54 des 96 départements métropolitains sont maintenant concernés par les mesures de restriction d’eau en France. Cette sécheresse, qui avait démarré exceptionnellement tôt au mois d’avril, se propage sur la majeure partie du pays, entraînant des conséquences non négligeables sur la consommation d’eau des ménages mais aussi et surtout sur l’agriculture et la production d’électricité.

La FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles), premier syndicat agricole français, a d’ailleurs demandé une aide au gouvernement, qui va donc réunir le fonds de garantie des calamités, à hauteur d’une centaine de millions d’euros. Selon Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, « il y a urgence » : le fauchage, prévu initialement au 15 juin, va d’ailleurs être autorisé en avance pour certains départements. En effet, des échos de champs jaunis et desséchés, d’éleveurs abattant une partie de leur bétail faute de fourrage suffisant, et autres, se font déjà entendre… laissant comprendre que cette sécheresse risque d’être plus grave que celle de 1976, qui avait vu lever un impôt « sécheresse » en faveur des agriculteurs sinistrés. 

M. Le Maire fait appel à la « solidarité » des banques « pour leur demander de jouer le jeu » auprès du monde agricole, estimant que celles-ci ayant été soutenues lors de la crise de 2008, peuvent à leur tour, apporter leur soutien « en matière de trésorerie, de report d'intérêts, de dette.. »

Outre l’agriculture, la baisse des eaux fluviales implique alors un risque pour la production électrique des barrages hydrauliques qui a déjà chuté de 29 % au mois d’avril, du jamais vu pour un mois d’avril depuis 1976. Deuxième source d’électricité après le nucléaire, l’énergie hydraulique assure généralement 12% des besoins français.

Face à ce risque de pénurie, le gouvernement a instauré jeudi 26 mai 2011, une cellule de veille sur l’approvisionnement en électricité en France. « Cette cellule rassemble les administrations compétentes en matière d’énergie ainsi que RTE, le gestionnaire du Réseau de Transport

d’Électricité », a indiqué le ministère de l'Énergie dans un communiqué. Eric Besson, ministre de l’Industrie et de l’ Énergie, s’est tout de même voulu rassurant sur une éventuelle situation de crise majeure en énergie, « si nous sommes suffisamment vigilants, la sécheresse n’entraînera aucune rupture d’approvisionnement électrique ».

En attendant, un appel est lancé au civisme de tous, afin de limiter les consommations d’eau : éviter de laisser couler l’eau des robinets, ne pas remplir les piscines, prendre des douches plutôt que des bains, ne pas laver les voitures, arroser le gazon… Ces gestes simples peuvent donc contribuer, à grande échelle, à contenir cette pénurie d’eau…