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Lutte mondiale contre la désertification et préservation de la biodiversité

Écrit par Heloise Roc, La Grande Epoque
03.07.2011
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  • Un paysage de Madagascar: la désolation de la déforestation. (Wikipédia)(攝影: / 大紀元)

A l'occasion de la Journée mondiale contre la désertification, Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'ONU, a déclaré que les habitants des zones arides, qui occupent plus de 40% des terres dans le monde, sont parmi les plus pauvres. Il demande aux citoyens du monde de leur accorder une attention spéciale: «Souvent, ils ne disposent que de terres dégradées qui ne produisent plus assez pour les nourrir. Alors que nous nous efforçons d'atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, nous devons accorder une attention particulière à ce milliard d'hommes, de femmes et d'enfants oubliés.»

Le Secrétaire général a rappelé que 2011, élue «Année internationale des forêts», a été un moyen d'attirer l'attention sur la valeur et la perte qu'occasionne la disparition des forêts au niveau humain, économique et écologique. Il ajoute: «Cette initiative est particulièrement importante du point de vue des zones arides, des écosystèmes dont les principales composantes sont les forêts sèches et les zones d'arbustes.»

42 % des forêts sont sèches

Le terme de «forêts sèches» est donné à l’ensemble des formations forestières qui se développent dans un climat sec (moins de 1.100 millimètres de pluie par an). Les forêts sèches sont en général soumises aux alizés desséchants et à une saison sèche qui dure au moins six mois par an. La forêt tropicale sèche est en général soumise à un climat à saisons alternées, c’est-à-dire avec une saison sèche et une saison des pluies.

Ban Ki-moon explique: «42% des forêts tropicales et subtropicales de la planète sont des forêts sèches». Le Secrétaire général de l’ONU met en cause les pratiques agricoles qui jouent un rôle sur le recul des forêts et la dégradation des sols. Il déplore également que «les collectivités ou les autorités se rendent vraiment compte de l'importance qu'ils revêtent pour le bien-être et la prospérité de la société seulement quand ces écosystèmes sont mis en péril».

Inverser la tendance

Le Secrétaire de l’ONU ajoute: «La gestion, la protection et l'exploitation durable des forêts sèches se trouvent au cœur de la lutte contre le déboisement. Le reverdissement du Sahel et d'autres initiatives mises en œuvre avec succès partout dans le monde montrent que les sols abîmés peuvent être remis en valeur grâce à l'agroforesterie et à d'autres pratiques écologiquement rationnelles. Nous devons reproduire ces projets à plus grande échelle et en faire largement connaître les résultats».

Des fonds financiers se mettent en place. Ils ont pour but d’accroître la résilience des populations des zones arides. Ils encourageront les populations à rendre les terres arides productives, «afin qu'ils prospèrent et que d'autres suivent leur exemple», explique Ban Ki-moon. Il a rappelé de ne plus regarder les zones arides comme improductives ou risquées. «Nous devons changer cette façon de voir les choses pour que les zones arides cessent d'être des déserts qu'aucun investissement ne vient jamais irriguer.»

Les forêts sèches de Madagascar menacées

Il est surprenant de voir que la Banque mondiale vient d’accorder le déblocage d’un financement de 52 millions de dollars au profit de l’environnement, fragile de Madagascar. «Madagascar est l’un des pays les plus pauvres du monde, mais également l’un des plus riches en ressources naturelles», indique Haler Bridiez, directrice-pays de la Banque mondiale pour Madagascar. «La biodiversité de Madagascar est une ressource considérable à l’échelle mondiale et un bien public irremplaçable. Nous n’avons pas d’autre choix que de la protéger». Ce financement additionnel, d’un montant de 52 millions de dollars, permettra d’accroître les efforts de conservation dans 30 parcs nationaux et trois nouvelles aires protégées, couvrant une superficie totale de 2,7 millions d’hectares.

Des moyens de subsistance alternatifs durables

Les études scientifiques avancent que Madagascar a déjà perdu 90% de son couvert forestier originel. Une déforestation massive principalement due à la culture sur brûlis, à la production de charbon de bois et au recours aux bois de chauffage. C’est une destruction inquiétante car Madagascar est le refuge de 5% des espèces animales et végétales de la planète, dont plus de 70% sont endémiques. Or, à la déforestation et aux menaces qui pèsent sur l’habitat naturel de ces espèces, s’ajoutent d’autres fléaux tels que l’érosion et la sédimentation des récifs coralliens, dues notamment aux effets du changement climatique.

«Le rapport du WWF met en évidence les écosystèmes uniques et irremplaçables qui existent à Madagascar. L’organisation travaille dur pour établir un réseau de zones de protection à travers l'île et promouvoir des moyens de subsistance alternatifs durables, qui aideraient les gens à vivre en harmonie avec le monde naturel qui les entoure. Les consommateurs peuvent jouer un rôle vital, et nous essayons donc de les sensibiliser au commerce illégal du bois [exotique]», a expliqué Mark Wright, du WWF.

Déforestation : des problèmes d’érosion

La déforestation entraîne des problèmes d’érosion et une perte des terres arables, ainsi qu’une accumulation de sédiments dans les rivières et les estuaires qui réduisent l’habitat des espèces marines. Au bout de la chaîne, paysans et pêcheurs perdent leur source de revenus. La déforestation accroît également les émissions de gaz à effet de serre. Selon le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evo-lution du Climat (GIEC) les émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation représentent environ 15% du total des émissions globales.

Le programme holistique de conservation des forêts à Madagascar, d’une durée initiale de quatre ans, vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre résultant de la déforestation et de la dégradation des forêts à Madagascar. Ce programme est financé par Air France par l’intermédiaire de la Fondation française GoodPlanet et mené sur le terrain par le WWF. Il contribuera également à améliorer les conditions de vie des communautés locales et à préserver la biodiversité unique de l’île. Le projet couvre une zone de plus de 500.000 hectares (390.000 hectares de forêt tropicale humide et 125.000 hectares de forêt sèche épineuse).

Des espèces uniques, non connues

Selon le rapport, plus de 600 nouvelles espèces de plantes et d’animaux ont été découverts ces onze dernières années sur l’île de Madagascar. Entre 1999 et 2010, 41 mammifères, 61 reptiles, 69 amphibiens, 17 poissons, 42 invertébrés et 385 plantes ont été recensés.

Parmi cette extraordinaire biodiversité, se trouve le plus petit primate du monde, un lémurien. Il est localisé dans le Parc national de Kirindy Mitea dans l’ouest du pays. Ce petit animal étonnant ne mesure que dix centimètres de long pour un poids plume de trente grammes seulement.

L’organisation WWF ne manque pas de notifier la fragilité de la biodiversité à Madagascar: «Nous pensons que nous avons une bonne connaissance du milieu naturel et de ce qui s’y trouve mais le fait que nous puissions aller dans ces endroits pour y trouver, régulièrement, de nouvelles espèces suggère que nous ne connaissons pas la moitié de ce qui s’y trouve», a déclaré Mark Wright, conseiller scientifique du WWF britannique. Il a également ajouté que cela renforçait son désir de protéger ces écosystèmes afin de ne pas les détruire avant même de reconnaître ce qu’ils renferment.

Les lémuriens espèces endémiques de Madagascar

Toutes les espèces de lémuriens sont des primates endémiques de Madagascar. Elles comptent le plus petit primate du monde, le Microcèbe de Mme Berthe qui pèse 30 grammes, jusqu'à l'Indri, qui peut peser jusqu'à 9,5 kilogrammes. Toutefois, les espèces récemment éteintes étaient d’une taille beaucoup plus grande. En 2010, cinq familles, 15 genres et 101 espèces et sous espèces de lémuriens étaient officiellement reconnus.

Près de 45% des lémuriens sont considérés comme disparus, c'est-à-dire que les données disponibles ne sont pas suffisantes pour l'évaluation correcte de l'état de conservation à prendre. Cette situation implique que des lémuriens risquent de s'éteindre avant même d'être découverts. Jusqu'à présent, 15 espèces de lémuriens ont été déjà enregistrées comme espèces disparues. La liste rouge de l'UICN basée sur 71 espèces de lémuriens fait état que 63% sont menacés d'extinction, 11% dans une situation critique, 16% en danger et 18% sont vulnérables.

Le docteur Jonah Ratsimbazafy, primatologue et secrétaire général du Groupe d'étude et de recherche sur les primates de Madagascar, dit que c'est la conservation de l'habitat des lémuriens qui pose des problèmes aux chercheurs. «Par exemple, après un an de recherche en laboratoire, les chercheurs sont revenus dans la forêt pour continuer les études mais... la forêt n'était plus là», a précisé le primatologue.

101 espèces de lémuriens

Actuellement, les scientifiques recensent près de 101 espèces de lémuriens dans tout Madagascar. La nouvelle technique basée sur l'étude génétique permet aux chercheurs d'approfondir la connaissance sur ces primates. Ce procédé augmente le nombre des sous espèces qui n'ont pas été détectées par la technique basée sur l'étude morphologique.

La recherche sur les lémuriens est d'une importance capitale dans la stratégie de développement économique du pays. La menace de disparition de ces animaux constitue un indicateur de danger pour la Grande île tout entière. Les impacts négatifs de la déforestation concernent non seulement les lémuriens, mais aussi toute la biodiversité, jusqu'au changement climatique et au bouleversement du système de production. La perte d'habitat pour les lémuriens entraîne la sécheresse, l'invasion des criquets, la faim et la pauvreté, comme c'est le cas dans la partie sud de Madagascar.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.