Poissons chinois noyés dans les antibiotiques

Écrit par Jing Jin, La Grande Époque
09.05.2011

  • Un étal à poissons dans la ville de Hefei. L’abus d’antibiotiques et d’engrais utilisés par les pisciculteurs est courant en Chine (攝影: / 大紀元)

Le réservoir à l’arrière de la maison de M. Zhang, un résident de la province de Guizhou, «était toujours tellement clair que nous pouvions voir le fond» a raconté la Grande Époque dans un article. C’était la source d’eau potable pour la totalité du village.

Mais quand le réservoir a été donné en sous-traitance aux pisciculteurs, ils l’ont pratiquement transformé en décharge de déchets toxiques. Parce qu’ils veulent maximiser les profits en élevant plus de poissons que l’environnement naturel ne pourrait supporter, explique M. Zhang, ils utilisent abondamment de l’urée, de l’engrais animal et des antibiotiques, sans s’inquiéter de savoir ce que cela va donner en fin de course.

Et des scénarios comme celui-ci se produisent à travers tout le pays, selon des articles récents dans les médias chinois et des anecdotes recueillies par la Grande Époque.

«Pour augmenter le rendement en poissons, notre patron nous a dit de mettre une grande quantité d’engrais dans le lac toutes les semaines» explique M. Long qui travaille pour un pisciculteur dans la ville de Chengdu. «L’eau claire est vite devenue verte, ce qui résulte d’une surproduction d’algues et de plancton».

Tout comme l’engrais, M. Long a déclaré que «l’utilisation en grandes quantités d’antibiotiques dans les élevages de poissons est une pratique courante en Chine, spécialement dans les piscicultures. Cela permet au boss de gagner beaucoup d’argent mais cela rend malades les poissons».

La Chine est le plus grand producteur et exportateur d’antibiotiques au monde. «La production est de plus de 200.000 tonnes, ce qui est un record jamais dépassé. La production d’antibiotiques en Chine a augmenté rapidement. J’ai peur que la production annuelle soit de 400.000 tonnes aujourd’hui», explique au Modern Life Daily, Ying Xitang, directeur général de Beijing Kemei East Asia Biotechnology.

Le professeur Xiao Yonghong, directeur du Réseau de contrôle de la résistance aux antibiotiques, estime qu’un autre additif dangereux utilisé en Chine, le clenbutérol, nuit seulement à un petit groupe de personnes, tandis que l’abus d’antibiotiques peut avoir un impact mondial.

«La conséquence de l’usage excessif d’antibiotiques est que nous n’aurons plus de médicaments à employer dans le futur», dit Xiao. «Une enquête montre que l’abus d’antibiotiques double le risque d’infection, du taux de mortalité et augmente le prix des soins médicaux de deux à trois fois».

La grande quantité de résidus d’antibiotiques reste non seulement dans les rivières et les lacs, mais aussi dans les sols. Selon une analyse industrielle citée dans le Modern Life Daily, plus de 80% de l’eau douce pour les piscicultures a été polluée, avec une pollution par antibiotiques restant la plus sérieuse. Les poissons frais ou vivants sont devenus les plus chers parce qu’ils contiennent normalement plus d’antibiotiques.

«Si nous attrapons un rhume, quels antibiotiques devrons-nous prendre ? Juste en mangeant quelques crabes çà ira,» dit en plaisantant avec le journal, Lu Sheng, vice-directeur général de Beijing Huaan Maike Biotechnology Co. Ltd.

Toutefois ça ne concerne pas seulement les produits de la mer. Un agriculteur chinois M. Wan a expliqué au China Business le 16 avril 2011 que, «dans les fermes animales, les éleveurs utilisent bien plus d’antibiotiques que la poudre de viande maigre ou clenbutérol. Les animaux sont plus nourris aux antibiotiques».

Malgré l’usage excessif d’antibiotiques, il n’y a presqu’aucune inspection pour eux dans  industrie alimentaire domestique en Chine.

«Concernant la viande exportée, nous sommes obligés de contrôler le taux d’antibiotiques» a expliqué Liu Jiapeng, directeur général de Beijing Huaan, au Modern Life Daily. Les pays étrangers ne tolèrent pas ces produits et les exportateurs chinois n’essaient généralement pas de les envoyer en raison des pertes financières qu’ils subiraient.

Cela signifie que si la viande est testée et se trouve avoir des taux élevés d’antibiotiques avant l’exportation, elle ne devra pas quitter le port, a expliqué Liu. «La solution choisie par les producteurs de viande est de la vendre en Chine».

Version originale : http://www.theepochtimes.com/n2/china/chinese-fish-drowning-in-antibiotics-55325.html