme voix de la diplomatie européenne préfigurait la situation actuelle: le fait que Catherine Ashton n’ait pas d’expérience significative en relations internationales montre en soi que les États membres n’ont jamais voulu de quelqu’un qui puisse avoir une présence forte, ce que son titre – «Haut représentant» et non pas «ministre» – confirme.

La position de Catherine Ashton est encore compliquée par son poste de vice-président du Parlement européen, un Parlement qui n’édulcore pas ses critiques à l’encontre du Haut représentant, tout en reconnaissant que sa marge de manœuvre est réduite à néant par la non coopération des États membres.

«L’Europe est un nain en politique internationale», commente Joseph Daul, président de la plus large alliance politique européenne, le parti populaire européen. D’après lui, le souhait de l’Europe d’avoir  «une voix et un visage» reste une vision théorique, comme le montre l’attitude européenne face à la répression en Syrie : après plus de 1.000 morts, l’Union n’a décidé que de vagues sanctions et des restrictions de déplacement pour des proches du président Bachar Al-Assad, mais pas pour le président lui-même.

Décrivant les événements comme un «Tiananmen arabe», le président des démocrates libéraux Guy Verhofstadt pense que Catherine Ashton a été trop passive: «Je veux que vous donniez quelques jours à Assad, et s’il n’arrête pas, bloquer ses comptes bancaires ainsi que ceux de toute sa famille, et l’interdire de voyage», a réclamé Verhofstadt en séance.

Défendant ses actions, Catherine Ashton a expliqué ne pouvoir faire qu’avec la réalité de la construction européenne et rejeté les accusations de manque d’ambition: «Je sais précisément où nous en sommes…, mais ne m’accusez pas de manquer d’initiative»

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