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Chine: les tambours des démissions sonnent à Paris

Écrit par Aurélien Girard, La Grande Époque
21.08.2011
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  • Wang Jiang, président du Parti démocratique chinois en France, s’exprime le 20 août 2011 lors du rassemblement des 100 millions de démissionnaires du parti dans le quartier chinois de Belleville: u00abLe parti communiste chinois est une secte hérétique, sa nature est le mensonge et la violence. Quatre-vingt millions de Chinois ont perdu la vie par sa faute». (Sonia Liu/The Epoch Times)(攝影: unknown / 大紀元)

  • Wang Jiang, président du Parti démocratique chinois en France, s’exprime le 20 août 2011 lors du rassemblement des 100 millions de démissionnaires du parti dans le quartier chinois de Belleville: u00abLe parti communiste chinois est une secte hérétique, sa nature est le mensonge et la violence. Quatre-vingt millions de Chinois ont perdu la vie par sa faute». (Sonia Liu/The Epoch Times)(攝影: unknown / 大紀元)

Le samedi 21 août, plusieurs centaines de défenseurs des droits de l'homme, démocrates et sympathisants du mouvement bouddhiste Falun Gong se sont rassemblés à Paris pour un message envoyé en musique au régime chinois : 100 millions de démissionnaires du parti.

Le chiffre aurait semblé irréalisable il y a quelques années, quand le mouvement dit de Tuidang (démissions) a commencé après la publication en 2005 du pamphlet Les neuf commentaires par le journal Da Ji Yuan. Ce long pamphlet en neuf chapitres dresse un portrait sans concession de l'histoire, des méthodes et des ambitions du parti communiste chinois, à contre-courant de l’histoire  officielle d'un parti «grand, juste et glorieux» dressée par les manuels scolaires et historiques chinois. Très rapidement après sa diffusion en Chine, un groupement de Chinois a commencé à comptabiliser les Chinois démissionnant symboliquement du parti (ceux-ci ayant bien souvent été automatiquement inscrit comme «jeunes pionniers» dans leur enfance, puis comme membres de la «ligue de la jeunesse communiste»). Les résultats ont très vite dépassé les attentes, les appels aux démissions se retrouvant même dans plusieurs grandes villes imprimés sur les billets de banque chinois.

  • Le défilé des 100 millions de démissionnaires du parti communiste chinois dans le quartier chinois de Belleville le 20 août 2011. (Sonia Liu/The Epoch Times)(攝影: unknown / 大紀元)

Dans le quartier chinois de Belleville, à Paris, l’ambiance était festive le 21 août au matin: précédant une longue file de banderoles et de panneaux «Tuidang», une centaine de musiciens de la fanfare européenne «Tianguo yetuan» venus spécialement pour l’occasion jouaient plusieurs morceaux dont «l’Hymne à la Joie». Cependant, dans ce quartier qui a attiré une immigration chinoise tardive composée des communautés du nord-est du pays – les «dongbei ren», l’empreinte laissée par le pouvoir chinois reste visible. Bien peu acceptent de donner leurs impressions devant un appareil photo ; un Chinois d’une quarantaine d’années, adossé à la rambarde de l’entrée de la station de métro, chuchote rapidement avoir déjà démissionné avant d’indiquer qu’il ne peut pas parler plus. Avec un geste de la tête, il pointe alors vers un autre groupe de Chinois, les «indics» du quartier qui remontent à l’Ambassade de Chine les faits et gestes de la communauté.

Un autre homme demande, inquiet, pourquoi le rassemblement a lieu ici: «C’est bien ce qu’ils font, mais ils ne réalisent pas, ils vont nous créer des problèmes...» Même à 6.000 kilomètres de Pékin, la peur est encore palpable, et ce sentiment d’être toujours surveillé.

Cette peur, les organisateurs du rassemblement semblent l’avoir oubliée depuis longtemps. Monsieur Zhang Jiang, un des leaders du mouvement étudiant de 1989 et qui a pendant plus de vingt ans gardé comme souvenir de la place Tiananmen deux balles dans la jambe, lance à sa façon le «N’ayez pas peur» du pape Jean-Paul II: «Ici en France vous pouvez tout voir et tout juger par vous-mêmes, vous pouvez critiquer qui vous voulez y compris le gouvernement. En Chine, personne ne peut critiquer le parti. Pourquoi démissionner [du parti]? Parce que ce parti dresse les Chinois contre les Chinois – parce qu’il a détruit nos 5.000 ans de civilisation».

  • De nombreux Chinois ont marqué leur soutien envers le mouvement des 100 millions de démissionnaires du parti communiste chinois dans le quartier chinois du 13e arrondissement le 20 août 2011. (Sonia Liu/The Epoch Times)(攝影: unknown / 大紀元)

Monsieur Wang Jiang, président du Parti démocrate chinois en France, abonde dans le même sens: «Le parti communiste chinois est une secte hérétique, sa nature est le mensonge et la violence. Quatre-vingt millions de Chinois ont perdu la vie par sa faute» S’adressant aux sympathisants du Falun Gong présents, il assène: «Pourquoi le parti persécute-t-il Falun Gong? Parce que vos trois principes [l’authenticité, la bonté, la patience, ndlr] sont le contraire de ce qu’il recherche, tout cela effraie le parti communiste».

Tang Hanlong, président de l’Association Falun Dafa France est lui aussi convaincu que la répression sanglante du mouvement est avant tout une question d’idéologie: «Depuis sa création en 1921, le PCC a ruiné la culture traditionnelle chinoise et tenté de transformer les gens en personnes sans morale et sans croyance au divin.» En plus du Falun Gong, ajoute-t-il, « les Tibétains continuent à être massacrés et des millions de chrétiens sont réprimés.»

Le drame ferroviaire de Wenzhou le 21 juillet était sur toutes les lèvres à Belleville puis l’après-midi, dans le Chinatown du 13e arrondissement de la capitale. Le régime chinois accusé d’avoir ordonné la compression des trames accidentées sans avoir pris la peine de vérifier si tous les survivants avaient bien été évacués, est pointé du doigt bien plus directement qu’à l’accoutumée et les pouces se lèvent pour soutenir le mouvement «Tuidang» tandis que certains membres de la diaspora franchissent le pas et annoncent discrètement leur démission en fin de cortège. Comme le message de félicitations de l’ex-ministre François Hostalier l’indique, c’est un «changement des mentalités qu’on voit en Chine avec ce mouvement des démissions. Ils sont confortés par le fait qu’ils sont grâce à vous aujourd’hui moins isolés dans leur recherche de liberté.»

 

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.