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Les énergies éolienne et solaire peuvent-elles remplacer le nucléaire?

Écrit par Nicholas Zifçak, La Grande Époque
28.07.2011
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  • Le parc de production éolien installé en France fin 2010 est estimé à 5.600 MW selon un rapport de l'ADEME. Cependant, l'objectif français était de u00abproduire 21% de sa consommation d’électricité à partir de sources renouvelables en 2010», ce qui imposait la mise en place d'au moins 10.000 MW soit (6.000 à 9.000 éoliennes).(攝影: / 大紀元)

La catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon a déclenché un sentiment anti-nucléaire dans le monde et de nombreux États se questionnent: le nucléaire représente-t-il toujours la solution permettant la réduction du CO2 sur notre planète? La chancelière allemande Angela Merkel avait suite à cette vague anti-nucléaire annoncé que l'Allemagne arrêterait tous ses réacteurs nucléaires d'ici à 2022. En effet, la catastrophe de Fukushima a bouleversé l’Allemagne qui a temporairement fermé les sept centrales les plus anciennes pour un contrôle, puis a annoncé que ces sept centrales allaient fermer définitivement.

Assurément, le sentiment anti-nucléaire s’est largement répandu en Allemagne, depuis la catastrophe de Tchernobyl, mais jusqu'à présent le parti d'Union démocratique chrétien de Merkel avait toujours hésité à accorder l'arrêt total du nucléaire. Pourtant le Parti vert allemand a toujours insisté et ceci depuis des années sur la fermeture des centrales nucléaires.

L’Allemagne et le Japon unis dans un même objectif

Le Premier ministre japonais Naoto Kan a lui aussi annoncé que son gouvernement était en train de réétudier son programme énergétique. Bien avant la catastrophe de Fukushima, le Japon prévoyait d'étendre son parc nucléaire afin de couvrir 50% des besoins énergétiques du pays d'ici à 2030. Il en couvrait alors à peine 30%. En effet, le nucléaire était en passe de devenir la solution alternative aux carburants fossiles pour réduire les émissions de CO2. Mais, aujourd’hui le nouveau programme de Naoto Kan appelle à trouver des sources d'énergie renouvelables pour couvrir 20% des besoins énergétiques d'ici à 2020.

Le Japon et l'Allemagne, déjà engagés dans l'exploitation des énergies renouvelables, comptent poursuivre leurs efforts afin de respecter leurs promesses de réduire les émissions de CO2. L'Allemagne tire environ 17% de son énergie des éoliennes, de centrales hydroélectriques, de champs solaires et de digesteurs de biogaz. 10% environ de l'énergie du Japon vient des énergies renouvelables.

Allier progressivement de nouvelles technologies aux anciennes

Mais les experts du secteur énergétique doutent qu'il soit aussi aisé d'effectuer cette transition. Il est facile d'aligner de beaux chiffres ronds comme objectifs d'extension de la production d'énergies renouvelables, mais il n'est pas aussi facile d'atteindre ces objectifs, commente Kenneth Green, un scientifique environnemental de l'Institut américain de l'Entreprise. «Passer d'une source d'énergie à une autre demande des dizaines d'années», souligne-t-il. Selon lui, il s'agirait d'allier progressivement de nouvelles technologies et ceci au fur et à mesure que les anciennes centrales fermeraient. Les centrales nucléaires fonctionnent depuis 40 ou 50 ans et les entreprises de service public ne souhaitent pas les fermer tant qu'elles peuvent servir.

Le Japon va faire de l'énergie solaire un des piliers de sa nouvelle politique, mais pour l'instant la capacité de production solaire du Japon ne s'élève qu'à 2.150 mégawatts. C'est moins de la moitié de la capacité de la centrale de Fukushima, un des 51 réacteurs (deux sont en constructions et 12 autres étaient programmés avant la catastrophe du 11 mars.) L'investissement direct en énergies renouvelables, que ce soit pour installer des éoliennes ou des panneaux solaires, coûte de l'argent et tant que le coût des éoliennes et des panneaux solaires n'aura pas baissé, il sera difficile d'augmenter rapidement la part de production en énergies renouvelables.

Les changements énergétiques représentent un coût

Au Japon, les subsides alloués par le gouvernement actuel ramène le coût d'achat et d'installation d'un système solaire domestique de 14.200 à 12.700 euros. Dans certains États américains, les subventions régionales et fédérales baissent ce coût jusqu'à 7.000 euros.

Selon le service d'information du département américain des énergies, l'énergie solaire aux États-Unis coûte entre 11 et 23 centimes d'euros le kilowatt/heure. Le coût moyen de l'énergie aux États-Unis en 2010 s'élevait à 8,5 centimes d'euro le kilowatt/heure pour les particuliers, un peu moins pour les commerçants et les industries. Selon les informations du Département de l’Énergie américaine, en 2008, les sources d’énergie renouvelable fournissaient 2% de la production d’énergie japonaise pour 8% d’origine hydroélectrique.

Lors du G8 à Deauville le Premier ministre japonais M. Naoto Kan a annoncé des mesures pour installer des panneaux solaires sur toute structure adaptée ; il déclarait également que le Japon travaillerait à réduire les coûts de cette technologie. L’objectif est de réduire les coûts d’un tiers d’ici à 2020, et de six d’ici à 2030.

L’accroissement des marchés du solaire et de l’éolien réduira les coûts

Le fait que le Japon prévoit de développer les énergies renouvelables à un rythme plus soutenu qu’initialement fera croître les marchés du solaire et de l’éolien et induira des innovations pour améliorer les rendements énergétiques et pourra ainsi réduire les coûts.

Monique Hanis, porte-parole de la SEIA (Association des Industries de l’Energie Solaire) basée à Washington DC, déclare : «Le nouvel accord Japon-Allemagne pour développer rapidement les énergies renouvelables va favoriser l’accroissement de ces technologies.» Nécessairement, l’augmentation de la demande aidera l’industrie à grossir plus rapidement, dynamisant la production, la concurrence et diminuant ainsi la réduction des coûts. Le marché de l’énergie solaire est déjà en train de grossir à une vitesse incroyable, passant de 3,9 millions en 2009, à 6 millions de dollars en 2010, la croissance de production est de 67%. Ainsi, entre le début de l’année 2010 et la fin de l’année, le coût d’une installation solaire a diminué de 20%, selon une enquête de l’association SEIA.

Stockage distribution et inconstance de production

Cependant, l’utilisation massive d’énergie «verte» est confrontée au fait que le soleil et le vent ne sont intrinsèquement pas fiables car inconstants. De plus, si les sources d’énergie renouvelables veulent jouer un rôle majeur dans la mixité énergétique, elles devront être en mesure de répondre à des pics de consommation. Ces deux contraintes rendent le problème insoluble, induisant à une plus grande échelle des fluctuations incontrôlables. Ces énergies ne sont pas disponibles à la demande, il est donc nécessaire de compenser, en disposant de moyens de stockage suffisants, auprès du consommateur, du producteur, ou via un réseau d'échange.

Pour pallier ces inconvénients, on devrait conserver une centrale au charbon qui fonctionnerait à 50% de son rendement. Pour compenser un ciel nuageux ou une période sans vent, la centrale au charbon est alors mise à plein régime, les émissions de CO2 n’ont pas de réduction substantielle et les centrales aux énergies vertes ne fonctionnent pas de manière optimale. Quelles seront les conséquences de l’utilisation massive de ces énergies renouvelables? la question reste donc ouverte.

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