Depuis sa libération sous caution, Ai Weiwei,  cet artiste réputé pour son franc-parler,  n’a toujours rien dit sur ce qui lui est arrivé au cours de ses 61 mois de détention. Même le compte Twitter de l’artiste n’a pas été mis à jour depuis la période de son arrestation, il y a deux mois.

Ai Weiwei a brièvement rencontré des journalistes hors de son domicile, jeudi matin. Mais il n’a fourni que des informations basiques sur les conditions de sa libération sous caution.

«Désolé, je ne peux donner d’entretien, je suis simplement venu voir chacun. Je n’ai aucun moyen de le faire, vous connaissez ma situation», a-t-il déclaré.

«Êtes-vous forcé de rester chez vous ou avez-vous la possibilité de sortir et de vous rendre dans les environs?», lui a demandé un journaliste.

 Suite à cette question, l’artiste, a précisé: «Je ne peux pas quitter Pékin».

Ai Weiwei a été mis en détention avec quatre associés en avril, à l’époque où le régime chinois, effrayé par les révolutions du Moyen-Orient, arrêtait les dissidents dans toute la Chine. Ce fut l’une des répressions les plus sévères de ces dernières années à l’encontre des opposants.

Ai a été accusé d’évasion fiscale, cependant les groupes de droits de l’homme affirment que la motivation réelle derrière cette arrestation,  était de faire taire les critiques de l’artiste à l’encontre du régime communiste au pouvoir.

Nicholas Bequelin, basé à Hongkong et spécialiste de l'Asie à Human Rights Watch (HRW), a expliqué: «Le but était de le réduire au silence et les autorités l’ont atteint. Il a été libéré sous caution, ce qui signifie qu’il ne peut donner d’entretien aux médias. Il a probablement été obligé de signer une autorisation affirmant qu’il ne révèlera rien de ce qui s’est produit durant les 61 jours où il s’est trouvé sous la garde à vue de la police. Il envoie aussi un message clair aux autres artistes et critiques du gouvernement en Chine, selon lequel celui-ci peut arrêter n’importe qui, n’importe quand et donc, de ne pas critiquer le gouvernement».

Les groupes des droits de l’homme ont avancé qu’Ai Weiwei était placé en résidence surveillée, cependant la réponse officielle du régime chinois était qu’il était confiné à Pékin. Les observateurs affirment que l’artiste se trouve sous étroite surveillance.

Zhang Weiguo, directeur de la publication de Trend Magazine à Hong Kong, a jouté: «Un reportage affirme qu’un véhicule de police s’est arrêté à l’extérieur de la porte d’entrée d’Ai Weiwei et a installé une grande caméra face à la porte. En Chine, la différence entre la prison intérieure et la prison extérieure n’est simplement qu’une différence entre de grands murs et de petits murs. La totalité de la Chine est une gigantesque prison».

L’organisation des droits de l’homme, Amnesty International a affirmé que bien qu’Ai soit maintenant libéré, trois de ses associés restent en détention secrète. La directrice d’Amnesty International pour la région Asie-Pacifique, Catherine Baber, a affirmé dans une conférence de presse que « le moins célèbre d’entre eux court le plus grand risque». Elle a demandé leur libération immédiate.

Ai Weiwei et ses associés se trouvaient parmi au moins 130 activistes, avocats et bloggeurs, détenus ou harcelés depuis février, par les autorités chinoises.

Pour avoir accès à cette information en vidéo:

http://fr.ntdtv.com/ntdtv_fra/actualite/2011-07-01/615161790960.html