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Vague de protestations en Mongolie intérieure

Écrit par Gu Qinger, La Grande Époque
21.06.2011
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  • Le bétail dans le charbon. (China Photos/Getty Images)(攝影: / 大紀元)

Les éleveurs de la Mongolie intérieure sont toujours restés calmes devant la main-mise du Parti Communiste Chinois (PCC) sur les ressources naturelles de la région et sur leur culture au fil des années. Cependant leur colère a éclaté ce 10 Mai, lorsqu'un camionneur transportant du charbon à écrasé l'éleveur Mergen, un des leurs.

Mergen faisait partie d'un groupe d'éleveurs qui allaient exprimer leur mécontentement aux camionneurs  qui transportent du charbon dans les environs et qui ont détruit leurs prairies. D'après les rapports, un conducteur de camion a écrasé  Mergen et l'a traîné sur 150 mètres, le tuant du coup. Les autorités ont arrêté les conducteurs – mais au lieu de déclencher une enquête – ont tenté d'apaiser la famille de la victime en lui proposant une somme d'environ 50 000€ (560.000 yuans).

L'histoire aurait pu s’arrêter là si une photo du cadavre mutilé de Mergen n’était pas apparue sur Internet; le public en a été furieux, et la colère contre la domination de la Mongolie intérieure par le parti communiste chinois a explosé.

Plusieurs centaines d'éleveurs se sont rendus à la ligue du gouvernement de Xilin Gol, au bureau du Parti Communiste local pour exiger que le meurtrier soit traduit en justice et que la victime bénéficie de funérailles. Des centaines de policiers sont arrivés sur les lieux pour arrêter les manifestants.

Un des manifestant a raconté à La Grande Époque: «Nous étions entre 200 et 300 éleveurs à bloquer les rues. Il y avait également de nombreux policiers armés ainsi que des agents de la sécurité publique qui nous empêchaient de nous approcher de l'immeuble du gouvernement. Sous prétexte que l'affaire Mergen était close, les fonctionnaires du gouvernement ont refusé de nous rencontrer. Ils ont arrêté huit éleveurs qu'ils ont relâché plus tard».

D'Allemagne, Xi Haiming, président de la Ligue de la Défense des Droits de l'Homme de La Mongolie intérieure a déclaré à La Grande Époque que, plutôt que de l'argent, les éleveurs veulent de la dignité. Ils demandent la construction d'un monument au nom de Mergen qu'ils souhaitent voir reconnu comme martyr.

De nouveaux affrontements entre la police et les éleveurs ont eu lieu devant un  bâtiment gouvernemental de la Plaine de la Bannière Bleue, une division administrative de la Mongolie intérieure à 180 km de Pékin. Suite à cet affrontement avec la police, d’autres éleveurs ont été arrêtés.  Le jour suivant, des étudiants aussi ont manifesté, a indiqué M. Xi au Deutsche Welle. Les affrontements ont causé une douzaines de blessés, et des arrestations. Khuvisgalt, un étudiant en doctorat et sécrétaire général du Parti Populaire de Mongolie intérieure au Japon, a déclaré à La Grande Époque que les élèves des écoles locales ont présenté une «lettre d'appel» aux autorités locales. «Il ne s'agit pas d'un banal accident de la circulation. C'est un assassinat» déclare t-il. «Les conflits qui opposent les éleveurs locaux au gouvernement sont déjà très graves».

Le jeune étudiant poursuit en expliquant que la  zone près de l'endroit où Mergen a été tué est un lieu de rencontre entre les fonctionnaires du Parti et des hommes d'affaires, qui «complotent pour leurs propres intérêts et ignorent totalement les besoins des éleveurs locaux».

Pour Khuvisgalt, la tentative de faire taire la famille avec une grosse somme d'argent liquide a échoué. «C'est illégal d'utiliser de l'argent pour passer sous silence la mort de quelqu'un. Il n'y a eu aucune procédure légale et pourtant le gouvernement est intervenu. Pourquoi le gouvernement s'en mêle-t-il? Pourquoi a-t-il arrêté les éleveurs qui ont manifesté?»

Avant le weekend, des appels pour un grand rassemblement à Hohhot la capitale de la Mongolie intérieure, s'étaient répandus sur la toile. Les autorités ont réagi en ordonnant aux écoles de bloquer leurs portes afin que les étudiants ne puissent pas rentrer chez eux pour le week-end, d'après Khuvisgalt, qui est en contact avec des personnes sur le terrain.

Un enseignant du secondaire a donné à La Grande Époque des informations concordantes, disant que leur école a reçu des autorités un avis d'urgence  qui leur intimait l'ordre de garder les élèves sur le campus pour le weekend. A la suite de cet ordre, la police est venue garer des véhicules devant les portes de l'établissement, faisant penser à un Etat sous loi martiale. Ce qui inquiète surtout Khuvisgalt, ce sont les mesures sévères qui peuvent être entreprises si les autorités ne parviennent pas à maitriser rapidement la situation.

Pour M. Xi, le mécontentement des locaux envers le Parti va bien au-delà de la mort de Mergen. «Au cours des décennies, ce sont des zones entières de la prairie qui ont été détruites ou transformées en terres agricoles», déclare-t-il, ce qui impacte directement le mode de vie traditionnel des habitants de Mongolie intérieure. M Xi explique que depuis le lancement de la «réforme et l'ouverture» dans les années 1970 sous Deng Xiaoping, les opérations minières ont décollé, détruisant sans cesse la prairie des terres de Mongolie. Un grand nombre de Chinois Han, l'ethnie majoritaire de Chine, ont été poussés à s'installer en Mongolie intérieure au fil du temps, et les Mongols ne représentent plus qu'un cinquième de la population totale en Mongolie intérieure, pratiquement une inversion de la situation démographique des années 1960. «En apparence c'est à cause de la mort des éleveurs, mais la réalité est que si les Mongols ne se défendent pas, ils n’ont plus aucune issue. La Prairie est en train de disparaitre».

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.