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Le régime chinois sous pression pour l’anniversaire du massacre de la place Tienanmen

Écrit par Shanshan Wu et Gisela Sommer, La Grande Époque
22.06.2011
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  • Shao Jiang, survivant du massacre de la Place Tienanmen porte, comme l’ensemble du groupe de manifestants réunis dans le centre de Londres le 4 juin pour célébrer le 22e anniversaire du massacre de la Place Tienanmen en Chine en 1989, une pancarte où l’on retrouve les noms des 185 personnes identifiées comme étant mortes, ou emprisonnées pour avoir manifesté ce jour-là. (攝影: / 大紀元)

Lors du 22e anniversaire du massacre du 4 juin à Tiananmen, les sympathisants de la démocratie chinoise ont organisé des activités commémoratives dans le monde, demandant que la Chine fasse ses comptes et libère tous les citoyens qui effectuent encore leurs peines. Les gouvernements ont aussi appelé le régime chinois à libérer tous ceux qui ont été détenus, placés en résidence surveillée ou ont disparu au cours des derniers mois, sur fond de crainte de révolution de jasmin à Pékin.

Le 4 juin 1989, le monde regardait la télévision alors que le régime communiste envoyait des troupes, des chars et des armes à feu contre le mouvement démocratique étudiant de la place Tienanmen. Bien que vingt-deux ans soient passés, le régime chinois refuse toujours de reconnaître le massacre et de réhabiliter ouvertement les victimes.

Au moins cinq participants à la manifestation pacifique sont encore emprisonnés. À Hong Kong, plus de 150.000 personnes ont assisté à une veillée aux chandelles au parc Victoria afin de commémorer ceux qui ont été assassinés lors du massacre du 4 juin. Les Chinois du continent y ont aussi participé, y compris des personnes venues spécialement à Hong Kong de Chine pour cet événement en soutien aux mouvements patriotiques en Chine, a affirmé l’Alliance de Hong Kong, organisateur de l’évènement.

À Macao, une autre veillée aux chandelles à la fontaine centrale de l’église de Notre-Dame du Rosaire, a attiré plus de deux cents personnes.

À Taiwan, le président Ma Ying-jeou a appelé Pékin, dans une déclaration, affirmant que la Chine doit respecter les droits de l’homme et mettre en œuvre des réformes politiques si elle veut intégrer la communauté internationale. La première étape vers la réforme politique devrait être la tolérance envers les dissidents et l’appréciation de leur valeur dans la société. Ma a déclaré espérer la libération immédiate de Liu Xiaobao et d’Ai Weiwei.

Les États-Unis ont appelé la Chine à libérer les opposants et à respecter les droits basiques de ses citoyens.

Le porte-parole du département d’État, Mark Toner a déclaré: «Nous demandons au gouvernement chinois de fournir le compte public le plus exact possible, de ceux qui ont été assassinés, détenus ou portés manquants et de cesser le harcèlement en cours des participants aux démonstrations et des familles des victimes».

Toner a aussi appelé la Chine à libérer tous ceux qui étaient détenus par la force,  placés en résidence surveillée au cours de ces derniers mois, ou disparus, alors que la Chine a pris des actions en désaccord avec les droits reconnus universellement.

Nancy Pelosi, chef de file du parti démocrate à la chambre basse, a déclaré: «Aujourd’hui, l’esprit de Tiananmen vit sur les cœurs et les esprits de ceux qui continuent la lutte à la fois en Chine et à l’étranger».

Nancy Pelosi a appelé à la libération du lauréat du Nobel, Liu Xiaobo, de l’activiste Liu Xianbin, de l’artiste Ai Weiwei et des avocats Tang Jitian, Teng Biao, Jiang Tianyong et Gao Zhisheng.

En Chine continentale

Auparavant The Epoch Times a rapporté qu’en Chine continentale, les fonctionnaires du Parti communiste chinois ont approché les membres de l’organisation Mères de Tiananmen, offrant des compensations pour les membres de leur famille assassinés lors du massacre de la place Tiananmen. Les mères ont décliné la proposition et affirmé qu’elles voulaient un dialogue ouvert avec le gouvernement en tant que groupe, de plus elles veulent des comptes.

Les internautes ont développé des codes secrets pour le massacre du 4 juin afin d’éviter la censure du régime. Une des phrases codes utilisées par un groupe de Hong Kong afin de produire vingt mille badges commémoratifs, disait «35 mai», avec une bouteille renversée et un cerf mort - ayant le même son que «Réhabilitez les victimes du massacre du 4 juin».

Le journal hong-kongais Ming Pao explique qu'au cours des quatorze années écoulées, les insignes du 4 juin ont été créés à Hong-Kong et que pour la première fois ils viennent de Chine continentale.  

Les organisateurs de la Révolution chinoise du Jasmin ont aussi appelé la population à «sortir faire un tour» le 4 juin. Cependant le régime chinois, échaudé par les dernières manifestations violentes en Mongolie intérieure a intensifié les mesures de sécurité et a placé de nombreuses personnes liées au mouvement du 4 juin en résidence surveillée.

Afin d'empêcher l'émergence d'une Révolution de Jasmin en Mongolie intérieure, les autorités y ont augmenté les forces de sécurité et ont renforcé le blocus de l'information. Selon la télévision New Tang Dynasty, la situation est toujours très tendue à Hohhot, où les enseignants et les étudiants sont restreints dans leurs déplacements pour entrer et  sortir du campus universitaire.

Sur Tweeter, Blogger @ Wusangui de Mongolie intérieure a posté le règlement d'urgence de son école pour le 4 juin: «Du 4 au 8 juin, un système de formulaire en trois parties sera mis en place. Les étudiants, le gardien et l'école auront tous une copie du formulaire. Vous quittez l'école de 7 heures à 11 heures, mais seul le formulaire en trois parties sera votre preuve d'innocence».  

Radio Free Asia et Apple Daily rapportent que les troupes de la 38e armée, celle qui avait reçu l'ordre d'écraser le mouvement étudiant en 1989 ont été déployées en Mongolie intérieure et se tiennent prêtes. Li Tianxioa, un analyste politique pour New Tang Dynasty rapporte que «au cours d'un meeting du gouvernement le 30 mai, le président Hu Jintao a ordonné [à l'armée de garder] un contrôle sans faille de la société». Li poursuit: «L'accès des militaires à Internet est soumis à un contrôle strict des responsables militaires. Le régime chinois est de nouveau prêt à sévir contre le peuple et il utilise les mêmes tactiques qui lui ont servi pour le massacre du 4 juin» .

Pour Li, le régime chinois est empêtré dans un dilemme. D'un côté le peuple chinois réclame de plus en plus la vérité et des réparations pour les victimes du 4 juin. De l'autre côté, le régime chinois au cours des 60 années de son règne a tué tellement de vies qu'il n'a aucun moyen de réparer ce qu'il a fait. «Le massacre du 4 juin est par conséquent un nœud gordien que le régime n'ose pas toucher, à plus forte raison résoudre», affirme Li.

L'appel du gouvernement américain à Pékin pour libérer les dissidents et reconnaître sa responsabilité dans la répression des victimes de Tiananmen a été condamné par la Chine pour qui les commentaires accusateurs des États-Unis à l'encontre du gouvernement chinois sont sans fondement. Selon le média d'État Xinhua, Hong Lei, porte-parole des Affaire étrangères chinoises a déclaré: «Nous  pressons les Américains de cesser leurs partis pris politiques et de corriger leurs mauvaises pratiques afin d'éviter de perturber les relations sino-américaines».

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.