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La mère d’Ai Weiwei parle de la détention de son fils

Écrit par Liang Xing, NTD Télévision
31.07.2011
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  • L’artiste chinois Ai Weiwei parle aux journalistes à l’extérieur de son studio à Pékin, le 23 juin 2011 (Peter Parks/AFP/Getty Images)(攝影: / 大紀元)

  Merci aux médias pour leur soutien: «Je ne suis pas seule»

Le 3 avril, l’artiste et dissident chinois Ai Weiwei a été arrêté à l’aéroport de Pékin alors qu’il se préparait à embarquer dans un avion à destination de Hong Kong. Plus tard, il a été accusé d’évasion fiscale: une accusation que ses sympathisants pensent n’être simplement qu’un prétexte pour le réduire au silence.

Alors qu’Ai Weiwei était détenu, aucun fonctionnaire chinois n’a daigné expliquer à sa famille où il était détenu, encore moins, ne lui a laissé des opportunités pour lui rendre visite.

Cette incertitude a ajouté à l’épreuve que Gao Ying, la mère d’Ai Weiwei, âgée de 77 ans, a subi. Dans son entretien avec NTD, elle a remercié les médias du monde pour leur soutien alors que son fils était détenu. Elle affirme que les 81 jours pendant lesquels Ai a été détenu ont été la période la plus douloureuse de sa vie, mais l’attention des médias dans le monde lui a fourni la force et lui a fait ressentir qu’elle n’était pas seule.

Pouvez-vous expliquer comment vous allez poursuivre parce qu’Ai doit encore affronter les accusations des autorités.

Laissez-moi vous expliquer... tout ce que je dois dire dans chaque situation, je pense que je dois le dire, c'est la vérité et je n’ai pas d’hésitation.

Je ne connais rien des médias mais je pense que tous ont le sens de la justice. Ainsi, je sens, après ce qui est arrivé à mon fils, pour être honnête, beaucoup de médias se sont exprimés. Je pense réellement que je ne suis pas seule. Que tant de médias s’expriment pour la justice est très réconfortant pour moi.

À cette époque, je ne pouvais pas voir le gouvernement, personne ne prêtait attention à moi, même si j'avais mon fils et que je ne pouvais le retrouver. Ainsi, lorsque tous ces médias m’ont fourni des informations, j’ai vu les différentes formes par lesquelles les médias ont cherché la justice pour mon fils. J’ai entendu leur voix. Tant de personnes ont protesté contre la répression exercée contre mon fils, appelant à sa libération. Ainsi, je ne me suis pas sentie seule dans cette situation.

Entre son arrestation et avant sa libération, aucun policier, agent de la procurature, agent judiciaire, quiconque l’ayant arrêté, ni aucun bureau gouvernemental ne m’a dit où mon fils se trouvait, pourquoi il était détenu, pourquoi il n’était pas libéré et la raison de sa détention. Pour moi, ce n’était pas clair du tout. J’ai simplement entendu toutes sortes d’informations, en particulier par les médias d’État qui affirment une chose aujourd’hui et une autre demain. Je ne pouvais dire ce qui était vrai et ce qui était faux.

Mais dans mon cœur je sais. Je sais que ce qu’à fait mon fils est correct. Il s’exprime pour le peuple et défend ses droits. Il ne tente pas d’obtenir justice pour notre famille, mais pour le peuple. Cela l'a mené à son incarcération. Il a été libéré le 22 juin. C’était le jour que nous attendions. Nous ne savions pas qu’il viendrait si rapidement, bien que j’y étais mentalement préparée. Je m’attendais à attendre indéfiniment, mais j’avais cette confiance qu’ils le relâcheraient, et que lorsque cela arriverait, il aurait la chance de s’exprimer, n’est-ce pas?

Ainsi, lorsqu’il a été soudain libéré, je me sentais comme dans un rêve, je ne savais pas si c’était vrai ou non, parce qu’il y a toujours des rumeurs. Mais je pense que de nombreux médias — avant que le média d’État, Xinhua ne publie son reportage, les autres médias le savaient — ainsi, ils m’ont appelée, ils devaient avoir des informations de l’intérieur. Ainsi, je sentais que cela pourrait être vrai, mais cependant, ce n’était pas officiel et je ne pouvais le croire. Seulement, lorsque j’ai vu mon fils, je l’ai cru — que c’était réel et qu’il est sorti. J’étais très heureuse. Je pense que tous les médias qui ont soutenu la justice, ses amis, ses sympathisants et ses amis en ligne sont tous très heureux, et auront de nombreuses histoires à raconter. Ils sont plus enthousiastes que je ne le suis.

Comment va t-il? Quel est son état d’esprit?

C’est comme cela, lorsqu’il a été libéré, il a dû accepter certaines restrictions. Il ne peut quitter le pays ou Pékin. Il ne peut contacter les médias. Il y a eu des conditions imposées avant sa libération. Ainsi, de nombreux médias ont voulu l’approcher et l’interroger mais ce n’est pas possible. Son état d’esprit? Bien, pensez à ceci, il n’a pas vu sa famille pendant 81 jours, il ne connaît pas les changements qui se sont produits dans le monde, ou ce qui s’est produit du fait de son arrestation. Il n’a pas d’idée. Il ne savait même pas que son chauffeur, Zhang Jinsong, avait été arrêté.

Il n’en avait aucune idée?

Non, aucune idée. Il était juste dans une pièce. Elle était gardée par des agents de la sécurité publique. À l’intérieur, en effet, il a été bien traité, il était bien nourri et les médecins surveillaient tous les jours sa santé et il prenait ses médicaments. Il était simplement privé de liberté.

Qu’en est-il des accusations portées contre lui?

Nous ne les avons pas vues. Je ne peux rien dire d’autre. Jusqu’à présent, nous n’avons rien vu de cela, et nous n’en sommes éclairés.

Vous avez aussi affirmé aux médias qu’il s’agissait simplement du début.

Si vous me demandez de parler, je peux juste espérer que les médias prêteront encore attention à mon fils. Je sens, en tant que mère, tant de médias m’ont approchée au cours de ces 81 jours. Je ne m’y attendais réellement pas. Ainsi, de nombreux médias, dans le monde entier, voulant faire des entretiens téléphoniques. Je pense que les médias sont véritablement inquiets pour mon fils. Ainsi, j’aimerais utiliser l’opportunité de notre entretien. Là, je veux dire à chacun que je suis très reconnaissante, très reconnaissante. Parce que les médias ont non seulement autorisé le public à être informé sur tout ceci, ils m’ont aussi permise de comprendre quel type de personne est mon fils. En tant que mère, je ne le connaissais véritablement pas, mais grâce à ces 81 jours, et grâce à mes contacts avec tant de médias, je pense que tout ceci est vrai. Ainsi, je suis très, très reconnaissante envers les médias.

Ai Weiwei a eu un effet important sur la défense des droits du public au sein du pays.

Oui, c’est ce que je pense. Je pense qu’Ai Weiwei prête attention à la société, au peuple. Il critique les tendances négatives de la société et apporte son opinion dans la défense des droits du peuple. Cela ne peut être un crime. Ce comportement devrait être autorisé et devrait être promu. Je pense que tant que c’est correct, j’espère que les médias le soutiendront. Si ce n’est pas correct, les médias sont capables d’exprimer leur critique, n’est-ce pas? En tant qu’êtres humains, nous devons nous développer vers ce qui est positif et civilisé. Ce n’est pas la question d’un problème spécifique à un pays. Le monde entier devrait fonctionner de la sorte, parce que c’est notre maison. J’espère que dans ce monde, nous pourrons avoir le même rêve. Ce serait le meilleur.

J’espère qu’il n’y aura plus de problèmes. S’il y en a d’autres, cette mère âgée sera à l’orée de la mort. Vraiment, ces 81 jours ont été une immense torture pour moi. Je n’ai jamais versé autant de larmes de ma vie. Réellement, cela a été 81 jours très douloureux. Ma santé a aussi souffert.

Je dois accepter courageusement la réalité. Soyez-en assurés, je suis encore très forte.

Entretien initialement diffusé par NTD Télévision

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