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La Grèce sous pression intense menacée du gel de l’aide du FMI

Écrit par Lauren Smith, La Grande Époque
08.06.2011
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  • George Papaconstantinou, le ministre grec des Finances à Bruxelles le 16 mai 2011. (Staff: GEORGES GOBET / 2011 AFP)

Sans le soutien financier de l’Union européenne et du FMI la Grèce est incapable d’honorer ses obligations financières.

A l’approche de la publication début juin du rapport trimestriel sur le programme d’ajustement de la Grèce, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro Jean-Claude Juncker a affirmé que le Fonds monétaire international (FMI) pourrait ne pas poursuivre son plan de soutien financier à la Grèce. Pour des raisons d’absence de l’assurance que l’Union européenne est en mesure d’apporter une aide supplémentaire au gouvernement hellénique du fait du retard dans son programme d’ajustement, l’institution de Washington pourrait ne pas effectuer le versement à Athènes de 3,3 milliards d’euros prévu fin juin.

Les divergences politiques entre l’Union européenne, les Allemands et la Banque centrale européenne (BCE) sur l’engagement européen à soutenir la Grèce, puis les craintes de restructuration inévitable ou de défaut de la dette grecque se sont amplifiées récemment. Il est généralement admis par de nombreux experts que le gouvernement grec n’a pas suffisamment fait d’efforts pour introduire les réformes et améliorer le fonctionnement de l’économie. L’aide financière versée à l’égard de la Grèce semble n’être utilisée que pour permettre au pays de gagner du temps au lieu de tenir ses engagements budgétaires et rééquilibrer sa croissance.

«Il y a des conditions et des critères à remplir pour le versement des fonds»

Le FMI n’est pas susceptible de prêter à un pays qui n’a pas les moyens de le rembourser, et en particulier de ne pas être en mesure de fournir un plan de financement de sa dette à douze mois, ce qui est le cas de la Grèce à l’heure actuelle. La Grèce se trouve devant de grandes difficultés financières sans possibilité d’emprunter sur le marché à moyen ou long terme.

Le pays est a priori loin de se conformer au programme d’ajustement de ses finances publiques qui constituent la contrepartie à l’aide financière qu’elle reçoit. «Il y a des conditions et des critères à remplir pour le versement des fonds et nos fonctionnaires en collaboration avec leurs homologues européens sont à Athènes actuellement en train d’en discuter avec les autorités grecques», a dit John Lipsky, le directeur général par intérim du FMI, lors de l’entretien à Deauville vendredi dernier, selon Bloomberg.

La Grèce est loin d’atteindre ses objectifs de réduction des déficits liés au plan d’aide de 110 milliards d’euros octroyés en 2010 par la «Troïka» : Union européenne, FMI et Banque centrale européenne. Le déficit grec s’est élevé à 10,5% du PIB en 2010 - contre un objectif de 8,1% - et doit descendre à 7,6% en 2011 pour atteindre les objectifs posés par le plan de sauvetage financier.

Pour poursuivre le versement d’une cinquième tranche d’un prêt de 30 milliards d’euros accordé initialement par le FMI, l’institution de Washington devrait probablement imposer au gouvernement hellénique de nouvelles conditions. Le chef de mission du FMI à Athènes, Paul Thomsen a déclaré le 18 mai lors d’une conférence dans la capitale grecque que «le programme ne restera pas sur les rails si les réformes structurelles ne sont pas fermement dynamisées ces prochains mois».

Parmi ses engagements, la Grèce devait aussi réaliser un large programme de privatisations et de cession d’actifs qui pourraient rapporter 50 milliards d’euros au total d’ici à 2015. Sous la pression de ses créanciers, le ministre grec des Finances, George Papaconstantinou, a informé au début de la semaine dernière une première vague de privatisations et a envoyé ce jeudi à Deutsche Telecom un courrier annonçant sa décision d’exercer l’option de vente de 10% d’OTE, l’opérateur public de télécom grec. Deutsche Telecom détient près de 30% du capital d’OTE et dispose d’une option de rachat d’ici à décembre 2011. D’autres annonces de cession de participations et de ventes des actifs immobiliers de l’État grec sont attendues.

Si la Grèce n’entreprend pas des efforts et ne change pas de modèle économique, la probabilité d‘une restructuration de sa dette se renforcera. Dans le scénario où le FMI n’obtient pas les assurances nécessaires au déblocage de son prêt et les Européens n’arrivent pas à une solution de «solidarité», les conséquences seront dramatiques pour le système bancaire européen et les investisseurs détenteurs de la dette grecque avec à la clef le risque systémique majeur et des banqueroutes en cascade.

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