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Des espèces d’oiseaux menacées d’extinction sur le territoire français

Écrit par Heloïse Roc, la Grande Époque
04.06.2011
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  • Le macareux moine est une espèce d'oiseau marin vivant en haute mer, sauf lors de sa reproduction. Il niche alors sur les îles ou sur des falaises.(攝影: / 大紀元)

Le Muséum d'histoire naturelle, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et les divers organismes de protection des oiseaux, indiquent une situation préoccupante pour les oiseaux en France métropolitaine. La menace de leur disparition est évaluée à 568 espèces sur le territoire.

Parmi ceux-ci, 26% sont des espèces d’oiseaux nicheurs vivant en France et plusieurs espèces sont migratrices. Ainsi un oiseau nicheur sur quatre est menacé d’extinction: sur 277 espèces françaises, 73 d’entre elles pourraient disparaître. Ce chiffre est plus élevé en France qu’au niveau mondial (12% de risque d’extinction).

Selon les organismes responsables de l’étude les causes du déclin seraient la surproduction agricole, l’urbanisation et l’assèchement des zones humides entraînant la disparition des haies, des fourrés et des prairies naturelles.

Les espèces les plus menacées, sont en premier lieu:

Le râle des genêts

Selon la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), autrefois il était fréquent d’entendre son chant sonore dans les prairies alluviales. Il signifiait la présence de nombreux râles de genêts nicheurs. Aujourd’hui, il est devenu très rare. Il s’est établi dans quelques grandes vallées alluviales comme la Loire et la Saône. Actuellement on compterait environ 500 mâles chanteurs dont la moitié est localisée en basses vallées angevines, non loin de la ville d’Angers. Dans les années 1990, on comptait alors environ 1.300 chanteurs en France.

Les raisons de son déclin sont les fauches de prairies trop précoces. Comme le râle des genêts établit son nid au sol vers la mi-mai dans les herbages, les femelles n’ont pas terminé leur couvaison avant la fenaison. C’est ainsi qu’on trouve régulièrement des femelles mortes sur leur couvée, n’ayant pas voulu abandonner le nid. En effet, la femelle s’occupe seule de la nidification pendant 16 à 19 jours. Elle ne s’absente du nid que pour se nourrir et dans l’environnement proche. C’est à ce moment que le râle et sa couvée sont les plus menacés.

Au XIXe siècle, il était très répandu. Il est actuellement en voie de disparition même à l'échelle mondiale. Certains pays organisent des programmes visant à protéger le râle des genêts et son habitat. En Suisse par exemple, sa population a ainsi légèrement augmenté entre 1995 et 2005. Il est recommandé aux agriculteurs de ne pas faucher la prairie de manière conventionnelle, ceci pour permettre aux oiseaux d’assurer leur retrait.

La pie-grièche à poitrine rose

La pie-grièche à poitrine rose est un passereau nicheur, qui devient rare en France et qui risque de disparaître. Il est actuellement classé en grand danger. Il ne resterait que 30 à 40 couples sur notre territoire d’après la liste rouge nationale de l’UICN. Cependant, cette espèce a connu des déclins successifs se traduisant par une réduction de la taille de population et une contraction de son aire de distribution. Les populations européennes sont fragmentées, notamment dans la partie occidentale de son espace de répartition (Espagne, France, Italie). L’observation indique que la diversité génétique est plus faible dans les populations de petite taille ou marginales, comme la population espagnole mais certainement aussi française. Donc, la diversité génétique limitée entraîne un déclin rapide d’une population et laisse augurer d’une extinction proche des populations les plus fragiles et isolées géographiquement.

Le pingouin torda et le macareux moine

Le pingouin torda et le macareux moine sont les plus menacés des oiseaux marins, on ne comptait plus qu'une trentaine de couples en 2006 contre 500 en 1960. Les équipes de l'UICN et du Muséum donnent des raisons : «Les pollutions dues aux hydrocarbures et la réduction des ressources alimentaires liée au changement climatique affectent les oiseaux marins, comme le pingouin torda et le macareux moine. Les tirs au fusil et l'empoisonnement par des appâts toxiques menacent les rapaces, pourtant protégés, comme le milan royal».

Malgré que le pingouin torda soit une espèce protégée en France, son effectif est en diminution. Par contre l’espèce se porte assez bien dans le reste de l'Europe. L’effectif européen avoisinerait les 500.000 couples. En France, le petit pingouin a été particulièrement vulnérable lors des marées noires ou des dégazages, car il plonge en dépit de la pollution des eaux. La population hébergée en Bretagne compterait environ 25 couples vivant sur les îles bretonne, sur la réserve des Sept-Îles.

Par contre, au début du XXe siècle, les macareux comptaient encore 10.000 à 15.000 individus, mais des chasseurs venus de Paris les massacrèrent, n'en laissant environ qu’un millier de couples. La chasse et le braconnage ont été une autre cause de disparition et de régression. La Ligue française pour la protection des oiseaux a permis de fonder la réserve des Sept-Îles pour sauver cette colonie. Cette réserve naturelle est située dans les Côtes-d'Armor, en face de Perros-Guirec, en Bretagne. C’est une réserve pour la conservation de la nature. Elle a été créée par l'arrêté du 18 octobre 1976 pour la protection des oiseaux.

Quinze espèces migratrices en danger et fragilisées

La France détient une responsabilité particulière sur les menaces pesant sur les espèces migratrices. Parmi les quinze espèces migratrices en danger ou vulnérables, l'UICN et le Muséum citent le phragmite aquatique : «C’est un passereau, un petit migrateur classé vulnérable, il est victime de la dégradation des milieux humides qui affecte ses haltes migratoires».

Les organisateurs citent les effets du changement climatique : «Le changement climatique entraîne également le glissement vers le nord des aires d'hivernage de certaines espèces, non menacées à l'échelle mondiale, mais qui ne sont désormais plus observées en métropole qu'en très faibles effectifs». C'est ainsi le cas de la macreuse brune et du cygne de Bewick qui sont tous les deux classés «en danger».

La macreuse brune

C’est une espèce de canard, un plongeur marin, elle est migratrice et niche en Scandinavie. La macreuse brune descend le long des côtes pour hiverner jusqu'en Espagne. Les mouvements migratoires ont lieu de septembre à novembre puis de mars à juin. Ce canard fréquente nos baies et les marais côtiers l’hiver. Il niche dans des lieux variés, de la toundra au sous-bois des forêts nordiques. Il se trouve habituellement à proximité de l'eau.

  • L’hirondelle rustique est un petit passereau migrateur vivant sur tous les continents. Elle est également connue sous le nom d'hirondelle de cheminée.(攝影: / 大紀元)

Le cygne de Bewick

Le cygne de Bewick est une sous-espèce sibérienne du cygne siffleur. Elle est menacée par les activités humaines qui dégradent son environnement naturel. Elle bénéficie d'importantes mesures de protection, notamment au niveau des sites d'hivernage et de nidification car les cygnes ne retrouvent plus leurs sites traditionnels d'hivernage, trop souvent transformés. Les sites de nidification dans la toundra sibérienne étaient idéals, mais actuellement les volatiles sont menacés par les travaux d'extraction du gaz et du pétrole.

Des actions d’espoir

Toutefois, l'UICN et le Muséum rassurent et mettent en avant des résultats encourageants d’actions de conservation.

«La protection des rapaces, des hérons et des oiseaux coloniaux a permis des reconquêtes encore inespérées il y a 40 ans. Les actions de protection des zones humides engagées depuis trois décennies ont contribué à améliorer la situation de certaines espèces d'oiseaux d'eau.» Les organisations espèrent que leurs projets d’habitats pour les volatiles porteront leurs fruits : «Les plans nationaux d'action, mis en place récemment, devront permettre d'accentuer les efforts déployés pour les espèces les plus menacées», ajoutent les organisateurs.

Les hirondelles

La LPO s’inquiète pour les hirondelles et les martinets car, entre 1989 et 2009, les effectifs d'hirondelles de fenêtre ont chuté de 41% et ceux du martinet noir de 6%. Cette année, l'association a d'ores et déjà constaté leur arrivée plus tardive et en moins grand nombre. La LPO pense que «ce phénomène est sans doute consécutif à la vague de froid et de pluie très marquée qui a touché plusieurs régions au printemps 2010».

La vague de froid a entraîné une mortalité très importante, voire record. En effet, ce sont des milliers d'individus adultes, capables de se reproduire ou en train de couver, notamment en Auvergne et dans le Limousin, qui ont disparu.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.