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La Corne de l’Afrique affectée par le phénomène de la Nina

Écrit par Heloïse Roc, La Grande Époque
10.08.2011
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  • Près de 1,4 million de personnes dans la région de Nairobi ont un besoin urgent d'aide alimentaire, en raison de la sécheresse prolongée. (攝影: / 大紀元)

La sécheresse dans la Corne de l'Afrique provoque une inquiétude au niveau des instances internationales. C’est en effet une situation périlleuse pour les populations menacées de famine et de mort. Cette situation nécessite une aide d’urgence internationale.

La région a connu des précipitations en dessous de la normale sur deux saisons de pluies consécutives. La Corne de l’Afrique est durement affectée par le phénomène de la Niña. Cependant la sécheresse qui sévit dans ces territoires n’est pas unique. Selon des chiffres de l’ONU, les habitants des zones arides occupent actuellement plus de 40 % des terres dans le monde.

Les populations des zones arides sont parmi les plus pauvres de la planète et ils risquent le plus de souffrir de la faim, a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lors de la Journée mondiale contre la désertification. Il ajoute: «Souvent, ils ne disposent que de terres dégradées qui ne produisent plus assez pour les nourrir. Alors que nous nous efforçons d'atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, nous devons accorder une attention particulière à ce milliard d'hommes, de femmes et d'enfants oubliés».

Changer notre manière de voir

La sécheresse ne devrait plus être une fatalité. L’ONU avait décidé de faire de 2011 l'Année internationale des forêts, ce devait être une prise de conscience globale sur la valeur des forêts et de voir les pertes énormes qu'occasionne leur disparition sur les plans social, économique et écologique. «Cette initiative est particulièrement importante du point de vue des zones arides, des écosystèmes dont les principales composantes sont les forêts sèches et les zones d'arbustes», avait dit le Secrétaire Général, Ban Ki-moon. La dégradation des sols est déplorable, les collectivités ou les autorités se rendent vraiment compte de l'importance que revêtent les forêts pour le bien-être et la prospérité de nos sociétés, mais seulement lorsque les écosystèmes sont mis en péril, commente le Secrétaire Général.

Par exemple, le reverdissement du Sahel et d'autres initiatives mises en œuvre avec succès partout dans le monde montrent que des sols abîmés peuvent être remis en valeur grâce à l'agroforesterie et à d'autres pratiques écologiquement rationnelles. «Nous devons reproduire ces projets de protection et d'exploitation durable des forêts sèches à plus grande échelle et en faire largement connaître les résultats», a-t-il ajouté. Il demande que nous cessions de regarder les zones arides comme des déserts improductifs ou risqués, car aucun investissement ne viendra les arroser.

État d’urgence des populations de la Corne de l’Afrique

La communauté internationale tout entière s'est mobilisée pour mettre fin à la catastrophe humanitaire des populations de la Corne de l'Afrique affectées par la sécheresse et la famine. Dès lors, elle a décidée de mettre en œuvre une double action, une aide alimentaire immédiate et de trouver des résolutions à plus long terme pour permettre d’installer la sécurité alimentaire à long terme dans cette région.

Les organisations internationales ont été heureuses de constater la priorité mise par la présidence française du G20, aux problèmes de l'agriculture et de la sécurité alimentaire, et de mettre la crise alimentaire de la Corne de l'Afrique au cœur des priorités. La crise alimentaire dans la Corne de l'Afrique a été déclenchée par la sécheresse, les conflits armés et l'envolée des prix des produits alimentaires, ce qui a affecté plus de 12 millions de personnes, notamment dans deux régions du sud de la Somalie.

Au- delà d’une urgence immédiate, la communauté internationale doit permettre de mettre en place des solutions sur le long terme garantissant la sécurité alimentaire de la Corne de l'Afrique. La FAO disant qu’il n'y aura pas de solution durable à la crise sans des mesures garantissant l'autonomie alimentaire des pays de la région, le développement de l'agriculture vivrière, l'appui au pastoralisme et un réinvestissement massif dans l'agriculture et l'élevage de la région.

Le reboisement des zones arides

Les régions d’Afrique nommées «Corne de l’Afrique» correspondent aux pays de l’est qui sont l’Éthiopie, la Somalie, le Kenya, l’Érythrée et Djibouti. Ces pays luttent désespérément depuis plusieurs mois contre une famine qui touche de plus en plus de personnes. Cette région est également touchée de plein fouet par des conflits qui perdurent depuis plusieurs années.

La FAO pense que la foresterie pourrait jouer un rôle majeur et inverser la tendance à la désertification. Cependant, dans les zones arides la culture des arbres est beaucoup plus difficile, car la vitesse de croissance est plus lente, le taux de survie est plus bas et la protection des plantes pose d’énormes problèmes. C’est pourquoi ces diverses contraintes font que les activités forestières doivent être orientées à la fois vers la production et vers la protection.

Désertification ou inondations

Selon la FAO, la déforestation a un impact sur le ruissellement. Les forêts ralentissent le mouvement des eaux : les feuilles et les autres matières organiques que l'on retrouve sur le sol des forêts absorbent les eaux des pluies diluviennes qu’elles libèrent doucement et progressivement pour le sol situé en dessous. Ce qui fait que l'eau ressurgit plus tard dans les sources qui alimentent les cours d'eau. Les arbres favorisent l’infiltration de l’eau grâce à leurs racines et l’évapotranspiration grâce à leur feuillage. Ils permettent ainsi de retenir l’eau et de réduire l’érosion. Leur rôle est particulièrement important sur les pentes.

La FAO affirme que le déboisement accentue la désertification. Les sols nus, privés de la protection du couvert forestier, sont exposés aux vents violents, à la chaleur et aux pluies intenses et s’érodent rapidement. Sur un sol érodé, la pluie n’abreuve pas la terre mais court se jeter dans les ruisseaux. Le sol reste sec. Il se tasse et devient peu absorbant lors des grandes précipitations. La FAO s’inquiète des prochaines pluies à venir. En octobre prochain, elles pourraient être destructrices. Les pluies torrentielles vont ruisseler sur la terre desséchée et entraîner les sols les plus fertiles. La FAO prévoit une chute de productivité de 20% sur le maïs et les haricots dans ces régions d’ici à la fin du siècle.

Des expériences de reboisement

Les campagnes de reboisement menées dans les différentes zones du Sahel ont eu un impact considérable sur la flore, la microflore et la composition physico-chimique des sols. Une équipe de chercheurs de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, de l’Isra et de l’Ird de Dakar ont étudié l’impact des reboisements menés au Sénégal.

Le remplacement de la végétation naturelle par des plantations forestières a conduit à une modification de certaines composantes de l’écosystème. Les spécialistes ont procédé à des inventaires et des prélèvements, dans les zones de plantation. Ces prélèvements ont permis de déterminer les spécifications de la flore ligneuse et herbacée avec la nature physique et chimique du sol. Les résultats obtenus ont permis de mieux comprendre le rôle et l’influence des espèces introduites sur la diversité floristique et sur les sols. Cette étude avait pour but de servir d’outil pour le reboisement et la restauration des sols.

Ainsi, ces vastes campagnes de reboisement ont permis d’introduire des espèces exotiques à croissance rapide comme le gommier rouge. Elles ont accentué la stabilisation des sols et leur composition, avec des modifications bénéfiques.

Diversité exceptionnelle au large de la Corne de l’Afrique

L’archipel de Socotra comprend quatre îles et deux îlots rocheux qui semblent prolonger la Corne de l’Afrique. Il est situé à 250 kilomètres au large de la Somalie. L’archipel est exceptionnel de par la grande diversité de plantes que l’on y trouve et par son taux d’endémisme. Ces plantes représentent 37% des 825 espèces de plantes visibles. Par ailleurs l’archipel recense 90% des espèces de reptiles et 95% des espèces d’escargots terrestres qui ne se trouvent nulle part ailleurs dans le monde.

En plus, le site héberge des populations d’oiseaux, importantes au niveau mondial (192 espèces dont 44 se reproduisent dans les îles et 85 sont des migrateurs réguliers) dont quelques espèces sont menacées. La vie marine de Socotra est aussi très diverse, avec 253 espèces de coraux bâtisseurs de récifs, 730 espèces de poissons côtiers et 300 espèces de crabes, homards et crevettes selon des chiffres de l’UNESCO.

Importance mondiale pour la conservation de la biodiversité

Compte tenu de sa faune et de sa flore exceptionnellement riches et distinctes, Socotra revêt une importance mondiale pour la conservation de la biodiversité. Socotra est particulièrement importante à l’intérieur du point chaud de la biodiversité de la Corne de l’Afrique. Elle est l’une des îles les plus riches en biodiversité, les plus distinctes au monde, elle a été qualifiée de «Galápagos de l’océan Indien». On dénombre aussi en Éthiopie un nombre important d'espèces endémiques tout aussi bien chez les mammifères que chez les oiseaux qui constituent la faune éthiopienne. La biodiversité des espèces est notamment due à l'implantation de l'activité humaine sur des zones assez délimitées.

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.