Leurs parents sont venus à Pékin dans l'espoir d'un meilleur avenir. Mais actuellement, l'avenir des enfants des travailleurs émigrés dans la capitale est incertain. Le terrain aplani sur lequel jouent ces garçons était autrefois leur école. Celle-ci a été démolie lundi 22 août 2011, trois jours avant le début de la nouvelle année scolaire.

Depuis juin, les autorités de Pékin ont fermé une vingtaine d'écoles dans trois des quartiers périphériques de la ville. L'école primaire du Nouvel Espoir, dans le village de Dongsheng, district de Haidian, comptait 800 élèves. Aujourd'hui, ces étudiants, ainsi que près de 14.000 autres enfants, n'ont plus d'écoles où aller.

Les écoles visées accueillent principalement les enfants des travailleurs migrants. La plupart d'entre eux ne peuvent pas fournir suffisamment de preuves qu'ils résident à Pékin pour s'inscrire dans les établissements publics subventionnés de la ville.

La plupart de ces écoles existent depuis des années. Mais depuis 2009, les autorités de Pékin les ferment. Ils affirment que, soit les écoles ne recueillent pas suffisamment d'inscriptions, soit elles n’ont pas d’installations adéquates ou ne répondent pas aux normes de sécurité.

Selon Xu Zhiyong, un avocat  de Pékin, certaines écoles devraient cependant rester ouvertes.

«En fait, certaines écoles sont aux normes et donc légales. Mais certaines ont déménagé  ou pour d'autres raisons, ont été interdites après l'inspection annuelle, ce qui affecte leur légalité. En fait, ces écoles peuvent continuer à fonctionner. Je suis allé dans une école où il n'y avait pas de sortie de secours, mais il y avait un terrain de sports et elle répondait aux normes», a-t-il expliqué.

Lundi 22 août, les parents ont réagi avec colère à la démolition de l'école de leurs enfants. Une vidéo postée en ligne montre un père couché par terre en signe de protestation. Il hurlait: « Pourquoi n'avons-nous pas été informés? Nous avons payé les frais d'inscription, pourquoi mon enfant ne peut-il pas aller à l'école?».

La Chine compte des millions de travailleurs migrants qui quittent la campagne pour se rendre en ville dans l'espoir d'une vie meilleure. Mais au lieu de cela, ils rencontrent des difficultés de ce genre parce qu'ils ne peuvent pas accéder aux aides sociales de base pour la santé et l'éducation, à cause de leur statut de résident en milieu rural.

Pour l'instant, ces enfants peuvent essayer d'entrer dans les écoles publiques de la ville. Mais  sans doute devront-ils abandonner ou quitter leurs parents pour aller suivre les cours dans les écoles de la campagne.

Pour avoir accès à cette information en video: http://fr.ntdtv.com/ntdtv_fra/actualite/2011-09-04/302893977983.html