Selon un rapport de l’Académie chinoise des sciences sociales ou ACSS, du début du mois d’août 2011, plus de 50 millions de paysans chinois sont sans terre et deux tiers d’entre eux vivent dans des conditions difficiles. L’Académie affirme que le nombre s’accroît de trois millions chaque année.

Le Rapport 2011 de Développement urbain de la Chine identifie les paysans sans terre comme un groupe unique dans la société qui sont les perdants de la poussée de la croissance nationale du PIB. Le moyen le plus sûr pour les autorités locales de stimuler leur PIB est d’utiliser le développement de la propriété. Cela a été, pour les paysans, une mauvaise nouvelle puisque ce sont leurs terres et donc leurs gagne-pain qui ont été saisis; souvent sans compensation adéquate.

Tian Li, commentateur politique, a expliqué: «Ces derniers jours, les paysans sans terre d’Anhui et de Hefei sont venus me voir. Les informations que j’ai eues sont affligeantes. Je pense que les paysans chinois sont les plus malheureux du monde. Ils ont été laissés à la traîne par l’État et la société. Cette situation m’a profondément touché».

Une fois les paysans dépossédés de leur terre, leur moyen de subsistance est devenu un souci majeur. 60 % de ceux qui ont été interrogés par l’ACSS affirment qu’ils vivent dans des conditions difficiles. Ils s’inquiètent entre autres de leur source de revenu, de leur retraite et de leurs soins de santé.

Selon Wen Zhao, un commentateur de la télévision NTD: «Le problème pour les paysans est qu’ils n’ont pas de sécurité sociale, pas de sécurité d’emploi, pas de sécurité de retraite et à la base, pas de soins de santé. Leurs terres représentaient leur seule source de revenu. Une fois qu’ils les perdent, leur source de revenu est inexistante. Ils deviennent des vagabonds. Hormis chercher un emploi en ville, ils n’ont pas d’autres options».

En Chine, les conflits fonciers sont sources d’une tension sociale accrue. Le rapport de l’ACSS affirme que le régime chinois n’a pas réussi à aider correctement les paysans sans terre. Il affirme que 60 % d’entre eux, qui manifestent auprès des autorités, le font à cause de leurs terres. Un tiers de ces cas implique directement des saisies foncières.

Pour avoir accès à cette information en video: http://fr.ntdtv.com/ntdtv_fra/actualite/2011-08-25/787354851768.html