Les factions palestiniennes signent un accord de réconciliation

Écrit par Jack Phillips, La Grande Époque
09.05.2011

  • Le dirigeant du Hamas, Khaled Meshaal (droite) et le dirigeant de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas (centre)(Handout: Handout / 2011 PPM)

Les dirigeants des deux principales factions palestiniennes, Fatah et Hamas, ont signé un accord de réconciliation le 4 mai, mettant ainsi fin à quatre années de tensions déchirantes. Ce geste a été très mal accueilli par Israël, tandis que les États-Unis ont réagi avec scepticisme.

L'accord, signé au Caire par le dirigeant du Hamas, Khaled Meshaal, et par le chef du Fatah et dirigeant de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ouvre la voie pour la création dans les territoires palestiniens d'un gouvernement de transition d'unité. Les élections pour le nouveau gouvernement  pourraient se tenir d'ici un an et réuniront la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas depuis sa prise violente en 2007, et la Cisjordanie, gouvernée par le Fatah.

L'accord a été brièvement abordé par le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, alors qu'il s'entretenait avec la presse le 4 mai à Londres.

«Ce qui s'est passé aujourd'hui au Caire représente un coup dur pour la paix et une grande victoire pour le terrorisme», a-t-il déclaré, selon le Jerusalem Post. «Il y a trois jours, le terrorisme a été durement ébranlé avec l'élimination d'Oussama Ben Laden. Aujourd'hui, au Caire, il a remporté une victoire.»

Dans les jours menant à l'accord, Israël a indiqué qu'elle allait probablement couper le financement du mois prochain destiné à l'Autorité palestinienne à la hauteur de 90 millions de dollars. Le gouvernement israélien a dit qu'avec l'inclusion du Hamas – une organisation terroriste qui veut la destruction d'Israël – il ne pourrait plus continuer le financement.

Mahmoud Abbas est néanmoins allé de l'avant. «Nous annonçons aux Palestiniens que nous tournons à jamais la page noire de la division», a-t-il déclaré, selon Al-Jazeera.

Khaled Meshaal a ajouté que l'objectif de l'accord était «de mettre sur pied un État palestinien libre et complètement souverain en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, dont la capitale est Jérusalem, sans colons et sans donner un pouce de terre, et sans abandonner le droit de retour», a rapporté la chaîne qatarie.

Maintenant que l'accord est signé, les États-Unis vont surveiller la situation tout en cultivant certaines préoccupations.

Dans une allocution prononcée à la National Conference of Editorial Writers à Washington le 4 mai, la secrétaire d'État, Hillary Clinton, a déclaré : «Déjà, aujourd'hui, il y avait une déclaration du Hamas qui condamne notre geste contre Ben Laden, ce qui est un développement étrange.»

Mark Toner, porte-parole du département d'État, a pour sa part indiqué que tout élément du Hamas dans le gouvernement palestinien devait adhérer à certains principes, y compris la «reconnaissance de l'État d'Israël, un engagement envers la non-violence et l'acceptation des accords et obligations précédents entre les parties».

Les Nations Unies ont appuyé l'accord, mais ont souligné dans une déclaration du secrétaire général, Ban Ki-moon, que les deux factions devaient accepter le principe de deux États, un d'Israël et l'autre palestinien, vivant en paix côte à côte au sein de frontières reconnues.

 

Version originale : Palestinian Factions Sign Peace Accord